Le danmaku est un style de shoot em up se démarquant par des pluies de boules lumineuses et de rayons en tout genre. Ce dernier, souvent difficile, est représenté par de nombreux titres comme Ikaruga ou encore Touhou, série méconnue en Europe et dont nous allons tester ici un des épisodes.
Parmi le grand nombre de danmakus voguant sur tous les supports possibles et imaginables, la série Touhou se démarque sur plusieurs points. Tout d'abord par son créateur, ZUN, qui a signé à lui tout seul la quasi-intégralité des épisodes, numérotés de un à douze. Elle se démarque ensuite pour son univers qu'il a construit autour de personnages féminins et de très bonnes musiques. Univers qui a par la suite engendré nombre de produits dérivés, officiels ou non, allant de simples remix de musiques à de somptueuses figurines de collection. Ici, nous allons donc approcher en détail le onzième Touhou, sous-titré Subterranean Animism
Commençons par le scénario. Comme dans tous les épisodes de la série, le synopsis est court mais au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu, on en apprend de plus en plus. Dans Subterranean Animism, un geyser apparaît soudainement à Gensokyo, région où se déroule l'histoire de la série, recouverte par la neige hivernale. Reimu, la prêtresse du temple Hakurei, y voyait une source chaude pouvant attirer les visiteurs avant que des êtres souterrains ne sortent à la surface. Avec la sorcière Marisa, elles vont explorer les souterrains à la recherche de l'origine de ce geyser, aidées depuis la surface par des Youkaï, créatures magiques à l'apparence humaine, comme Yukari ou Patchouli. Ce principe des Youkai enrichit le gameplay, que nous allons maintenant aborder.
Les personnages jouables sont donc Reimu Hakurei et Marisa Kirisame, chacune étant accompagnée par un Youkaï à sélectionner parmi trois (Yukari, Suika ou Aya pour Reimu ; Alice, Patchouli ou Nitori pour Marisa). Chaque duo (seules Reimu et Marisa apparaissent à l'écran) possède des types de rayons et de capacités spéciales différents ce qui élève donc à six le nombre de possibilités de jeu. Au début de Touhou 11, vous ne posséderez qu'un rayon simple, mais récupérer certains items vous permettra d'augmenter le nombre de rayons, caractérisés par des satellites entourant le personnage et variant selon les duos. Un coup spécial coûte un de ces satellites. Par exemple, le duo Marisa et Alice peut utiliser le Master Spark, un rayon vertical qui détruit tout sur son passage, facilitant la tâche du joueur contre les boss et leurs spellcards incroyables. Tout au long de leur périple dans les souterrains, les ennemis affluent, dégageant nombre de projectiles (bullets) aux trajectoires variées et variables. Les boss, tous plus charismatiques les uns que les autres, possèdent des spellcards (cartes de sorts), autrement dit des techniques spéciales constituées de bullets aux formes géométriques improbables et magnifiques mais surtout mortelles si l'on n'y prend pas garde. Certaines de ces attaques ont un temps limité. Par ailleurs, le joueur s'appliquera souvent plus à éviter d'être touché qu'à attaquer, mais sera récompensé par des points et items s'il arrive à infliger le plus de dommages possible.
Il existe différents niveaux de difficulté, allant de facile à lunatic, sachant que le premier niveau propose un challenge déjà ardu pour un néophyte. Notons les magnifiques thèmes musicaux qui ornementent le trajet du joueur et qui resteront dans les mémoires. Avec les magnifiques formes des attaques ennemies, ce jeu prend donc l'allure d'un spectacle dans lequel il faut s'acharner pour en voir plus, ce qui n'est pas de tout repos et qui risque de tenir en haleine les plus fans et les plus experts en la matière mais aussi de rebuter les nouveaux venus qui trouveront peut-être plus de plaisir en s'intéressant aux nombreux produits dérivés enrichissant le potentiel offert par l'œuvre de ZUN.
- Graphismes16/20
Le décor peut paraître simpliste mais d'une profondeur réussie, néanmoins, on n'a pas vraiment le temps de le regarder puisqu'on passe plus de temps à éviter les attaques ayant des formes prodigieusement magnifiques à l'écran. Les personnages charismatiques et originaux sont plutôt bien dessinés lors des phases de dialogues et des utilisations des spellcards.
- Jouabilité16/20
Quatre directions et deux touches d'attaques suffisent pour se diriger et attaquer. Néanmoins, le joueur reste le doigt enfoncé sur la touche attaque et il s'occupe surtout du déplacement, capital pour la survie, et priorité absolue dans ce jeu.
- Durée de vie12/20
Le jeu est court si on souhaite atteindre la fin du scénario. Mais un mode extra et la difficulté assez relevée donnent une bonne moyenne à la durée de vie, selon le niveau du joueur et sa ténacité.
- Bande son19/20
Le gros point fort de la série ! Une bande-son superbe et inoubliable qui restera gravée dans les mémoires des joueurs peut-être même plus longtemps que le jeu lui-même.
- Scénario15/20
L'histoire basée sur un synopsis léger devient plus accrocheuse quand on s'intéresse à ce qu'il se passe derrière et en avançant dans le jeu. L'humour est omniprésent dans les dialogues entre les différents personnages. Il faudra néanmoins, si on ne comprend pas le japonais, se procurer un patch en anglais pour comprendre un tant soit peu le scénario et connaître un peu les précédents.
Le onzième Touhou continue donc sur la lancée de la série et reste fidèle à celle-ci : univers riche en personnages féminins délurés et originaux, musiques parfaites et projection de bullets à tout va. Avec sa difficulté assez élevée, il faudra de la patience pour arriver à la fin du scénario et encore plus pour finir l'extra mode.