Avant d'entrer dans le vif du sujet et d'évoquer les 10 titres présents dans cette troisième compilation, précisons tout de même que ces derniers sont également en vente sur plusieurs portails de téléchargement au tarif de 2,49 euros l'unité. De fait, si vous n'êtes pas réfractaire à l'achat de jeux sous forme dématérialisée, il vaut sans doute mieux que vous vous dirigiez vers un de ces sites pour y faire votre marché. Au fond, cela ne vous reviendra pas beaucoup plus cher et vous pourrez ainsi opter pour les titres qui vous plaisent. Car pour remplir quatre volumes, vous doutez bien que SEGA a été contraint de sélectionner des jeux dont l'intérêt n'est pas forcément évident aujourd'hui. Il va de soi que les incontournables répondent tous présents, mais pour pousser le consommateur à l'achat, l'éditeur les a soigneusement répartis, en mettant notamment Sonic the Hedgehog sur le premier volume, Columns sur le second, Virtua Fighter 2 sur le troisième et Shining Force sur le quatrième. Bien équilibrés dans l'ensemble, les quatre volumes contiennent donc du bon et du moins bon. Cela vous permettra peut-être de découvrir des titres de moins grande envergure, que vous n'aviez jamais eu l'occasion d'essayer. Mais on le répète, il reste sans doute préférable d'attendre que l'ensemble des jeux soient disponibles à l'unité afin de pouvoir se constituer sa propre sélection.

Un autre élément plaide en faveur de cette optique : la pauvreté de l'habillage. Moche et particulièrement sinistre, l'interface – que SEGA n'a d'ailleurs pas pris la peine de traduire en français – ne met pas vraiment en valeur le contenu proposé. C'est un peu comme placer des saintes reliques dans une boîte en carton. On est loin des menus classieux de la SEGA Megadrive Ultimate Collection sur PS3 et Xbox 360, une compilation qui avait en outre le mérite de proposer quelques bonus à débloquer. Il faut toutefois reconnaître que les options de réglage sont nombreuses et plutôt satisfaisantes. On vous donne l'occasion de paramétrer votre périphérique de jeu (clavier ou manette), mais aussi le rendu visuel de chaque titre. Ces derniers étant jouables en plein écran dans leur résolution d'origine, vous imaginez bien que les pixels seraient à la fête sans quelques filtres pour adoucir le tout. Si on vous conseille de faire l'impasse sur le mode Enhanced, qui affuble les jeux d'un rendu comparable à un vitrail délavé, et si l'aspect arcade du mode TV fait figure de sympathique gadget peu jouable sur le long terme, le mode Linear, activé par défaut, propose un lissage suffisamment subtil pour ne pas dénaturer le style graphique d'origine. Vous avez aussi la possibilité de forcer l'affichage en 4/3, une option idéale pour les possesseurs (devenus très largement majoritaires) d'écrans larges. Saluons également la possibilité de sauvegarder la partie n'importe quand, qui devrait vous permettre de boucler les titres dont vous n'aviez pu voir la fin à l'époque. Enfin, si on aurait apprécié les voir intégrés à l'interface, les manuels (traduits) des différents jeux sont tout de même disponibles dans le répertoire d'installation de la compilation.

Bon, tout ça, c'est bien joli, mais il est temps de s'intéresser à la sélection de jeux inclus dans ce troisième volume. Sachez d'abord que tous sont proposés dans leur version Genesis (américaine). Et comme écrit plus haut, leur intérêt inégal inspire une typologie de circonstance. On dispose tout d'abord d'une série de titres cultes à lancer les yeux fermés : Columns 3, Virtua Fighter 2, Sonic 3 & Knuckles notamment. Leur gameplay n'a pas pris une ride – ou presque – et les années ne semblent avoir que peu de prise sur leurs graphismes en 2D, qui restent aussi pimpants que de la peinture à l'huile. On a ensuite quelques valeurs sûres comme Ecco : The Tides of Time et Sword of Vermillion qui ont davantage vieilli mais qui sont toujours susceptibles de délivrer leur dose de plaisir. Bio-Hazard Battle représente quant à lui un cas à part puisque son gameplay assez rigide le rend plutôt difficile à apprécier à l'heure actuelle. Les trois derniers titres - Sonic the Hedgehog Spinball, Decap Attack et Flicky - souffrent déjà un petit peu plus du poids des ans, sans pour autant être totalement inintéressants ni impraticables. Il est tout à fait envisageable de les (re)découvrir, mais pas sûr que vous ayez l'envie et le courage d'aller jusqu'au bout.

En outre, la difficulté de certains de ces jeux, déjà retorse à l'époque, peut notamment se révéler diabolique aujourd'hui tant nos vieux réflexes de gamers ont été usés par l'assistanat moderne. Quoi qu'il en soit, le bilan est plutôt satisfaisant, même si, encore une fois, le problème ne tient pas tant à la qualité des jeux qu'au mode de distribution choisi, qui nous contraint à vous conseiller de télécharger les titres de votre choix à l'unité, à moins que vous ne soyez réfractaire aux supports dématérialisés.