Si Dragon Ball Raging Blast n'avait pas vraiment brillé par ses qualités, sa suite semblait malgré tout inévitable compte tenu du succès de la franchise. Ainsi donc, Dragon Ball Raging Blast 2 nous parvient un an après son grand frère et comme on pouvait s'en douter, les seules véritables nouveautés sont synonymes de personnages plus nombreux. Est-ce pour autant une raison de bouder cet épisode ? La réponse en quelques lignes...
Un an après le premier épisode, Raging Blast réapparaît histoire de profiter de la période de Noël. Avec un laps de temps si court, cela est-il encore possible de proposer autre chose qu'une version updatée du précédent volet ? On est en droit de se poser la question qui nous taraude depuis la période PS2 où les Tenkaichi débarquaient à un rythme similaire sur nos machines. A la vue du résultat, la réponse semble toute trouvée. Ainsi, bien qu'on trouve ici et là quelques améliorations de gameplay, ces dernières sont tellement minimalistes qu'on a grand peine à les découvrir au premier coup d'oeil. L'embêtant est qu'on sent bien la volonté de Spike de privilégier la quantité à la qualité. De ce fait, on ne sera nullement surpris que le développeur, et accessoirement l'éditeur, mette davantage en avant le nombre de personnages plutôt que la jouabilité. Ceci est d'autant plus étonnant que la principale feature de cet opus n'est pas liée au gameplay mais bel et bien au remake HD d'une OAV déjà sortie en 1993. Le constat est donc plutôt alarmant même si nous ne doutons pas un seul instant que la licence perdurera encore longtemps. Pour l'heure, attardons-nous sur le contenu de cette nouvelle édition.
En premier lieu, on s'aperçoit que Spike n'a pas cru bon d'intégrer un mode scénario digne de ce nom. En même temps, vue la qualité toute relative du précédent, on les comprend un peu. A la place, on trouve donc le mode Galaxie composé d'une succession de défis rattachés à une palanquée de combattants et à la difficulté exponentielle. Si la structure du challenge est d'une désarmante pauvreté, les objectifs à atteindre le sont tout autant. En effet, on vous demandera ici de battre un certain nombre d'ennemis en un temps limité, d'éliminer votre adversaire alors que votre jauge de vie ne cesse de baisser, etc. Si le challenge s'avère des plus rébarbatifs car n'intégrant aucune cinématique cimentant les différents niveaux, vous devrez malgré tout vous en satisfaire afin de débloquer combattants et objets obligatoires pour la customisation de votre guerrier. Concernant ce dernier point, la façon de procéder est grosso modo la même que dans Raging Blast, seul le menu de personnalisation ayant subi un p'tit lifting. Pour le reste, il s'agira de choisir des items pour augmenter votre puissance, votre défense, vos attaques spéciales ou votre régénération de Ki. Bref, vous pourrez aisément passer une bonne trentaine d'heures sur le mode Galaxie pour récolter l'ensemble des 90 personnages d'autant que le déverrouillage de certains chapitres d'un combattant permettra de débloquer certains niveaux de ses petits camarades.
Si nous continuons dans le manque d'ambition de ce segment, on ne pourra éviter de jeter un mot à propos des bonus à dénicher. En effet, comment ne pas rire en voyant qu'après avoir gagné un âpre combat, on débloque des artworks qui ne sont rien d'autre que des captures d'écran de la série animée et des OAVs. Franchement, de qui se moque-t-on ? M'enfin, passons pour continuer sur les autres modes de jeu dont le dispensable Zone de combat vous demandant d'affronter quelques guerriers avec un fighter personnalisé qui pourra changer d'objets entre chaque affrontement. Ici aussi, outre l'intérêt extrêmement limité de l'entreprise, l'intérêt réside dans le fait de débloquer des objets. Suivent le classique Combat solo et le Combat de puissance dans lequel le niveau combiné des personnages ne doit pas excéder un niveau de puissance total préalablement défini. Enfin, le Combat en équipe proposera des affrontements à cinq contre cinq des plus limités. Oubliez donc les attaques combinées des Marvel Vs Capcom et autres Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2 puisque dans le cas présent, il sera simplement possible d'éliminer un combattant avant de passer au suivant, ceci valant également pour notre propre team.
