Cette version Wii suit scrupuleusement la trame scénaristique de ses consoeurs sur consoles HD, reprenant donc la suite des aventures du fameux Starkiller, que l'on avait appris à connaître lors du précédent opus. Sauf qu'ici, notre personnage se trouvera face à de nombreuses interrogations concernant son identité, ne sachant pas s'il est le véritable Starkiller... ou un vulgaire clone, comme le lui annonce Dark Vador dès le début du jeu. Cette incertitude nous poursuivra tout au long de l'aventure, mais on ne peut pourtant pas dire que ce doute nous ronge véritablement. Le scénario peine en effet à captiver l'attention, les cinématiques se faisant suite sans jamais impliquer le joueur ou ses émotions. Starkiller manque décidément de charisme, et son sort nous est un peu indifférent. Arrivant à s'enfuir de l'usine de clones de Kamino, il partira à la recherche de Juno, son amour perdu, hanté par des visions de son supposé passé, et traversera les mêmes environnements que sur 360 et PS3. Cato Neimodia, Dagobah, un vaisseau rebelle... certes, les décors proposés se distinguent vraiment visuellement, mais ils sont en nombre si limité qu'on aura du mal à parler de diversité. Le jeu se termine en à peine cinq heures, chaque monde se traversant en une quarantaine de minutes. Et pourtant, on arrive encore à trouver le tout lassant, la faute à des phases et mécanismes redondants.

La progression du jeu dans cette version Wii diffère pourtant des moutures HD, le level design n'étant pas le même, malgré la similarité des décors. Le gameplay a en outre été totalement revu pour l'occasion, s'adaptant aux spécificités de la console à reconnaissance de mouvements. Les deux sabres de Starkiller enchaînent les coups grâce à la touche A, ce qui remplit une jauge permettant ensuite d'utiliser des coups spéciaux, dévastateurs, en balançant la Wiimote vers l'avant. Notre héros possède bien entendu le pouvoir de la Force, ce qui lui permet, comme sur les autres versions, de disposer d'habilités supplémentaires, prétextes, encore une fois, à l'utilisation des capacités de la Wii. Le Nunchuk vous sert donc à lancer des éclairs ou projeter votre force, alors qu'une complémentarité entre la Wiimote et le Nunchuk permet de lancer les sabres ou d'utiliser vos pouvoirs de télékinésie. On pare également très facilement les coups ennemis en tournant la Wiimote de manière horizontale. Le tout fonctionne très bien et a vraiment été amélioré par rapport au précédent épisode, les commandes faisant maintenant preuve d'ergonomie, après un petit temps d'adaptation néanmoins nécessaire. Ces pouvoirs liés à la force sont utilisés contre les ennemis, mais également, et bien plus souvent et efficacement, sur l'environnement pour débloquer notre progression au sein du jeu. Les portes se soulèvent grâce à la télékinésie, les éclairs activent des mécanismes, les sabres se lancent et brisent des entraves, permettant par là-même de continuer notre petit bonhomme de chemin. Ces phases, devenues plus intéressantes que sur les autres versions du jeu grâce à la présence de la Wiimote, sont pourtant vite elles aussi trop répétitives, la faute à un manque de renouvellement flagrant. Et ce ne sont pas les combats proposés qui relanceront totalement l'intérêt du soft. Les Stormtroopers se suivent et se ressemblent -vraiment- tous, des Siths tentent de corser un peu le tout, et quelques AT-ST nous barrent également la route. Tout comme pour les boss, une seule technique peu subtile et facile à trouver sera employée ad nauseam. Décidément, les cinq heures de jeu vont finir par paraître un peu longues...

Quelques séquences sous forme de QTE seront également de la partie. Très basiques voire simplistes et donc impossibles à rater, elles seront plutôt prétextes à des scènes plus cinématographiques de bonne facture. D'autres pouvoirs plus anecdotiques sont aussi disponibles, tels que la Ruse Jedi (les ennemis s'attaqueront entre eux) ou la clairvoyance, à utiliser à de rares occasions et permettant d'ouvrir une porte à l'aide d'un mini-jeu sans intérêt. Inutile de dire que ces ajouts n'apportent rien de plus au soft et surtout pas cette fameuse profondeur dont il manque tant. Au niveau des caractéristiques de votre personnage, des bonus disséminés dans les environnements amélioreront le niveau maximal de vos jauges de santé et de force, et l'expérience accumulée (en points d'XP) est manuellement répartie entre vos pouvoirs, disposant maintenant de trois niveaux de puissance différents. Force est de constater que ces niveaux de maîtrise n'ont aucun intérêt tant ils sont limités et facile à obtenir. Il suffit pour cela de bien sagement traverser les environnements en attendant d'avoir assez d'expérience pour les débloquer. Tout cela est donc bien peu motivant et passionnant.

L'aspect graphique de cette version Wii du Pouvoir de la Force 2 relève finalement vraiment le niveau, les décors proposés étant de bonne qualité, et supérieurs en tout point à son prédécesseur, toujours sur Wii. Les personnages sont un peu en deçà, mais les animations de notre héros virevoltant rattrapent le tout, avec grâce et fluidité. Les musiques collent quant à elles encore une fois parfaitement à l'univers Star Wars, avec l'utilisation traditionnelle mais néanmoins parfaitement adaptée des reprises des compositions de John Williams. Un mode multijoueur complète enfin plus ou moins ce mode solo rachitique. Jusqu'à quatre joueurs et dans des environnements en 2D, les personnages issus de l'univers Star Wars combattent allègrement dans des arènes déblocables au cours de l'aventure principale, avec un gameplay identique à celui du mode solo. Cet ajout est appréciable et fun à jouer à plusieurs, mais n'excuse pas pour autant le manque flagrant de contenu de ce Star Wars : le Pouvoir de la Force 2. Avec son scénario inintéressant et sa durée de vie ridicule, le jeu ne convainc pas, malgré une maniabilité devenue plus intéressante grâce à l'utilisation de la Wiimote et du Nunchuk. Ses phases de jeu répétitives et sans une once d'originalité finissent d'en faire un jeu dispensable, qu'on aura bien du mal à conseiller, aux aficionados de Star Wars, comme aux joueurs lambda en quête d'un beat'em all de qualité.