Avec la sortie récente de Need for Speed Hot Pursuit et l'arrivée prochaine de Shift 2 Unleashed, Electronic Arts démontre une nouvelle fois sa volonté de scinder en deux pôles bien distincts sa série de jeux de voitures. D'un côté la partie arcade qui regroupe une large majorité d'épisodes et de l'autre, ce qui attrait à la simulation. Pour Shift 2 Unleashed, l'éditeur américain va même plus loin en faisant disparaître toute mention de Need for Speed du titre de son jeu. Histoire probablement de séduire un large public en se débarrassant de la réputation de la saga, devenue très moyenne au fur et à mesure des nombreux ratages qui se sont succédés récemment. Le développement de ce deuxième Shift a été une nouvelle fois confié à Slightly Mad Studios, dont les employés les plus éminents ont travaillé sur GTR et GT Legends, deux excellentes simulations automobiles disponibles sur PC. Pas étonnant donc que NFS Shift ait rencontré un succès plus qu'honorable et qu'il se soit écoulé à près de cinq millions d'exemplaires à travers le monde. Des bases solides et motivantes pour les équipes de développement dans l'optique de la conception d'une suite.

L'un des atouts de Shift premier du nom réside incontestablement dans cette envie d'immersion qui a poussé les développeurs à concevoir une vue cockpit unique. Avec ce deuxième volet, Slightly Mad a voulu que l'expérience soit encore plus prenante, que le joueur et son avatar entretiennent une relation encore plus physique qu'auparavant. On retrouve ainsi le fameux flou réduisant le champ de vision du pilote lorsqu'il est à pleine vitesse ou encore les mouvements de caméra brutaux symbolisant un habitacle secoué de toute part lors d'une collision avec une autre voiture. Le tout a même été accru, témoignant ainsi de cette indéfectible volonté de réalisme manifestée par les développeurs. Shift 2 Unleashed propose ainsi une vue à l'intérieur même du casque du pilote. L'objectif est de retranscrire de manière fidèle les sensations physiques ressenties au cours d'une course. Le corps chavire en fonction des virages, les mains virevoltent entre volant et boîte de vitesses, le casque vibre sous la violence des accélérations et des freinages, le souffle se coupe et le temps semble s'arrêter lors d'une collision. Le rendu est assez impressionnant ! On sent que le jeu bénéficie de toute l'expertise du studio qui a bâti son projet autour d'un nouveau moteur graphique impressionnant.

En prime de cette vue hors norme, la gestion des dégâts sera, semble-t-il, encore plus poussée. Même si nous n'avons pas eu le loisir de rentrer en contact avec une autre voiture, Slightly Mad a promis que chaque impact aurait une conséquence sur le pilotage mais aussi sur l'apparence du bolide. De même, les circuits se dégraderont au fil de la course, ce qui amènera le joueur à modifier sa conduite en fonction de l'état de la piste. Très prometteur ! D'autant que dorénavant, les circuits de nuit font leur apparition. Evidemment, l'obscurité trouble assez nettement la vue des pilotes. Les virages paraissent à tort plus proches, les concurrents semblent plus éloignés qu'ils ne le sont réellement… Difficile de rester sur la piste sans jamais flirter avec le rail de sécurité. Il faudra apprendre à faire confiance à son instinct ou connaître les moindres recoins de chaque circuit. A noter qu'il y en aura a priori une grosse centaine, certains d'entre eux possédant justement « une version nuit ». En prime, pour les plus pointilleux d'entre vous, des réglages pourront bien sûr être effectués sur votre voiture afin d'améliorer ses performances en course, tout comme il sera possible d'activer ou non des aides au pilotage, histoire de rendre le tout plus digeste pour les néophytes. Lors des quelques tours de piste effectués sur le circuit de Shangaï, la conduite nous a d'ailleurs semblé plus dynamique que sur le premier épisode. Elle a aussi indéniablement gagné en finesse, accentuant ainsi le côté simu du titre. Reste que l'on ne sait pas encore comment réagiront nos concurrents, l'IA étant l'un des points discutables du volet précédent.

Longuement vanté par Slightly Mad Studios, le système Autolog, repris de NFS Hot Pursuit, fait son apparition dans Shift 2. Pour rappel, il s'agit d'un portail permettant d'être en permanence connecté à d'autres joueurs, de sorte que vous pouvez accéder très facilement, via une interface finement pensée, à toutes les performances de vos amis et/ou concurrents. En effet, chaque joueur possède sa propre page affichant par exemple son pourcentage de victoires en course, ses badges, sa galerie de photos, ses vidéos et bien d'autres données. Selon le même principe de partage, des interactions avec Facebook et Twitter sont également prévues pour que vous puissiez exhiber aux yeux du monde entier vos exploits. Des sortes de pop-up apparaîtront d'ailleurs à l'écran pour vous indiquer qu'un joueur a battu votre score sur tel ou tel circuit. L'Autolog garantit donc une sorte de compétition permanente et prolonge encore la durée de vie d'un titre qui s'annonce déjà très complet.