Si elle vieillit un peu plus chaque année, la version PS2 de PES est la dernière trace encore visible et palpable de ce qu'était la simulation de Konami durant ses années dorées. Du coup, c'est avec un peu de nostalgie mais non moins de plaisir que nous replongeons et ce, malgré de très nombreux défauts qui creusent davantage les rides de la console de Sony.
Les années se suivent et se ressemblent pour les amoureux de ballon rond sur PS2. Il ne faut pas compter voir le marché évoluer, simplement le voir dépérir jusqu'au dernier souffle de la machine. En attendant, Konami n'oublie personne et continue de mettre en rayon une version PS2 de PES qui nous rappelle à quel point la simulation était en avance sur son temps il y a encore cinq ou six ans. Si les problèmes d'animations ou l'aliasing persistant soulèvent à chaque instant le poids des ans, le gameplay lui, ranime en nous une certaine flamme et réveille d'anciennes habitudes au point qu'on n'a jamais eu l'impression d'oublier cette façon de jouer si particulière. Du coup, si nous demeurons conscients de la qualité somme toute moyenne du soft en 2010, nous ne pouvons nous empêcher de conseiller aux nostalgiques ou à ceux qui ne possèderaient étrangement aucun jeu de foot sur PS2 de se laisser tenter, ne serait-ce que le temps d'un essai.
Le gameplay de PES 2011 n'a absolument rien de plus ou rien de moins que son prédécesseur. Basé sur un rythme assez rapide mais constructif, le jeu prône une circulation fluide du ballon, tout en passes, qu'elles soient courtes, directes ou longues. Dans tous les cas, le placement de l'IA fait merveille et la variété des actions continue d'en imposer après toutes ces années. Évidemment, certaines situations tendent à se répéter, notamment les débordements sur les côtés qui sont presque une arme fatale. On regrette aussi que les gardiens relâchent trop souvent les ballons en direction de leur but sur des frappes qui ne sont pourtant pas surpuissantes. Aussi, l'arbitrage est douteux à plus d'un étage, tantôt trop laxiste, tantôt trop sévère, ne sanctionnant pas suffisamment les tacles dangereux et tiquant trop souvent sur de banals contacts. Mais après quelques heures de jeu, ces mauvais tics sont assimilés par le joueur et il finit même par les considérer comme de simples faits de jeu puisqu'ils s'équilibrent entre son équipe et celle de l'IA.
Quoi de nouveau dans PES 2011 ? Pas grand-chose, vous l'aurez compris. Outre une actualisation partielle des transferts de l'intersaison, la base de données ne compte pas davantage de clubs licenciés qu'auparavant. En revanche, la Copa Libertadores fait son apparition, comme sur les autres supports mais à l'instar de la Ligue des Champions, elle n'est pas des mieux exploitées. Un autre mode de jeu vient pointer le bout de son nez : le mode Joueur Mondial. Nous nous attendions à des matches de sélections nationales ou à une sorte de tour du globe mais il n'en est rien. Ce mode-là n'est en fait qu'une copie du mode Vers une Légende mais dans lequel on incarne un joueur déjà existant au lieu d'un avatar aux aptitudes sous-gonflées. Il est un bon moyen de vivre l'expérience monojoueur sans passer par les sempiternelles premières rencontres d'apprentissage qu'on peut assimiler à du levelling. Ici, vous jouez avec qui bon vous semble, dans le club de votre choix et durant toute une saison.
- Graphismes11/20
L'animation est parfois complètement à la ramasse et il faut bien l'avouer, ça scintille de partout. La technique est donc limite mais dans l'ensemble, la réalisation est correcte malgré des couleurs un peu ternes.
- Jouabilité13/20
R.A.S. à ce niveau, même pas une petite option rajoutée ou des contrôles développés. On est en plein gameplay PESsien, réaliste, varié mais peut-être un peu victime de ses "armes fatales" que sont le jeu sur les côtés ou le centre en retrait.
- Durée de vie14/20
L'apparition de la Copa Libertadores et du mode Joueur Mondial n'a pas vraiment gonflé le contenu. L'un est mal exploité, l'autre n'est qu'une seconde façon d'appréhender le mode Vers une Légende. Les licences manquent et les transferts ne sont pas tous à jour mais il y a tout de même de quoi faire dans PES 2011.
- Bande son12/20
Les commentaires de Grégoire Margotton et Christophe Dugarry de PES 2010 ont été repris à l'identique. Ils sont donc assez bons mais sentent le brûlé.
- Scénario/
Sur PS2, Pro Evolution Soccer a toujours ce charme que nous trouvons irrésistible. S'il faut avouer qu'en 2010, la bête ressemble plus à un oldies qu'autre chose, on prend toujours autant de plaisir à combiner, à varier les actions et à jouer en passes grâce à une physique de balle irréprochable. Sur ce support, vous ne trouverez simplement pas mieux, que ce soit aujourd'hui ou demain, craquer semble donc légitime malgré une base de données incomplète et un gameplay poussiéreux...