En somme, si ce Raging Blast 2 demeure plus dynamique que son aîné, la comparaison avec le jeu de CyberConnect 2 démontre bien à quel point les adaptations vidéoludiques du manga de Toriyama ont perdu de leur superbe à mesure que les Naruto gagnent en maîtrise et en vivacité. Bien sûr, tout est une question de technique et si les affrontements online se révèlent souvent percutants, on constate à nouveau que Spike n'a pas fait beaucoup d'effort autour de son multi des plus limités. On y retrouve tout de même les modes Standard et Freestyle (pour combattants personnalisés), les parties entre amis et bien entendu l'inévitable Championnat du monde par ailleurs présent en solo aux côtés des Cell Games. En soi, la longévité est donc assurée malgré des modes de jeu n'ayant finalement pas grand-chose de complémentaire. Sur le plan de la jouabilité, c'est un peu mieux même si on retrouve la même maniabilité perfectible que précédemment ainsi que certains soucis de visibilité. On pensera ici à la caméra se bloquant dans le dos du personnage lorsque son adversaire est hors champ. Toujours aussi déstabilisant. La mise en avant des sticks (pour balancer les super-attaques) et de la croix pour retrouver son Ki n'est pas non plus des plus intuitives mais on s'y fait bon gré mal gré. En revanche la gestion dudit Ki est plutôt astucieuse en cela qu'elle cloisonne un peu l'utilisation des grosses attaques qu'il est toujours aussi facile d'éviter lorsqu'on est à distance raisonnable de l'ennemi.
Pour autant, on regrette qu'il y ait un tel déséquilibre entre quelques guerriers. Il suffit d'incarner Videl ou un Saiyen pour se rendre compte à quel point la demoiselle a peu de chance de remporter l'affrontement. Dans le même ordre d'idées, les cyborgs ont clairement un désavantage dans le sens où ils ne peuvent concentrer leur Ki. Il faudra alors privilégier le corps à corps pour récupérer suffisamment d'énergie avant de balancer la sauce. Néanmoins, les affrontements sont un peu plus dynamiques, notamment grâce à quelques effets de style ou diverses améliorations permettant d'esquiver plus facilement via des pas de côté ou un système de téléportation plus ouvert. Les QTE rempilent elles aussi mais se résument au final à des attaques fantômes mises en exergue par des mouvements de caméra censés simuler la rapidité des coups. Toutefois, dans l'absolu, cet aspect reflète bien des passages de l'anime et tend vers un rapprochement encore plus intime entre les combats du jeu et ceux de la série de Toei Animation. Il n'en faudra pas plus au fan endurci pour succomber même si on serait enclin à lui proposer d'attendre un éventuel Raging Blast 3 tant ce deuxième épisode apporte peu par rapport à son prédécesseur. Mais comme on dit, le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point...
- Graphismes13/20
Hormis quelques effets graphiques plus réussis, le visuel de ce Raging Blast 2 ressemble à s'y méprendre à celui de son aîné. Bien qu'on y trouve davantage de personnages, les attaques spéciales sont encore loin d'être aussi impressionnantes que celles des opus PS2. Cependant, précisons que les combats gagnent en dynamisme grâce à quelques effets de style bienvenus et qu'on découvre certaines arènes inédites en provenance des OAVs. C'est déjà ça.
- Jouabilité13/20
Bien que la jouabilité propose quelques petites améliorations liées à l'esquive ou à la téléportation, l'ensemble est moyennement intuitif avec cette utilisation étrange des sticks et de la croix de direction pour recharger son Ki ou balancer des super-attaques. Toutefois, la gestion dudit Ki et des techniques spéciales est bien pensée. A contrario, les problèmes de visibilité n'ont pas été résolus et il arrive encore très souvent que la caméra se bloque dans le dos du personnage en essayant de suivre l'adversaire qui se trouve hors champ.
- Durée de vie15/20
Bien que le mode Histoire se soit fait la malle, on retrouve néanmoins le Championnat du monde et le Cell Game pour 16 joueurs, du combat solo ou en équipe composée de cinq membres et enfin le Mode Galaxie synonyme de nombreux défis à réaliser. D'ailleurs, si vous désirez débloquer l'ensemble des personnages ou obtenir des objets pour customiser votre fighter, c'est ce dernier mode qui aura votre préférence. Ceci nécessitera au bas mot une trentaine d'heures de jeu à laquelle il faudra rajouter le mode online.
- Bande son14/20
On zappe les voix américaines qui semblent de plus en plus risibles à mesure que le temps passe et on passe directement à leurs homologues japonaises. Si le doublage nippon s'avère exquis, on est loin du compte en ce qui concerne les musiques vu que pour de sombres questions de droit, il est toujours impossible de profiter des excellents thèmes de l'anime.
- Scénario/
Les développeurs ont cette fois décidé de laisser tomber le mode Histoire au profit d'un mode Galaxie qui vous permettra de débloquer, outre des personnages et des objets, des images issues de l'anime... C'est ce qu'on appelle les bonus du pauvre.
Il semble que Dragon Ball Raging Blast 2 ait un peu confondu quantité et qualité. Toujours aussi perfectible et devant composer avec les mêmes défauts que son aîné, l'ensemble profite tout de même de quelques améliorations. De plus, on se retrouve une fois encore devant des modes de jeu sans envergure dont le challenge Galaxie représente un peu le fer de lance. Dommage car il faudra passer par là pour débloquer l'ensemble des 90 combattants. Bref, si les affrontements demeurent plus intenses, on devra attendre un éventuel troisième épisode pour avoir droit à un jeu plus ambitieux et proposant enfin un peu d'originalité à une franchise à bout de souffle.