Les Power Rangers. Un nom de super-héros qui rappelle bien des souvenirs à ceux qui avaient l’âge de regarder le Club Dorothée dans les années 90. Mighty Morphin Power Rangers est le premier jeu de nos justiciers colorés à sortir sur Super NES. Il porte sur les premiers Power Rangers, les seuls, les vrais. Après avoir cartonné à la télé, parviennent-ils à convaincre sur la console de Nintendo ?
D'abord, il est difficile de classer le jeu dans un genre particulier. Les cinq premiers niveaux relèvent du beat'em all, mais certains contiennent quelques phases de plates-formes. Pour résumer, les stages se déroulent plus ou moins en suivant le structure des épisodes de la série. Après avoir choisi votre Ranger parmi les cinq couleurs, vous partez combattre non-transformé des hordes de patrouilleurs. A la moitié du niveau, le boss dudit niveau apparaît et votre perso se souvient qu'il peut se transformer pour devenir plus fort. Il s'exécute donc. Cependant, le boss disparaît et vous voilà reparti écraser du patrouilleur à la tonne, jusqu'au véritable combat de fin de niveau contre le boss.
Passé les cinq premiers stages, le titre se transforme en jeu de combat pour les deux niveaux finaux. Vous contrôlez le Megazord, le robot géant des Power Rangers, et affrontez à la suite deux monstres tout aussi gigantesques. Et ensuite ? Eh bien ensuite, générique de fin, le jeu est terminé. C'est le gros défaut de la cartouche, une durée de vie famélique. Pour venir à bout des sept niveaux, comptez 2 à 3 heures, et ce même si vous n'êtes pas un as du pad. En outre, aucun mode multi ou bonus divers ne vient allonger la durée de vie. Mighty Morphin Power Rangers est donc très court. Terriblement court, même.
Le soft ne brille pas par sa durée de vie, certes mais est-ce que le peu de temps de jeu qu'il offre est satisfaisant ? Est-ce que le gameplay est agréable ? La réponse est plutôt mitigée. Vous progressez dans les niveaux suivant un scrolling horizontal, ce scrolling s'arrêtant parfois le temps que vous envoyiez au tapis quelques vagues d'ennemis. Pour cela la palette de coups est plutôt limitée. Vous disposez d'une touche pour sauter, une autre pour frapper. Cette dernière permet un combo de 4 coups ainsi qu'une projection. La transformation en Power Rangers à mi-niveau offre un surplus de puissance et 2 coups supplémentaires. Même si on reproduit la plupart du temps le même combo, le jeu est étonnamment défoulant. La transformation débloque aussi une super-attaque qui inflige des dommages à tous les ennemis à l'écran, mais on préfère la garder en réserve pour le combat contre le boss. Justement, les combats de fin de niveau contre les boss sont les passages les plus réussis du jeu. Chacun possède des attaques propres qu'il faudra apprendre à déjouer pour les battre. Demandant réflexes et ingéniosité, ces combats proposent un challenge intéressant, d'autant plus que leur difficulté est bien dosée, celle-ci allant croissant au fur et à mesure du jeu. Cependant, le titre est globalement facile, et le terminer d'une traite sans game over est à la portée de tous.
Si les boss sont satisfaisants, les ennemis rencontrés tout au long des niveaux le sont moins, car trop peu variés. Ce sont tous des patrouilleurs, des méchants de base dans la série. Pour les diversifier un peu, le développeur Natsume en a mis de toutes les couleurs. Gris clair, gris foncé, vert, violet, il y a plein de modèles différents, mais la seule chose qui les différencie vraiment est leur résistance à vos coups. Certains sont plus originaux et portent des accessoires tels que des épées ou des boucliers, mais on ne les rencontre que trop rarement. Bien que Mighty Morphin Power Rangers reste fidèle au côté répétitif des épisodes de la série TV, on aurait apprécié que des méchants originaux soient créés pour le jeu, afin d'offrir plus de variété. Heureusement que quelques phases de plates-formes viennent rompre la monotonie. La plupart du temps, elles sont assez classiques et simples : sauter de mur en mur pour atteindre un point en hauteur ou éviter des objets qui vous tombent dessus. Certaines séquences sont très réussies et permettent de maintenir le joueur en éveil, comme celle où votre perso doit nager alors que le niveau de l'eau monte et descend en alternance. Dans ce passage, il est impératif de gérer le niveau de l'eau pour avancer en évitant les obstacles et les ennemis.
Durant les deux derniers niveaux, sous la carcasse du Megazord, donc, vous devez asséner suffisamment de coups à l'adversaire pour faire tomber sa jauge de vie à zéro avant que celui-ci ne fasse de même pour la vôtre. On dispose toujours d'une touche de saut et d'une touche pour frapper qui, combinées aux directions, offrent une demi-douzaine de coups différents. Enfin, une jauge d'énergie se remplit pendant le combat pour permettre, lorsqu'elle est pleine, de lancer une attaque à distance. On reste dans le classique mais encore une fois le challenge n'est pas très ardu et il suffit de bourriner dans le tas pour envoyer l'adversaire au tapis.
Au final, Mighty Morphin Power Rangers traîne bien quelques lacunes et il ne restera pas forcément dans les mémoires, pourtant, on se surprend à le trouver finalement défoulant au bout de quelques minutes. Malgré la faible durée de vie, les fans de la première heure y trouveront certainement leur compte.
- Graphismes13/20
La qualité visuelle du jeu est dans la moyenne de l’époque. Les personnages de la série sont reconnaissables et les décors variés d’un niveau à l’autre.
- Jouabilité12/20
On enchaîne très souvent le même combo mais le jeu constitue un bon défouloir. Dommage que la palette de coups soit identique d’un personnage à l’autre. Il y a cinq Rangers jouables, mais Natsume n’en profite pas pour les différencier, et ainsi ajouter un peu de replay value. La difficulté croît de manière régulière mais le jeu est globalement trop simple, mis à part les combats contre les boss.
- Durée de vie5/20
Comptez environ deux heures pour finir le jeu, c’est-à-dire les sept niveaux en solo. Dommage qu’aucun mode coop ou versus ne permette de prolonger un peu l’aventure.
- Bande son10/20
La musique de l’écran titre, une version digitalisée du thème de la série TV, est réussie. Mais les musiques des différents niveaux deviennent vite barbantes. Les bruitages sont quant à eux plutôt satisfaisants.
- Scénario/
Inexistant. Même si le scénario est souvent relégué au second plan dans les jeux du genre, il est ici carrément absent. Un rappel du cadre scénaristique de la série, aussi léger soit-il, aurait sans doute été judicieux.
Mighty Morphin Power Rangers manque de profondeur, tant dans son gameplay que sa durée de vie. Contenant des phases de beat’em all, de plates-formes et de baston, il ne réalise de prouesses dans aucune des trois. Néanmoins il demeure relativement prenant et défoulant, et les combats contre les boss valent le détour. Le jeu est à conseiller aux fans qui apprécieront de pouvoir incarner les tout premiers Power Rangers.