Avec Divinity II : Ego Draconis, Larian Studios a réussi à se faire une place dans le monde très concurrentiel des RPG. Logique car le jeu s'est révélé être extrêmement dense et particulièrement prenant, grâce notamment à son scénario bien écrit, à ses nombreuses quêtes et à la quantité d'éléments à récolter. Normal donc qu'un an après les développeurs remettent ça avec une extension baptisée Flames of Vengeance.
Plus qu'une extension, Flames of Vengeance est aussi et surtout le jeu tel que les développeurs l'avaient pensé au départ, notamment d'un point de vue graphique. Si la version PC demeurait de bonne facture, sur Xbox 360, le résultat était loin d'être satisfaisant. Parmi les plus gros défauts du jeu se trouvaient un framerate très instable et surtout, un gameplay très mal calibré qui empêchait le joueur d'effectuer tous les mouvements dont disposait son avatar au cours des combats. Ça tombe plutôt bien car le studio belge Larian a bénéficié d'une année entière pour corriger le tir. Ainsi, premier point important, que ce soit sur PC ou Xbox 360, le jeu a franchi un cap visuel.
C'est simple, tout semble plus beau, plus détaillé. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil attentif aux textures pour comprendre la masse de boulot effectuée. Si auparavant, certaines d'entre elles paraissaient un peu plates, ce n'est plus du tout le cas ici. Celles-ci semblent beaucoup plus fines, en accord avec ce dont sont capables les machines actuelles. Un énorme travail a également été effectué au niveau des lumières. Lorsque vous pénétrez dans une pièce, le résultat est flagrant. Chaque lieu bénéficie d'un éclairage différent en fonction de son exposition à la luminosité extérieure. Vraiment impressionnant ! Globalement, l'ensemble est plus contrasté, plus fin, les couleurs sont aussi plus vives. Une vraie réussite. Si l'on parle spécifiquement de la version sur 360, il est également possible de noter une nette amélioration de l'interface, carrément austère et bien peu lisible sur Ego Draconis. Autre défaut supprimé, la caméra est maintenant placée beaucoup plus près de son personnage, ce qui permet au joueur de pouvoir réaliser l'ensemble des mouvements qu'il souhaite, au moment où il le veut. Cependant, deux petites choses pourraient encore irriter certains d'entre vous. Tout d'abord, un clipping trop présent et ensuite, un framerate toujours un peu instable sur la console de Microsoft. Reste à voir si le tout ne sera pas trop pénible sur la version finale.
Puisque l'histoire de Flames of Vengeance prend directement la suite de celle de Ego Draconis, nous sommes susceptibles de dévoiler quelques détails gênants pour ceux qui aborderaient seulement l'épisode originel. Gare aux spoilers donc ! Sans trop en révéler, au début du scénario, le héros se réveille en prison. Cependant, via un deal salvateur avec un esprit, ce dernier parvient à se libérer de sa geôle. En contrepartie, il est sommé de remplir quelques missions souvent très dangereuses... Pour faire simple, sachez que cette extension ajoute en gros une trentaine d'heures de jeu à la version initiale. Et surtout, elle conclut de fort belle manière Divinity II, la fin d'Ego Draconis ayant provoqué la colère de ceux qui étaient arrivés au bout de l'aventure.
Au début de Flames of Vengeance, deux choix s'offrent à vous. Soit vous avez plié Ego Draconis et boosté à mort les capacités de votre personnage, auquel cas vous pouvez le récupérer pour commencer l'extension. Soit vous souhaitez débuter avec un avatar tout neuf et il faudra passer par la case création. Dans ce second cas de figure, pour ce qui est des points de compétence, vous pourrez opter pour des préréglages définissant ses aptitudes ou les répartir minutieusement vous-même. Quoi qu'il en soit, vous commencerez l'aventure au niveau 35. Une fois tout cela terminé, vous voilà plongé au cœur de l'action. Avec Flames of Vengeance, Larian Studios a souhaité que le joueur puisse tout expérimenter. Dès le départ, vous possédez donc beaucoup d'argent, la capacité de vous transformer en dragon dans les lieux appropriés et tout un tas de pouvoirs déjà bien évolués. De quoi procurer du fun immédiatement !
Bien sûr, il vaudra mieux avoir terminé Ego Draconis pour profiter pleinement de son extension. Les joueurs croiseront en effet sur leur chemin de vieilles connaissances. Tiens, prenez l'agent immobilier, Willy. Oui, celui qui vous a fait pas mal de misères durant la première partie de Divinity II. Et bien, sachez que vous aurez la possibilité de lui rendre la monnaie de sa pièce. Tout au long des nombreuses quêtes, toujours très bien écrites d'ailleurs, vous aurez tout loisir de voir ce que sont devenus les interlocuteurs croisés dans Ego Draconis, de constater leur évolution, de leur faire payer leurs actes ou de les aider. On retrouve d'ailleurs cette grande liberté laissée au joueur dans les dialogues et dans la direction qu'il souhaite donner à son aventure. Il est d'ailleurs toujours possible de lire dans les pensées de ses vis-à-vis, histoire de leur soutirer quelques informations. Flames of Vengeance vous donne aussi accès dès le début à la tour de bataille, chèrement conquise dans Ego Draconis. Elle vous permet d'effectuer de nombreuses actions comme créer des potions, enchanter vos armes ou élever des créatures. Très complet, Divinity II : Flames of Vengeance sera vendu en tant qu'extension seule, uniquement sur PC. Pour ce qui est de la Xbox 360, le jeu sera couplé avec une version remastérisée d'Ego Draconis dans un pack nommé The Dragon Knight Saga. Celui-ci sera par ailleurs disponible également sur PC.
Flames of Vengeance est une extension de grande qualité. Très riche en contenu, plus belle que l'épisode initial, corrigeant les bugs et améliorant ce qui pouvait l'être, elle conclut de la plus belle des manières Divinity II. On peut cependant regretter que le travail de polissage n'ait pas pu être effectué avant, notamment en ce qui concerne la version Xbox 360. Et ce, même si Larian Studios n'en est pas le principal responsable, contraint et forcé qu'ils étaient de sortir le jeu en l'état.