Voilà maintenant quatre ans que l'éditeur VSTEP tente de faire de sa série Ship Simulator une référence en matière de simulation maritime. Malheureusement, après une version 2008 tout juste passable, l'épisode Extreme dont il est question aujourd'hui prend l'eau une fois de plus.
Se voulant réaliste et unique, la série Ship Simulator n'est jamais vraiment parvenue à s'imposer sur PC. En effet, entre ses mécanismes de jeu simplistes, sa réalisation médiocre et ses missions interminables, Ship Simulator n'a jamais disposé des atouts nécessaires pour retenir l'attention du public visé. Du reste, de qui parle-t-on ? Des amateurs de simulations ? Certainement pas puisque les différents bateaux proposés se pilotent aussi facilement que des canots pneumatiques. Les fans d'action sont-ils concernés ? Non plus car on a généralement le temps d'aller préparer un café, remplir une grille de Sudoku, prendre une douche ou encore regarder le dernier épisode de Secret Story durant les trajets affreusement lassants qui nous attendent pour nous rendre d'un point A à un point B. Et n'allez pas croire qu'une fois parvenu à ce point B, ce soit la fête du slip, bien au contraire !
En effet, contrairement à ce que suggère son sous-titre aguicheur "Extremes", ce dernier épisode n'est pas franchement plus trépidant que ses prédécesseurs. Certes, certaines missions se déroulent désormais dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes (tempête, neige...) mais en se servant du radar et de la carte correctement, on ne risque pratiquement rien. D'autres missions nous placent aux commandes d'un supertanker ou d'un paquebot. Là encore, pas de soucis, quelques touches suffisent à diriger les milliers de tonnes de ces bâtiments hors du commun où bon nous semble et une fois qu'on a compris comment gérer leur inertie ahurissante (il faut des kilomètres pour changer de cap), ça va tout seul. Enfin, certaines missions nous obligent par exemple à intervenir sur des incendies ou à traquer des trafiquants. Ce sont sans doute les moments les plus intéressants que l'on passera dans Ship Simulator : Extremes même si une fois de plus, la longueur des trajets est insupportable en comparaison des quelques minutes d'action auxquelles on aura finalement droit. Etait-il techniquement si difficile de permettre aux joueurs d'accélérer le temps durant ces interminables transits ?
L'un des défauts récurrent de la série Ship Simulator, c'est le manque de finition de ses différents épisodes lors de leur lancement. Cette année encore, le soft que l'on pourra se procurer aux alentours de 40 euros est truffé de bugs allant de tout un tas de curiosités visuelles et physiques (erreurs de collision, effets aquatiques inadaptés, bateaux qui s'enfoncent sous la surface de l'eau ou qui s'envolent dans les airs !) à des retours bureau et des freezes intempestifs. En outre, à moins d'avoir un PC de compétition, attendez-vous à subir des ralentissements dès que vous rentrerez dans un port ou que vous longerez des côtes un peu fréquentées. Comme d'habitude, l'intérieur des bateaux est très sommairement modélisé et on n'y croise pas âme qui vive. Enfin la gestion des dommages reçus par nos embarcations et les naufrages sont une fois de plus entièrement à revoir. Alors, bien entendu, des patches sont mis en ligne régulièrement par VSTEP pour corriger petit à petit les problèmes rencontrés par les joueurs. Mais franchement, commercialiser un jeu aussi mal optimisé que Ship Simulator : Extremes frise l'indécence.
Quelque part, c'est bien triste car cet épisode n'est pas dénué de qualités, loin s'en faut. La mer est agréable à regarder, certains paysages sont plutôt réussis et les effets sonores sont convaincants. La modélisation externe des nombreux navires à piloter est réaliste et les environnements à parcourir sont variés (Groenland, USA, Australie, etc.). Du reste, une de ses trois campagnes jouables sort vraiment de l'ordinaire puisqu'elle est entièrement consacrée à Greenpeace. A bord des bateaux les plus emblématiques du célèbre organisme écologiste, on devra prendre des baleiniers en flagrant délit de braconnage ou empêcher des capitaines indélicats de déverser des tonnes de déchets toxiques dans l'océan. Ca change des sempiternelles missions de remorquage ou de transport de passager qu'on nous assène habituellement. Ceci dit, dans leur déroulement, ces missions restent à l'image du soft : trop longues, trop faciles et buggées jusqu'à l'os.
- Graphismes9/20
La mer, l'aspect extérieur des bateaux ou encore les effets météo sont corrects mais les bugs graphiques sont hélas légion. De plus, à moins de faire tourner le soft sur un gros PC, les ralentissements sont fréquents.
- Jouabilité8/20
Le pilotage des différents navires est trop simpliste pour convenir aux amateurs de simulation et les rares phases d'action sont précédées et/ou suivies de trajets interminables qui exaspéreront les joueurs arcades. Du coup, on se demande toujours à qui se destine véritablement cette série. Néanmoins, les missions sont plus variées qu'autrefois et la campagne Greenpeace est assez originale. Une fois débarrassée de la gestion ridicule des collisions, de la physique extraterrestre de certains bateaux et des problèmes techniques lourds rencontrés à tous les niveaux, l'expérience pourra sans doute s'avérer intéressante.
- Durée de vie11/20
Il faut avoir l'habitude de rester de longues minutes devant son PC sans rien faire pour aller jusqu'au bout des nombreuses missions réparties en trois campagnes (Tourisme, Greenpeace, Principale). On peut toutefois coopérer avec d'autres joueurs en ligne et un patch nous permettra prochainement de créer nos propres missions.
- Bande son13/20
Comme en 2008, l'ambiance sonore colle parfaitement au soft avec ses bruits de vagues, ses clapotis et ses ronflements de moteurs diesel qui vont et viennent.
- Scénario/
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A l'heure actuelle, Ship Simulator : Extreme souffre de beaucoup trop de problèmes techniques pour que les amateurs de simulations maritimes puissent profiter correctement de son potentiel. Bugs d'affichage, collisions irréalistes, nombreux ralentissements, retours Windows, c'est un véritable festival. Dommage car sans cela, le soft mériterait largement 3 ou 4 points de plus. Il serait temps de comprendre que la diffusion de patches correctifs a posteriori ne saurait justifier le manque de finition inexcusable d'une version commerciale vendue aux alentours de 40 euros.