En marge des versions HD, non seulement de par sa sortie tardive mais aussi parce qu'il propose un gameplay totalement différent, PES est de retour sur Wii. La révolution n'est pas pour cette année mais quelques petits ajustements sont au programme de cette version 2011.
Il faut bien l'avouer, nous allons avoir toutes les peines du monde à inciter les possesseurs de PES 2010 à troquer leur bébé contre le petit frère. En dehors du prix super abordable (entre 25 et 30€), les raisons de craquer pour cette mise à jour ne sont pas très nombreuses. Manifestement, Konami a déjà fait le tour des possibilités offertes par des contrôles à la Wiimote et au Nunchuk et fait logiquement un peu de surplace, après être parvenu à rendre sa simulation jouable et équilibrée. C'est sans doute la raison qui a poussé l'éditeur et développeur nippon à ne pas trop tirer sur la corde et à commercialiser PES 2011 à un tarif quasi occasion. Au moins, on ne pourra pas reprocher à Konami de profiter des joueurs, d'autant que si vous n'avez pas de jeu de foot sur Wii, ce titre a toutes les chances de retenir votre attention. Attendez-vous simplement à une prise en main unique, ce qui veut tout autant dire hardcore et imprécise que réaliste et riche de nombreux mécanismes qui lui sont propres.
Le gameplay n'a donc pas connu de bouleversements, les bases demeurant les mêmes, que l'on soit adepte de la configuration type et hardcore (Wiimote-Nunchuk) ou d'une jouabilité à l'ancienne (Wiimote seule ou manette classique). Toutefois, quelques petits ajouts brillent par leur importance et l'impact qu'ils ont sur le jeu. On pense immédiatement aux déplacements prédéterminés qui permettent au joueur de déclencher la course d'une IA sur touches et coups de pied arrêtés. Ainsi, au lieu d'être face à une situation figée, le joueur a toute la liberté de créer des combinaisons en direct, ce qui est propre à cette version Wii. Une fois de plus, le pointeur de la Wiimote permet des actions qu'un support classique n'est pas en mesure de proposer. Le déclenchement d'appels n'est pas une révolution en soi mais avec autant de précision, c'est une première. L'autre micro-nouveauté, c'est la possibilité de modifier l'angle de caméra sur corners afin de zoomer sur la surface de réparation et sélectionner ainsi plus facilement les joueurs que vous souhaitez déplacer. Finalement, cette fonctionnalité n'est qu'une conséquence logique de l'introduction de la nouveauté précédente. Si le rythme du jeu a légèrement gagné en rapidité, fluidifiant l'action pour notre plus grand bonheur, on pourra toujours faire quelques gros reproches au jeu...
Outre la difficulté qu'on a à défendre en utilisant tous les outils à notre disposition, on peste trop souvent contre le manque de réactivité des joueurs sur les balles aériennes, qu'ils soient au contact avec un adversaire direct ou non. Parfois, secouer le Nunchuk comme un dératé ne suffit pas à ce que votre attaquant se décide à effectuer la volée qu'on lui demande. Il peut rester planté là, sans explication. Un défaut qu'on avait déjà noté dans les précédentes éditions du jeu. En revanche, ce qui est nouveau, c'est la licence Copa Libertadores qui fait son apparition. Malheureusement, comme sur les autres machines, elle n'est pas exploitée comme il se doit. Notons également que dorénavant, le online permet à des joueurs qui utilisent des commandes différentes de s'affronter directement. Encore que, selon les matches, selon que vous jouez en coopération ou non, en classement ou non, les règles peuvent changer. A ce niveau, c'est le bazar le plus total, en témoigne le tableau de compatibilité diffusé sur le site officiel du jeu. Malgré cela, le online reste le meilleur moyen de s'amuser à PES 2011 bien que les matches puissent être simplement déséquilibrés selon le type de commandes utilisé. Mais il faut savoir ce que l'on veut...
- Graphismes11/20
Le moteur PS2 a beau avoir été affiné sur Wii, il n'en demeure pas moins terne et bien loin du rendu des images diffusées par Konami. La modélisation des visages des joueurs est imparfaite et les stades manquent de détails. L'animation de son côté est irréprochable.
- Jouabilité14/20
Grâce à la possibilité de déclencher des courses sur phases arrêtées, le gameplay offre plus de solutions qu'auparavant sur touches, coups francs et corners. En revanche, c'est la stagnation la plus complète partout ailleurs, PES 2011 n'étant qu'une version 2010.1. Il faut savoir s'armer de patience pour maîtriser les subtilités du gameplay qui, une fois matées, permettent certaines folies inexistantes sur d'autres supports.
- Durée de vie14/20
Le contenu est rigoureusement identique à PES 2010. La seule exception est la Copa Libertadores qui rejoint le cercle fermé des licences possédées par Konami. D'ailleurs, si on ne tique plus trop sur les transferts partiellement actualisés ou sur le petit nombre de clubs licenciés, on se demande encore pourquoi le mode Vers une Légende n'existe pas sur Wii.
- Bande son14/20
L'ambiance dans les stades est vraiment réussie avec un public omniprésent pendant 90 minutes. Les commentaires sont de leur côté les mêmes que la saison passée. Christophe Dugarry a donc toujours tendance à adopter un ton d'enterrement, à la limite de chuchotement aux côtés d'un Grégoire Margotton beaucoup plus crédible.
- Scénario/
Pro Evolution Soccer 2011 n'est pas vendu à prix budget par hasard. Conscient d'avoir limité leurs efforts de développement, les petits gars de Konami ont préféré proposer le jeu à un tarif abordable pour ne pas s'attirer les foudres des joueurs. Bien leur en a pris. Toujours est-il qu'investir dans cette version simplement dotée de la Copa Libertadores et d'un nouveau mécanisme de gameplay n'est vraiment légitime que pour les non-possesseurs de PES 2010. Ils trouveront un titre exigeant mais particulièrement riche et réaliste.