Sur 360, ce nouvel opus de la série répond cette fois au doux nom de Sports Island Freedom, comme pour mieux rendre hommage à la liberté apportée par l'absence totale de manette. Car les dix sports proposés sont praticables exclusivement avec Kinect, les mouvements de votre corps étant reconnus par l'appareil. Comme d'habitude, il faudra donc prévoir de la place devant votre écran, même si, contrairement à un certain Kinect Sports et comme nous allons le voir, vous n'aurez pas nécessairement à gesticuler de trop pour progresser dans les épreuves. Mais d'abord, place aux menus du jeu ! Ceux-ci sont visuellement très corrects et plutôt clairs, mais la navigation y est immédiatement plombée par une reconnaissance de vos mouvements très partielle et lourde. Vos deux mains étant représentées à l'écran par deux curseurs, vous devrez donc les placer aux bons endroits pour sélectionner vos modes de jeu, votre discipline, votre équipe... dans la pratique, on passera plus de temps coincé dans ces menus que de temps à jouer, la faute à une maniabilité lourdingue, imprécise et franchement énervante. Ce n'est donc pas sous les meilleurs auspices que Sports Island Freedom débute, et les phases de jeu en elles-mêmes ne vont hélas guère améliorer cette première impression catastrophique.

Le jeu a au moins le mérite d'offrir dix sports sortant un peu de l'ordinaire, le plus souvent accessibles en mode libre, en Ligue, Tournoi ou en Match Vs dans lequel vous pourrez choisir le nombre de victoires à obtenir pour être vainqueur. Quel que soit le mode sélectionné, la jouabilité propre à chaque sport restera évidemment la même. Chaque activité dispose d'un tutoriel plutôt succinct, se contentant de vous expliquer assez vaguement les possibilités offertes. Le tennis vous demandera logiquement de faire les mouvements au bon moment, les services s'effectuant par exemple en faisant semblant de lancer la balle avec une main, puis en tapant dedans avec le bras opposé. Il suffira ensuite de mimer les mouvements traditionnels lorsque la balle reviendra vers vous. Il en est de même pour un jeu comme le beach-volley ou encore la balle au prisonnier, qui vous donnera également l'occasion d'esquiver les lancers de balles de vos adversaires en vous penchant rapidement sur le côté. Simple et à l'origine plutôt adaptée car s'inspirant des mouvements réels sans se dénuer d'un aspect fun et délirant, la maniabilité plombe finalement tout le jeu, même lors de ces sports plus conventionnels et déjà vus. Vos mouvements seront en effet reconnus de manière très imprécise et frustrante, jamais totalement de la même façon, donnant à l'ensemble un côté brouillon et aléatoire fort déplaisant. Certains coups se déclencheront pas exemple sans que vous le vouliez alors que d'autres n'apparaîtront absolument pas à l'écran, malgré tout votre acharnement. Si on ajoute à cela un temps de latence assez déplaisant, on en vient à regretter d'avoir jamais posé les yeux sur ce jeu qui n'a alors plus rien d'amusant.

Certains jeux, ne requérant pas un timing trop précis ou ne vous confrontant pas directement à des adversaires, s'en sortent un peu mieux. Ainsi, l'épreuve de patinage artistique vous verra tenter de reproduire certaines figures symboliques, pour que votre avatar s'exécute (avec heureusement un peu plus de panache). Le tir à l'arc, lui aussi très classique, fonctionne relativement bien. Mais même dans ces disciplines, la reconnaissance est très perfectible et l'expérience de jeu limitée à quelques mouvements. Le kendo ne s'en sort vraiment pas mieux, malgré l'originalité qui en ressort, et les épreuves de paintball sont quant à elles carrément atroces. Vous devrez faire bouger votre personnage en effectuant des pas dans toutes les directions, déplacer la visée avec des mouvements de bras et tirer sur vos adversaires avec un autre mouvement de main. Autant dire que le tout se révèle loupé et particulièrement injouable, à cause de son manque flagrant d'ergonomie. Les disciplines de ski s'en sortent un peu mieux, sans pour autant arriver à instaurer le moindre fun. Pour chacun des modes, vous pourrez choisir une équipe prédéfinie aux compétences précises, ou bien créer la vôtre en choisissant vos joueurs préférés. Option intéressante, mais peu passionnante dans la pratique, sans doute à cause du manque d'intérêt de l'ensemble.

Ce n'est pas l'aspect technique de Sports Island Freedom qui rattrapera quoi que ce soit, puisque l'univers mignon habituel de la série n'est vraiment pas folichon. Les graphismes ne sont que très peu travaillés, et les environnements sont plutôt ternes. Pire, de nombreux bugs seront rencontrés en cours de jeu, les personnages s'enfonçant très fréquemment dans le sol, ou leurs jambes se pliant subitement sous leur poids de façon très incongrue. Le contenu proposé, au-delà de ces dix activités sortant tout de même de l'ordinaire, est peu intéressant, même si un mode multijoueur comportant trois variantes est également de la partie, et vous permettra de vous mesurer à un adversaire en local. Un mode online est également disponible. Dans tous les cas, aucune des activités proposées dans Sports Island Freedom ne trouvera totalement grâce aux yeux d'un joueur qui voulait simplement passer une soirée sympathique, seul ou entre amis. En définitive, il se retrouvera simplement devant un jeu à la maniabilité loupée, frustrante et répondant très mal aux mouvements effectués, et pourtant en concurrence directe avec un Kinect Sports déjà bien plus réussi.