Dans cette nouvelle aventure sobrement intitulée Alex Kidd in the Enchanted Castle, notre héros doit partir sauver son paternel sur la planète Paperock. Le papounet serait apparemment retenu prisonnier dans un château, et il n'en faut pas plus pour que notre héros se décide à arpenter la planète pour voler à son secours. Côté gameplay, le jeu est dans la droite lignée de ses prédécesseurs sur Master-System. On a donc affaire à un jeu de plates-formes ultra classique, dans lequel vous devez traverser des niveaux (forêts, montagnes, milieux sous-marin et bien sûr le château) infestés d'ennemis. Pour se débarrasser d'eux, le petit Alex devra user de sa force en distribuant des coups de poing, voire des coups de pied (très difficiles à utiliser, mais nous y reviendrons). Une fois détruits, les indésirables laissent tomber derrière eux des pièces d'or, qui ne servent pas à aller faire des emplettes chez un quelconque commerçant, mais à monnayer des parties de papier-caillou-ciseaux.

Eh oui, pour avoir le droit de gagner des items, il faut au préalable battre votre opposant du jour à ce terrible jeu, qui était du reste déjà présent dans le premier épisode "Alex Kidd in Miracle World", sorti sur Master System. Du côté des items à gagner, on trouve pêle-mêle la moto (qui permet de traverser les niveaux à toute allure tout en écrasant les ennemis), le trampoline ambulant (très utile pour sauter plus haut et ainsi atteindre des items autrement inaccessibles), la bague qui donne à Alex le pouvoir de lancer une boule d'énergie pour éliminer les ennemis à distance (sans doute le power-up le plus utile du jeu) et enfin le fameux gri-gri qui permet à notre héros de lire dans les pensées de ses adversaires pour gagner plus facilement les parties de papier-caillou-ciseaux. A noter aussi que, pour traverser certains niveaux aériens, un hélicoptère sera mis à disposition, histoire de survoler un peu la planète Paperock. Le problème, c'est que les phases en hélicoptère ne sont guère maniables, puisqu'il faut taper comme un sourd sur la manette pour que l'engin volant daigne rester en altitude.

On touche en fait ici le gros problème de cet épisode. La jouabilité n'est vraiment pas au niveau, et rend la progression extrêmement pénible, d'autant plus que Alex n'a pas de barre de vie, une seule touchette d'un ennemi étant suffisante pour le tuer. On a en effet la fâcheuse sensation que le héros passe son temps à glisser sur l'écran, de telle sorte qu'il est impossible de frapper les ennemis avec précision. Le comble est sans doute atteint avec le fameux coup de pied sauté, qui vous emmènera une fois sur deux dans la tombe tant sa réussite est aléatoire. Si on ajoute à cela des sauts imprécis et une gestion des collisions aléatoire, on comprend vite que progresser dans le jeu ne va pas être une partie de plaisir.

Le hic, c'est que la réalisation ne parvient même pas à redresser la barre. Quand bien même le jeu est l'un des tout premiers du genre à être sorti sur Megadrive, on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un jeu Master System. Avec des arrière-plans vides, et des décors peu détaillés, le style des niveaux est donc minimaliste au possible, et ce n'est pas le design grossier des protagonistes qui va améliorer l'impression générale. Le jeu n'est vraiment pas une vitrine technique pour son support, et il est difficile d'imaginer que, quelques années plus tard, des titres de l'acabit d'Earthworm Jim ou d'Aladdin verront le jour sur la 16 bits de Sega.

Enfin, pas grand-chose à dire sur l'aspect sonore, composé de thèmes gentillets, mais qui tapent vite sur les nerfs.

Il est donc bien dommage que, pour cet opus Megadrive d'Alex Kidd, Sega se soit contenté d'appliquer bêtement et simplement les recettes des épisodes Master System. S'agissant d'un personnage qui faisait à l'époque de sa sortie office de mascotte, le jeu aurait dû être bien meilleur, tant d'un point de vue technique que du point de vue du gameplay. Peut-être Sega était-il déjà occupé par le développement de Sonic, jeu qui pour le coup allait constituer une révolution et allait donner un nouveau souffle au style plates-formes. Tout le contraire d'Alex Kidd in the Enchanted Castle en somme…