C'est à la fin des années 80 que Splatterhouse sort en Arcade. Influencé par la série Vendredi 13, du moins par son personnage vedette, ce jeu d'action se veut un défouloir tout ce qu'il y a de plus gore. Fort logiquement, son remake opte pour le même chemin en maximisant une fois de plus sur un aspect trash synonyme de tripailles sanguinolentes.
Pour ceux qui auraient loupé le train en marche, reprenons depuis le début. Comme son nom ne l'indique pas nécessairement, Splatterhouse est un beat'em all militant pour une action gore de chez gore. Ici, chaque coup est prétexte à une gerbe de sang et chaque finish move à un démembrement en règle. En somme, si l'aspect craspec ne vous dérange pas, vous avez sonné à la bonne porte. Oui, enfin, ça c'est ce qu'on aurait aimé vous dire sauf que ce n'est pas vraiment le cas. En effet, après quelques minutes passées en la compagnie d'un Rick boosté aux hormones, on se rend compte que le soft ici présent n'affiche aucune ambition digne de ce nom si ce n'est faire plaisir aux fans peu exigeants en leur balançant à intervalles réguliers des phases en scrolling horizontal renvoyant aux jeux originaux. A ce sujet, sachez que vous pourrez débloquer les trois premiers Splatterhouse histoire de renouer avec un lointain passé. Une attention qu'on appréciera.
Si c'est le contenu qui vous intéresse, notez qu'en plus du mode principal, composé d'une douzaine de chapitres, vous aurez droit à un défi Survie recélant six arènes. Malheureusement, l'aventure étant déjà extrêmement répétitive, on se demande bien qui serait assez pervers pour enchaîner avec un tel mode nous demandant d'éliminer le plus de vagues d'ennemis ! Bref, reste alors ce fameux mode Histoire nous permettant de retrouver un frêle jeune homme transformé en catcheur bodybuildé et bien décidé à sauver sa nana des griffes d'un savant dérangé et épris de la belle lui rappelant sa défunte femme. Bon en même temps, on se fiche un peu du scénario puisque nous sommes plutôt là pour défourailler à tout-va. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que sur ce point, ce nouveau cru de Splatterhouse ne fait pas dans la dentelle. Arrachage de bras, tranchage de jambes, matraquage de caboches, le soft tout entier baigne dans une ambiance sauvage, ceci étant sa principale force... Son unique force serait-on tenté de dire car au-delà de ce rentre-dedans sanguinolent, la progression est d'une banalité affligeante.
Comme décrit plus avant, vous aurez néanmoins l'occasion d'alterner entre des phases en 3D et des passages en scrolling horizontal. L'embêtant est que dans un cas comme dans l'autre, l'action n'évolue absolument pas. De fait, on devra la plupart du temps empaler des monstres pour débloquer des mécanismes, se castagner pendant de longues minutes avec des nuées d'ennemis ou affronter des boss ne réclamant pas de véritable technique pour être battus. En somme, vous n'aurez qu'à utiliser vos coups les plus puissants, vos choppes, ramasser diverses armes (batte, fusil à pompe, bras...), effectuer quelques roulades pour esquiver les coups et terminer le travail grâce à un finishmove à base de QTE. Le hic c'est que celles-ci n'ont rien d'exceptionnel et s'avèrent peu variées. On rajoutera également le mode Berserker permettant à Rick de bénéficier d'une puissance titanesque le temps que sa jauge de sang soit complètement vidée. Attention néanmoins car ladite jauge, tributaire de vos talents de boucher, sera également mise à profit pour remonter votre jauge de vie. Une dépendance intéressante mais qui pourra vite devenir énervante à cause d'une gestion calamiteuse des checkpoints.
En effet, il arrivera parfois qu'en pleine action, on ne fasse pas attention à cette jauge et qu'on se prenne un coup synonyme de game over. Jusque-là, rien de grave sauf qu'il ne sera pas rare de devoir se retaper de longs passages inintéressants au possible. Un comble compte tenu de la nature redondante du jeu et de certaines séquences plus posées bénéficiant, elles, de points de contrôle. Ne pouvant rien y faire, on subira alors des temps de chargements incroyablement longs. Nonobstant, ce n'est pas le plus embêtant dans le sens où on devra aussi se coltiner une palanquée de bugs plus incroyables les uns que les autres : scripts qui ne se lancent pas, chargements dans le vide (ces deux éléments réclamant un rechargement de notre partie), personnage bloqué dans la gueule d'un boss pendant deux minutes au terme desquelles on passe la séquence sans n'avoir rien fait... Tout ceci renvoie malheureusement au développement chaotique du jeu qui se paye même le luxe de plusieurs ralentissements et d'un cel-shading maladroit. Au final, l'autre erreur de Splatterhouse aura été de sortir sur des machines disposant de plusieurs représentants du genre largement supérieurs.
- Graphismes11/20
Découpé en chapitres, le jeu nous offre plusieurs environnements (manoir, décharge, parc, monde parallèle..) mais autant dire que le cel-shading utilisé est un peu dégueulasse. Les effets gore sont bel et bien là mais finissent par lasser tout comme les finish moves, brutaux mais peu nombreux.
- Jouabilité10/20
Comme dans tout bon beat'em all, on pourra débloquer de nombreux coups et profiter de plusieurs armes. Parfait sauf que malgré tout, l'ensemble du gameplay est d'une pauvreté sans nom ! Les affrontements sont longs et gavants, les checkpoints mal placés, les phases de plates-formes peu inspirées, les ralentissements très présents et les temps de chargements sont innommables.
- Durée de vie14/20
Le mode Histoire est relativement long mais dieu que c'est ennuyant ! Le tout devient redondant à partir d'une vingtaine de minutes et les combats se succèdent sans aucune saveur jusqu'à la fin. Notez que vous pourrez également débloquer un mode Survie (inutile et encore plus lénifiant que le mode principal) et les trois premiers Splatterhouse originaux.
- Bande son15/20
La bande-son profite de pas mal de morceaux de Metal qui s'accordent parfaitement avec l'ambiance gore du jeu. Par ailleurs, les doublages américains ne sont pas mauvais et la gamme de bruitages accompagne chaque démembrement et autres défouraillages de masse.
- Scénario/
... Vous plaisantez j'espère ?
Enfanté dans la douleur, Splatterhouse tient plus du foetus difforme que du beau bébé qu'on aimerait cajoler. Vous me direz, c'est plutôt une bonne nouvelle vu la nature du produit sauf qu'ici, le tout est plutôt synonyme de jeu monstrueusement ennuyant blindé de défauts. Combats répétitifs, aventure sans saveur, ralentissements, temps de chargements longuets, checkpoints placés n'importe comment, le titre de Namco Bandai semble s'être fait plaisir en synthétisant tout ce qu'un jeu d'action se doit de ne pas mettre en avant à l'heure actuelle. On aura beau profiter de l'aspect gore et des Splatterhouse originaux, on se détournera vite fait bien fait de ce beat'em all peu inspiré.