Après plusieurs années à buller dans la mémoire collective, la série Pang est enfin de retour sous la baguette de Mitchell Corporation, le studio par qui tout a commencé. La nouvelle génération n'a désormais plus d'excuse et pourra elle aussi succomber au charme désuet d'un concept simplement intemporel.
A la base, Pang est en effet l'un des jeux les plus simples du monde. Muni de son arme (un grappin dans les premiers volets), votre personnage doit éclater des bulles qui envahissent l'écran. En touchant l'une d'elles, celle-ci se divise en deux bulles plus petites, et ainsi de suite jusqu'à disparaître purement et simplement. Bien sûr, le contact d'une bulle est totalement proscrit et fait automatiquement perdre une vie. Rien de tout cela n'a changé dans Pang : Magical Michael, si ce n'est un nouveau personnage pour remplacer les deux frangins des premiers volets. Exit aussi le grappin puisque sous son costard violet, notre magicien fraîchement débarqué se sert d'une canne magique pour viser les bulles et les éclater une à une.
Pang : Magical Michael propose tout ce que l'on pouvait attendre pour le reboot de la série. Le jeu offre ainsi une véritable pléiade de modes de jeu qu'il faudra débloquer petit à petit, tous n'étant pas disponibles dès la première partie. Le mode Tour est certainement le cœur du jeu et c'est par là que la majorité des joueurs commenceront l'éclatant massacre. Comme son nom l'indique, ce mode nous conduit dans un tour du monde en 40 étapes. Au départ très simples, confinés sur un seul écran et avec juste quelques petites nuisances à viser, les niveaux grimpent rapidement en difficulté jusqu'à proposer des bulles assez énormes pouvant évoluer sur les deux écrans de jeu. La vigilance est alors de tous les instants pour ne pas se retrouver coincé par ces maudites bulles qui ne cessent de rebondir plus ou moins haut suivant leur taille. De multiples bonus sont introduits au fur et à mesure des niveaux. On retiendra par exemple le tir puissant qui reste actif jusqu'à ce qu'il touche quelque chose, le tir double, le tir large, mais aussi la bulle protectrice ou la bombe qui éclate toutes les bulles à l'écran. Histoire de compliquer la tâche, certains stages sont aussi marqués par la présence de blocs qui disparaissent sous vos pas ou par d'autres qu'il faut d'abord détruire pour atteindre de nouvelles cibles. Avec tous ces ajouts, certaines zones passeraient presque pour de véritables casse-tête, surtout si le joueur souhaite gonfler son score et décrocher l'une des trois médailles offertes à chaque niveau !
En effet, si le nombre de bulles est bien défini par niveau, notre rapidité d'action et la manière d'appréhender chaque zone influe sur le score final. Concrètement, un système de combo s'active lorsque des bulles de même taille sont éclatées à la suite. Du coup, il faut faire preuve d'un grand sens tactique pour flairer dans quel ordre éliminer les boules et cumuler un maximum de points. Heureusement, Michael dispose d'une quantité infinie de vies durant le mode Tour et peut donc recommencer à loisir chaque zone pour parfaire sa technique et grimper dans les high scores. Un classement mondial est d'ailleurs présent, histoire de se comparer avec le reste du globe.
Le mode Panique est l'autre gros morceau de la cartouche. Très simple d'approche, mais diaboliquement difficile, il s'agit encore et toujours d'éliminer des bulles mais avec ici seulement trois vies au compteur. En clair, la partie s'arrête lorsque vous vous serez fait toucher trois fois, ce qui arrive généralement après la moindre erreur de jugement, ou d'inattention. Pour corser l'affaire, la quasi totalité des bonus du mode Tour sont ici absents. Il ne faut donc principalement compter que sur son adresse et sa rapidité. Si les premières parties sont assez frustrantes, on se rend finalement compte qu'avec un peu d'entraînement, les progrès sont bel et bien là. Et on finit par monter tant bien que mal dans les niveaux avec l'espoir d'atteindre un jour l'ultime niveau 99 réservé aux meilleurs des meilleurs. Le troisième et dernier mode accessible dès le départ est un mode multijoueur à pratiquer en local ou en ligne, contre un ami ou un adversaire virtuel, et avec une ou plusieurs cartouches. Le choix est assez large, mais les parties se résument à des face à face enragés. Chacun tente d'éliminer le plus de bulles possible, ce qui a pour effet de gonfler une nouvelle bulle que l'on enverra alors dans l'écran de son ennemi en soufflant dans le micro. Si l'idée est amusante, le résultat est finalement assez brouillon pour que l'on y prenne un réel plaisir. Enfin, l'option est là et personne ne s'en plaindra vraiment.
Loin de se contenter de ces trois modes de jeu, Pang : Magical Michael se permet d'ajouter des variantes pour récompenser les meilleurs joueurs ou tout simplement les plus tenaces. On peut ainsi débloquer 40 niveaux Expert pour le mode Tour (des niveaux inédits encore plus difficiles que les 40 premiers), un mode Défi (terminer plusieurs niveaux à la suite en une vie), des niveaux Arcade Spécial (dans lesquels Michael peut sauter et utiliser de nouveaux bonus), ou encore un mode Tactile (Michael reste immobile, on vise avec le stylet). Il y a donc largement de quoi faire pour peu que l'on s'en donne la peine de persévérer face à une difficulté bien réelle. Au final, Magical Michael sonne bien le retour de Pang. Si le design a changé, le plaisir de jeu est bien là et parvient sans mal à nous capturer des heures durant.
- Graphismes12/20
Sans particulièrement briller sur le côté graphique, Pang : Magical Michael parvient à rester lisible en toute circonstance grâce à une palette de couleurs adaptée pour les bulles et le héros. On note toutefois quelques rares problèmes de clignotement et de ralentissement lorsque les bulles sont trop nombreuses à l'écran.
- Jouabilité15/20
La plupart du jeu se pratique aisément avec la croix directionnelle et les boutons. Le micro est utilisé en multijoueur et l'écran tactile dans le mode du même nom. Tout répond parfaitement dans un gameplay très respectueux du concept original.
- Durée de vie16/20
Bien sûr, la condition numéro un est d'accrocher au concept de Pang. Si c'est le cas, alors Magical Michael réserve des heures et des heures de jeu au travers d'un vaste nombre de modes à débloquer petit à petit. La cartouche propose aussi des trophées personnels à décrocher ainsi que des médailles pour chaque niveau.
- Bande son11/20
Les musiques passent clairement au second plan et s'oublient assez rapidement. A l'inverse des "Oh Yeah" ou des "Wow" prononcés lors des combos et qui peuvent rapidement taper sur les nerfs.
- Scénario/
Le principe de Pang n'a pas pris une ride et convient parfaitement à la DS. Les nombreux modes de jeu et les multiples bonus enrichissent l'expérience sans pour autant la dénaturer. On note aussi un aspect réflexion plutôt agréable et absent des tout premiers volets.