L'un des jeux de plateau les plus populaires débarque sur DS. Après avoir participé à une compilation de jeux de société sur cette même machine, le Monopoly investit une cartouche entière.
Certains développeurs se permettent souvent quelques largesses dans l'adaptation d'un jeu de plateau, quitte à en changer les règles ou le background. Electronic Arts a plutôt fait l'inverse et rend fidèlement hommage au Monopoly tel qu'on le connaît en famille, durant de longues soirées d'hiver. Malgré tout, on note quelques originalités voire bizarreries, on peut d'entrée citer la prise en compte du déplacement d'un joueur qui fait trois doubles consécutifs avant d'aller en taule alors qu'il est censé filer vers la case prison sans avancer son pion du nombre de cases indiquées par les dés. Un détail certes mais qui peut avoir son importance durant une partie. Mais le vrai défaut de Monopoly DS, c'est finalement de ne pas respecter le principe du jeu de plateau ! En effet, le multijoueur sans-fil impose à chaque humain de posséder un exemplaire du jeu pour rejoindre la partie... Le concept même du jeu de société n'est-il justement pas de se retrouver à plusieurs autour d'un seul et même plateau ? Comme il vous sera sans doute difficile de trouver trois amis possédant le jeu, vous jouerez la majeure partie du temps en solo face à une, deux ou trois IA dont le niveau est évidemment ajustable. Du coup, l'intérêt à long terme est quasi inexistant...
Pourtant, Monopoly DS est un vrai Monopoly à l'ancienne, sans fioriture, avec la rue de la Paix, les quatre gares, les deux compagnies, les cartes chances et caisse de communauté... Les règles sont d'ailleurs paramétrables afin que les mœurs et les habitudes de chacun puissent être respectées. On choisit ainsi d'activer ou non le système d'enchères, de limiter ou non le nombre maximum de constructions, de l'argent que stocke le Parc Gratuit, de la somme dont dispose chaque joueur d'entrée, des montants gagnés en passant ou en s'arrêtant sur la case Départ... On compte moins de réglages maison que sur consoles de salon mais l'essentiel est là. Concrètement, l'écran du bas représente le plateau en vue de dessus alors que celui du haut suit les déplacements en 3D de chacun des joueurs. D'ailleurs, un bruitage accompagne chaque pion, un moteur pour la voiture, des aboiements pour le chien... Chaque joueur hérite du reste du nom des pions "voiture de course", "chien", etc., ce qui n'est pas franchement l'idéal pour identifier ses adversaires. Mais dans les faits, l'esprit du Monopoly est respecté et vous avez le choix d'accélérer ou non la partie en maintenant le stylet sur l'écran du bas. Il suffit de le relâcher pour retrouver un rythme proche du temps réel. Comme quoi, les développeurs ont pensé à beaucoup de choses !
- Graphismes12/20
Le plateau est fidèle à la réalité, on retrouve chaque élément du véritable Monopoly au point que l'ensemble manque un brin d'originalité. La présence de 2D et 3D est toutefois une excellente chose.
- Jouabilité16/20
Difficile de faire plus simple puisque tout se joue au stylet. Si le système d'échange de cartes est un peu brouillon, si on regrette de ne jamais savoir combien d'argent stocke le Parc Gratuit, on retrouve parfaitement l'esprit du Monopoly, avec la possibilité de choisir le rythme de la partie, là aussi au stylet.
- Durée de vie10/20
Étant donné que jouer à plusieurs nécessite autant de cartouches que de joueurs, l'essentiel de Monopoly DS tourne autour du solo. Après quatre ou cinq parties, on se lasse et on retourne vite au vrai Monopoly, beaucoup plus réjouissant.
- Bande son12/20
Vous pouvez choisir la musique qui accompagne chaque partie mais devez supporter des bruitages pas toujours indispensables.
- Scénario/
Monopoly DS est fidèle à son modèle, sans doute un peu trop puisqu'il n'apporte finalement rien de plus. Toutefois, les plus fidèles pratiquants apprécieront ces efforts qui ont été concédés pour que le principe du jeu et ses règles soient conservés et adaptables comme ça l'est dans chaque foyer. Les deux écrans sont très bien utilisés mais on se lasse assez rapidement des parties solos. Quant au multi, il exige que chaque participant possède une cartouche du jeu, ce qui est une hérésie pour un jeu de société.