Référence incontestée depuis l'opus 7, NBA 2K s'offre cette année une petite fantaisie. En effet, la simulation de basket, arrivée à un niveau qualitatif impressionnant soigne son background en s'attachant les services d'une légende de la NBA : Michael Jordan. Nouveaux modes, défis hardcore et habillage de choix accompagnent la signature du Bulls le plus célèbre de l'histoire.
Quand on approche le top niveau, quand on parvient à produire un gameplay aussi réaliste, pointu et élitiste, il devient difficile au fil des années de proposer un contenu réellement novateur. Déjà hyper complet, techniquement impressionnant, crédible au possible, doté d'une ambiance extrêmement proche d'une retransmission TV, la série NBA 2K possède une marge de progression plutôt réduite sur cette génération de machines. Du coup, n'attendez pas de révolution en termes de prise en main ou des mécanismes de gameplay jamais vus même si de gros efforts ont été faits pour corriger la rigidité constatée dans les précédents volets. Non, cette année, LA nouveauté, c'est la marque Michael Jordan, omniprésente au point que le numéro 23 des Bulls apparaisse seul sur la jaquette, elle même estampillée "Michael 23 Jordan". Mais la présence de l'arrière américain n'est pas que publicitaire, le bonhomme prend de la place dans le jeu, dans le contenu, dans le gameplay, à travers de nouveaux modes originaux.
Michael Jordan et les Bulls, les deux identités sont indissociables. La conséquence est l'apparition dans le jeu de huit équipes classiques des Bulls, de 1985 à 1998. Paxson, Pippen, Grant, Harper, Rodman sont autant de légendes qu'on trouve dans ces équipes qui ont le mérite de rappeler l'âge d'or et différentes époques où l'équipe de Chicago a brillé. Pour conserver un peu de cohérence dans ce monde de nostalgiques, NBA 2K11 compte d'autres teams classiques, s'étalant sur la même période, afin que vous fassiez briller les Bulls face à leurs adversaires d'antan. Les Celtics de 85-86, Hawks de 89-90, les Cavaliers et les Pistons de 89-90, Les Lakers de 90-91, les Trail Blazers de 91-92, les Knicks de 94-95, les Sonics de 95-96 et Les Jazz de 96-97 et de 97-98 sont donc tous au rendez-vous. Une team Jordan dont le 5 majeur est composé du maître des parquets, de Chris Paul, Dwayne Wade, Carmelo Anthony et Gerald Wallace, fait également office d'équipe originale. Au total, c'est une vingtaine de formations supplémentaires qui nous sont offertes, essentiellement pour ceux qui regrettent les années 90. D'ailleurs, on appréciera avec quelle habileté les développeurs ont dessiné les parquets d'il y a 15 ou 20 ans, afin une fois de plus, de proposer un rendu visuel des plus fiables. Chapeau.
Les fans de Michael Jordan vont être servis. NBA 2K11 leur propose une série de 10 défis qui, une fois réussis, débloquent un nouveau mode "MJ : Une légende en action". Nous ne pourrons nous prononcer sur le mode en question, le temps nous a manqué pour terminer les fameux défis, et pour cause ! En plus de rallonger assez nettement la durée de vie (il ne s'agit pas de simples situations ou de courtes sessions), les défis se révèlent d'entrée très hardcore ! En imaginant que la difficulté est progressive, rendez-vous compte que la première mission qui vous est confiée est de marquer 63 points avec une réussite à 50% et de réussir 6 passes décisives dans le la rencontre (1er tour des playoffs, match 2) qui a opposé les Bulls aux Celtics le 20 avril 1986. Vous l'avez compris, on attend de vous au moins autant que ce qu'a réussi Jordan ce jour-là ! Évidemment, l'environnement est paramétré de sorte à ce que l'objectif soit réalisable. Par exemple, la durée d'un quart-temps est montée à 8 minutes, contre 5 par défaut. Mais malgré cela, la tâche nécessite une certaine maîtrise du jeu et en ce sens, le fait de pouvoir sauvegarder en plein match pour y revenir plus tard est une fonctionnalité qu'on bénit. Comme une évidence, le tout dernier exploit à accomplir est de remporter le match 6 de la finale de 98 qui a opposé les Bulls aux Jazz, le tout en obtenant la feuille suivante avec Jordan : 45 points, 4 interceptions et 1 passe décisive.
