Cinquantième long métrage produit par les studios Disney depuis 1937, Raiponce est sorti dans les salles obscures françaises pas plus tard que cette semaine. Et comme pour tout dessin animé à gros budget qui se respecte, une adaptation DS est déjà disponible sur le marché.
Raiponce, voilà qui n'est pas banal comme prénom. D'ailleurs, on est en droit de se poser la question : qu'est-ce qu'une raiponce ? Eh bien ami lecteur, la raiponce est, selon Wikipedia, "une plante herbacée vivace du genre Phyteuma appartenant à la famille des Campanulacées.". Il paraît même qu'on en trouve beaucoup en Europe. Aussi singulier que cela puisse paraître, nous sommes donc probablement tous passés un jour ou l'autre à côté d'une raiponce sans en avoir conscience. Dingue, non ? Après ce grand moment de culture botanique, tentons à présent de comprendre comment la belle héroïne du célèbre conte de Grimm repris aujourd'hui par Disney a pu se retrouver affublée d'un nom aussi ridicule.
Il était une fois une reine qui attendait un enfant. Au plus mal après avoir contracté une grave maladie, la jeune femme croyait sa dernière heure arrivée lorsqu'on lui fit boire un bouillon de raiponce, une plante médicinale réputée dans tout le royaume. Quelques temps plus tard, non seulement la reine avait retrouvé la santé mais elle donnait naissance à une adorable petite fille aux cheveux imprégnés du pouvoir curatif de la fameuse campanulacée. C'est donc tout naturellement que celle-ci fut prénommée Raiponce. Pas très sexy, certes, mais après tout ça aurait pu être pire. Imaginez un instant que la reine ait guéri grâce à une merguez magique ou à de la vinaigrette enchantée... Vous mesurez le drame !? Un destin autrement plus funeste attendait pourtant la petite princesse. Jalouse des pouvoirs magiques de sa chevelure, une vieille femme aigrie du nom de Gothel la kidnappa et l'enferma dans une tour cachée au fond de la forêt. Ainsi elle devint jeune et belle comme autrefois mais la jeune fille agée maintenant de 18 ans n'a plus qu'une idée en tête : fuir sa prison pour découvrir le monde.
Concrètement, l'adaptation vidéoludique de Raiponce se présente sous la forme d'un petit jeu d'aventure destiné aux plus jeunes. Dans la peau de la jolie blondinette à la chevelure très très longue, le joueur pourra explorer différents environnements et participer à de nombreux mini-jeux exploitant généralement le stylet. Graphiquement assez inspiré, le soft s'avère néanmoins assez rapidement très limité. Le scénario hyper scripté est par exemple extrêmement dirigiste. "Parle à tel personnage", "va chercher tel objet", "fais-ci", "fais-ça"... Aucune liberté n'est laissée au joueur. Par ailleurs, les mini-jeux proposés volent tous au raz des pâquerettes. On apprivoise des animaux en reproduisant des signes sur l'écran tactile, on capture des insectes en les faisant glisser vers un bocal. Il faut tantôt se souvenir d'une séquence sonore, tantôt colorier un tableau. Bref, pour l'originalité, on repassera. En plus, le challenge est tellement inexistant que même un enfant de huit ans fera exploser tous les scores sans la moindre difficulté. Résultat, on s'ennuie beaucoup dans Raiponce. On peut certes interagir avec quelques éléments du décor en soufflant dans le micro ou en utilisant le stylet mais cela ne suffira pas à nous distraire de la platitude évidente du gameplay. En un mot comme en cent, cette adaptation de DS a beau être plutôt jolie, elle n'a pas plus de saveur qu'une pâtisserie industrielle.
- Graphismes13/20
Le design général du soft est assez réussi. Les décors sont mignons et les animaux sont attachants. Ceci dit, les animations sont trop simplistes et les mini-jeux font souvent pitié.
- Jouabilité10/20
Beaucoup trop encadré par un scénario dirigiste, le joueur ne dispose pas d'assez de liberté pour avoir l'impression de voir le monde à travers les yeux de Raiponce. Les énigmes à résoudre sont simplistes et les mini-jeux ne font preuve d'aucune originalité. On s'étonne en outre de ne pouvoir diriger notre héroïne avec le stylet.
- Durée de vie8/20
L'aventure est très courte et la plupart des épreuves proposées se retrouvent souvent d'un chapitre à l'autre.
- Bande son9/20
La même musique passe en boucle encore, encore et encore si bien qu'au bout d'une heure ou deux, on a l'impression de devenir fou. Les bruitages ne cassent pas trois pattes à un canard non plus.
- Scénario13/20
L'histoire est sympathique et les dialogues naïfs collent bien à l'ambiance du titre.
Plutôt agréable à regarder, cette adaptation DS de Raiponce déçoit autant par le manque de profondeur de son gameplay que par l'absence totale de liberté qu'elle impose au joueur. L'amateur de productions Disney se rabattra donc plus volontiers sur des titres plus convaincants tels que Clochette et l'Expédition Féérique par exemple.