Parce que la fête foraine, ça marche toujours, 2K Play, branche casual de l'éditeur américain Take Two Interactive, se fend aujourd'hui d'un deuxième Carnival Fête Foraine dans la lignée du premier. Signe donc que le succès était au rendez-vous, et preuve une fois de plus que dans le domaine du jeu vidéo aussi, succès commercial ne rime pas forcément avec succès critique. Carnival II donc, nous promet “du fun à n'en plus finir”, dixit son éditeur via la notice de jeu. Au programme : 25 jeux (l'éditeur préfère parler d'activités pour afficher le chiffre 30) inspirés des grands classiques de la fête foraine. En réalité 20, puisque 5 sont déclinés en versions “max”. Quoi qu'il en soit, ce sont des mécanismes simples, déclinaisons des tir au pigeon, pêche au canard et casse-briques connus de tous, qui ont pour mission de nous plonger dans l'ambiance joyeuse et survoltée de ces fêtes foraines.

Une première séance suffit pourtant à percevoir que le fun ne sera peut-être pas de la partie. Avec d'abord un premier constat : l'inspiration a manifestement manqué aux concepteurs pour décliner ces grands classiques de foire. Concrètement, on a l'impression de jouer tout le temps au même jeu. Dans la catégorie Je lance un truc dans quelque chose, pour tenter une formule générique, on devra envoyer une bille dans un baquet, une balle dans un aquarium, un ballon dans un panier ou une boule de bowling dans un trou. Sans autre règle du jeu que celle-là et dans un décor sans surprise. Et ça ne bouge pas plus côté tir. Dégommer des assiettes, des volatiles ou des cibles offrent à peu de choses près la même expérience de jeu. Plus déroutant est le degré de difficulté des jeux qui varie sans cesse, et de beaucoup. Certaines épreuves sont réussies à tous les coups (même les yeux fermés... oui, on est allé jusque-là !), et d'autres ne le sont jamais. C'est soit trop facile (dans la plupart des cas), soit impossible. Avec un facteur chance qui rentre trop souvent en ligne de compte. Pas facile donc de se concentrer sur les défis à relever, d'autant que la précision des commandes n'est pas vraiment au rendez-vous là non plus.

Enfin, la sous-exploitation des possibilités de la manette Wii, ce qui est toujours un peu une source de frustration, est ici flagrante. Après tout, c'est souvent en jouant les pitres devant l'écran qu'on fait rire ses amis et adversaires. Mais là, pour gagner, pas de grands moulinets avec les bras, de lancer façon boule de bowling ou de gestes compliqués à réaliser en deux temps (le Nunchuk d'ailleurs ne sert pas) : balancez la Wiimote vers la télé, appuyez sur les touches A ou B, et c'est à peu près tout dans la plupart des cas. Même la course de bolide, qu'on aurait aimé jouer façon Mario Kart, fonctionne au lancer de dés : il faut simplement les jeter. Du coup, tout cela est un peu artificiel. Et ni la possibilité de gagner des lots virtuels (300 en tout), ni les (tristes) acclamations du public, n'y font quelque chose : on s'ennuie à mourir même à plusieurs... Et l'auto persuasion a beau faire des miracles parfois, l'ambiance n'est pas à la fête. Clairement donc, ce deuxième opus ne peut pas se mesurer aux grands classiques du party-game, Wii Sports et Les Lapins Crétins en tête. Et à vrai dire, il fait un peu peine. Pas original, techniquement mal balancé, court et loin d'être à hurler de rire. Pour le fun à n'en plus finir, c'est raté. Encore.