Avec tout ça, on en oublierait presque que NBA 2K11 n'est pas entièrement dédié à Michael Jordan et que tout le contenu dont on dispose depuis des années est bien au rendez-vous. Assocation, NBA Blacktop, Championnats en ligne, Playoffs, Saison, Situation, Entraînement sont toujours là ainsi qu'un mode Mon Joueur réactualisé et dont la difficulté nous semble sensiblement inférieure à la précédente version. Il permet entre autres de constater les nouveautés de gameplay qui n'en sont pas vraiment. C'est principalement le système de dribbles IsoMotion qui a été modifié et amélioré afin de fluidifier sensiblement les pénétrations intérieures. Les habitués des NBA Live seront par exemple déconcertés de voir qu'ici, on dribble avec le stick qui est utilisé pour les déplacements. Ce qui peut paraître une hérésie est en fait une formidable idée puisqu'elle demande à l'utilisateur de jouer constamment avec le combo gâchette + stick gauche afin de rendre cohérents ses dribbles et ses déplacements. On obtient quoi qu'il en soit un gameplay toujours aussi fin mais désormais plus fluide et un brin plus offensif, conservant tout de même un léger déséquilibre en faveur de la défense. En revanche, les animations demeurent bluffantes, contribuant à faire de ce NBA 2K11 une référence hors paires tous sports confondus.
- Graphismes17/20
NBA 2K11 s'appuie sur une réalisation de haut vol. Les matches sont pensés pour être vécus comme lors d'une retransmission TV avec tout ce que cela comprend d'animations, de réalisation, de commentaires et de replays en tout genre. On est immergé dans des salles criantes de vérité, bourrées de petits détails. Les effets de lumière impressionnent eux aussi, tout comme les animations propres aux joueurs, joliment décomposées.
- Jouabilité18/20
Le jeu de Visual Concepts s'adresse une nouvelle fois à un public de connaisseurs qui prend du plaisir à jouer des matches serrés où chaque action défensive et offensive doit être pensée en amont pour réussir. Toutefois, malgré ce côté hardcore (d'ailleurs bien présent pendant les défis Jordan), NBA 2K11 est moins rigide que ses aînés, notamment grâce à un système de dribbles vraiment intuitif. Quant à la compatibilité dualshock/Playstation Move, elle est assez grotesque puisqu'elle impose de jouer avec le Move dans la main gauche et la manette dans la main droite...
- Durée de vie18/20
L'ajout d'un menu "spécial Jordan" n'est pas anecdotique puisqu'il compte une vingtaine de nouvelles équipes, 10 défis, un mode additionnel et un paquet d'Air Jordan à débloquer. Le contenu de base étant déjà assez impressionnant, en solo comme en multi, il ne compte plus que les équipes nationales !
- Bande son17/20
Les commentaires en anglais collent parfaitement à l'action et couplée aux hourras de la foule, ceux-ci créent une ambiance authentique fort appréciable.
- Scénario/
NBA 2K11 prouve qu'un partenariat avec une star du milieu n'est pas qu'une question de gros sous et de publicité. L'image et le jeu de Michael Jordan sont magistralement exploités dans différents modes qui rendent hommage à l'âge d'or de l'arrière et de son équipe des Bulls. En plus de cela, la simulation de Visual Concepts parvient petit à petit à s'assouplir grâce à un système de dribbles très bien pensé. Beau, réaliste, grisant, NBA 2K11 maintient au sommet une série qui ne l'a plus quitté depuis de longues années. Et c'est tant mieux !