Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles a déjà cela de particulier qu'il transpose l'univers de Naruto dans un contexte fantaisiste très éloigné du scénario de la série. L'histoire démarre alors que le village de Konoha est menacé par un gigantesque dragon épaulé par des hordes de monstres venus d'on ne sait où. Rapidement, nos amis découvrent que le responsable de cet assaut n'est autre que Kuroma Tatsushiro, le frère d'une jeune fille nommée Akari qui supplie les ninjas de Konoha de mettre fin à ses agissements. Pour cela, il leur faudra récupérer les cinq boules gardées par des dragons élémentaires, afin d'empêcher la résurrection du dragon de lumière.

Le scénario du soft n'a donc, pour ainsi dire, rien à voir avec celui du manga, et risque fort de laisser de marbre les puristes. Qui plus est, les séquences de dialogues interminables et l'absence totale de mise en scène n'aident pas à s'immerger facilement dans le contexte inédit de cet épisode. Même l'intrusion pas très logique des membres de l'Akatsuki et du groupe Hebi de Sasuke ne suffit pas à sauver le titre sur le plan narratif, l'aventure se résumant finalement à écumer les niveaux pour terrasser les dragons gardiens des précieux Genryû. Second motif de déception, la réalisation graphique épouvantable de Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles nous montre ce que l'on peut obtenir de pire sur Wii. Non seulement les niveaux trahissent le manque total d'inspiration des level designers, mais en plus les textures sont d'une laideur qui défie l'imagination.

Et ce n'est pas fini ! Non content d'agresser le joueur au niveau visuel, le titre ne parvient pas non plus à redresser le tir sur le plan simplement ludique. Alors qu'on nous annonçait une expérience de jeu orientée aventure/action, on se retrouve ni plus ni moins avec un beat'em all basique truffé de lacunes. Son seul point positif est de nous offrir un changement de point de vue régulier entre le groupe de Naruto et celui de Sasuke, même si leurs alliés ne sont pas jouables directement. Armé de sa nouvelle lame Ryûjin, l'hôte du démon renard à neuf queues voit ses capacités augmenter à mesure qu'il acquiert de nouveaux rouleaux de combat. Le joueur est alors libre de sélectionner les techniques de son choix dans un menu d'action qui apporte un brin de subtilité au système de jeu. Pour le reste, Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles se résume à nettoyer des zones truffées de monstres à grand renfort de combos et de ninjutsu, avec de temps à autre quelques petites énigmes vraiment simplistes.

Difficile, dans ces conditions, de trouver un quelconque attrait à des phases de jeu qui souffrent en plus de gros problèmes de placement de caméra. L'aspect plates-formes n'est, par conséquent, pas plus reluisant que l'aspect baston, surtout quand le moindre saut raté nous oblige à reprendre depuis le début de la zone. Mais Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles n'en est pas pour autant un jeu difficile, au contraire. Si les lacunes de gameplay entraînent parfois quelques mauvaises surprises, le titre affiche globalement un manque cruel de challenge dans le mode de difficulté par défaut. L'obtention régulière de nouvelles techniques de ninjutsu et de parchemins améliorant les capacités physiques des personnages permet de compenser le comportement abusé de certains ennemis capables de vous tenir en respect avec de simples flèches explosives alors que les boss n'opposent quasiment pas de résistance. Bon point ou pas, le soft reste finalement très court et se plie sans problème en moins de 5 heures, et ne comptez pas sur le mode versus pour rallonger l'expérience de jeu. Limité à deux joueurs, ce mode est une plaisanterie à lui seul et trahit son absence totale d'intérêt en quelques minutes. A se demander s'il reste encore quelque chose à sauver dans ce titre qui ne fait pas du tout honneur au manga de Kishimoto.