Chaque automne depuis maintenant quatre ans, les fans de Yu-Gi-Oh! ont rendez-vous avec une nouvelle version de Tag Force sur PSP. Enfin... Nouvelle, c'est vite dit puisque certains épisodes ne sont en réalité que de simples copier-coller actualisés de leur prédécesseur. Pas de Chance, Tag Force 5 est de ceux-là.
Promettant plus de 4700 cartes (un record absolu pour un jeu de cartes à collectionner sur console), de nombreux personnages supplémentaires, des temps de chargement réduits et un tournoi inédit, Yu-Gi-Oh! 5D's Tag Force 5 ne manquait pas d'arguments pour faire saliver les inconditionnels de la série cette année. C'est d'ailleurs avec un enthousiasme non feint que nous nous sommes nous-mêmes jetés dessus dès qu'il est arrivé à la rédaction. Il faut dire que nous étions en manque de jeux de cartes ; et de toute façon au diable l'amour-propre, on est fan ou on ne l'est pas ! Après avoir importé le plus vite possible nos anciennes recettes de decks et reconnu les UMD des autres Tag Force en notre possession, nous étions prêts à nous lancer dans l'aventure. Bave aux lèvres, nous nous attendions à savourer l'épisode Yu-Gi-Oh! du siècle. Seulement voilà, Yu-Gi-Oh! 5D's Tag Force 5 est tout sauf l'épisode du siècle...
De retour à Domino City, le joueur (qui ne peut toujours pas personnaliser son avatar) se rendra en effet vite compte que non seulement presque rien n'a changé depuis le dernier volet mais que les choses semblent même avoir empiré. Tout d'abord, le découpage de la carte en diverses zones accessibles après d'interminables temps de chargement est totalement obsolète. Les versions DS actuelles de Yu-Gi-Oh! ont au moins la décence de proposer des graphismes en 3D. Ici, ce n'est pas le cas. Ensuite, le principe consistant à débloquer les nombreux chapitres du scénario en sympathisant avec ses protagonistes est toujours aussi lourd. Les trois mini-jeux de socialisation sont complètement inintéressants et il faut trois plombes avant de pouvoir remplir l'un des quatre coeurs d'amitié du moindre héros de la série. En parlant des héros, sachez que les nouveaux personnages, supposés nombreux, se limitent en réalité à quelques nouvelles têtes comme Shery Leblanc, Primo ou Lester.
La déception ne s'arrête hélas pas là. Alors que l'on se réjouissait de pouvoir installer le soft sur un memory stick pour raccourcir drastiquement les temps de chargement, il apparaît rapidement que cette opération ne nous fait grappiller que quelques secondes sur les dizaines d'écrans de chargement que l'on doit subir à longueur de partie. Quant à ceux qui ne peuvent pas s'offrir le luxe de consacrer 326 Mo à l'installation des données, ils n'ont plus qu'à se faire hara-kiri puisque Tag Force 5 est tellement mal optimisé que l'on passe plus de temps à attendre bêtement devant notre console qu'à se balader dans les décors ou à parler avec les PNJ. Tâchant de nous consoler comme nous pouvons, nous sillonnons Domino City à la recherches de nouveautés. Peut-être pouvons-nous participer à des courses de moto comme sur DS ? Peut-être a-t-on enfin la possibilité de jouer en ligne en nous connectant au PSN ? Eh bien, en fait... Non !
Une statue, une pauvre statue à laquelle confier une carte en attendant qu'une jauge se remplisse pour en gagner une autre, voilà probablement la plus grande innovation à laquelle nous aurons droit cette année. Tout le reste est quasiment identique à Tag Force 4. La plupart des décors et des musiques, les objets à offrir aux PNJ, notre appartement, l'interface... Tout est pareil. Reste un dernier espoir : que les duels nous réservent quelques surprises. Mais là encore, rien à signaler en dehors du fait que l'intelligence artificielle rame parfois pas mal pour se dépatouiller avec les 4727 cartes référencées dans sa base de données. Le système de jeu s'avère certes toujours aussi efficace qu'autrefois avec ses dizaines de stratégies à mettre en oeuvre pour remporter des affrontements singuliers ou des tags duels. Pourtant, on commence à en avoir fait le tour sur PSP. Après Tag Force 3, Konami nous a donc refait le coup du copier-coller intégral. A moins d'avoir fait l'impasse sur le quatrième épisode, on pourra bouder cette suite sans le moindre regret.
Les images illustrant ce test sont des screenshots éditeur.
- Graphismes11/20
Les décors et les personnages en 2D ont beau s'inspirer du dessin animé, ils commencent sérieusement à prendre la poussière. La ville est identique à la version précédente, tout comme la mise en scène des duels. Les mini-jeux sont grotesques. Et ce ne sont pas quelques animations de cartes supplémentaires qui vont rattraper l'ensemble.
- Jouabilité13/20
Le principe consistant à sympathiser avec les divers personnages avant de débloquer un chapitre de leur histoire est totalement obsolète. Les défis de sociabilité comme le système des cadeaux sont franchement inintéressants et on enrage de devoir parfois patienter des heures avant de continuer un scénario. Les temps de chargement sont toujours aussi pénibles en dépit de l'option permettant d'installer les données. Heureusement, le déroulement des duels reste passionnant.
- Durée de vie15/20
4727 cartes, c'est énorme ! Du coup, on a vraiment du mal à comprendre pourquoi les développeurs ne nous autorisent pas à importer notre collection de la version antérieure. Devoir débloquer les mêmes cartes chaque année, ça devient usant. Et évidemment, pour le multijoueur online, on repassera...
- Bande son12/20
Quelques nouvelles musiques électroniques viennent égayer les duels mais l'ambiance sonore demeure assez pauvre.
- Scénario6/20
Découvrir des fragments de scénario tous les 36 du mois, cela n'incite vraiment pas à s'intéresser aux histoires des personnages. Pourtant, c'est obligatoire si l'on veut débloquer tous les packs de boosters.
Tout comme Tag Force 3 en son temps, Yu-Gi-Oh! 5D's Tag Force 5 se contente de copier paresseusement son prédécesseur. Les étourdis qui auraient oublié de se procurer ce dernier l'an passé peuvent se rabattre sur ce cinquième épisode mais les autres n'apprécieront probablement pas qu'on les prenne une fois de plus pour des pigeons.