Un Phantasy Star sans mode online, c'est un peu comme un été sans soleil ou du Coca sans bulles ; ça ne devrait pas exister. Pourtant, c'est bien le coup de massue que la communauté des joueurs a reçu sur la tête en découvrant enfin la première version PSP de Phantasy Star l'an dernier. Il a donc fallu se rabattre à contrecoeur sur le multijoueur local. Or, à moins, d'habiter au Japon, la probabilité de rencontrer un partenaire équipé d'une PSP et du même jeu que nous à l'école ou dans le métro est quasi nulle. Le pire, c'est que le jeu lui-même était bien réalisé et que son gameplay, en dépit de quelques défauts agaçants, n'avait pas à rougir face à la concurrence.

Heureusement, il existe encore sur Terre des développeurs à l'écoute des joueurs. Mieux, il existe aussi des développeurs qui ne ménagent pas leurs efforts pour faire progresser une série dans le bon sens. Après la déception de Phantasy Star Portable, ce second épisode bientôt suivi d'ailleurs d'une version "Infinity" améliorée au Pays du Soleil Levant, est une véritable bénédiction pour tout fan qui se respecte. Permettant de créer et de personnaliser dans les moindres détails (apparence, job, etc.) les quatre races de personnages habituelles, Phantasy Star Portable 2 commence trois ans après la défaite des SEED. Dès le début du scénario, le joueur se retrouvera par hasard enrôlé dans une joyeuse équipe de mercenaires basée sur une colonie orbitale. Il y fera entre autres la connaissance d'Emilia Percival, une jeune fille naïve et maladroite choisie sans le savoir par l'esprit d'une femme appartenant à une ancienne et mystérieuse civilisation. Cette rencontre scellera le destin de notre héros en l'entraînant dans une aventure qui dépassera de loin sa petite personne.

Tout comme son prédécesseur, Phantasy Star portable 2 nous invite bien entendu à parcourir des environnements variés (seul, avec des amis ou avec des bots) pour trucider des créatures de plus en plus puissantes et collectionner des centaines de pièces d'équipement. Néanmoins, cette année, la station spatiale à partir de laquelle on opère n'a pas été aussi négligée que l'an passé, bien au contraire. Entièrement modélisée en 3D, cette dernière comprend toutes sortes de personnages à rencontrer et de commerces à visiter. Magasins divers, café, quartier général, salon, comptoir de missions.... Il ne manque rien. En plus, les temps de chargement y sont inexistants. Voilà sans aucun doute une excellente nouvelle pour ceux qui, comme nous, avaient été choqués par les pauvres menus en 2D du premier opus. Petit bémol cependant : les dialogues avec les protagonistes de l'histoire ou les PNJ sont toujours aussi longs et malheureusement, ils sont une fois de plus en anglais.

Qu'importe, une fois que l'on s'élance sur le champ de bataille, les bonnes surprises s'accumulent. Tout d'abord, l'interface a été améliorée pour nous permettre de sélectionner objets, armes et armures dans un menu déroulant extrêmement pratique. Ensuite, l'utilisation des coups spéciaux et des sorts se base désormais sur une jauge de Photon qui se remplit en temps réel. Cette jauge sert également à réguler l'utilisation des armes à distance ainsi que des esquives. Mais ce n'est pas tout, moyennant une certaine quantité de Photon, on peut aussi parer les attaques de nos adversaires à l'aide d'une arme à deux mains ou d'un bouclier. En appuyant sur la touche R au bon moment, il est même possible d'annuler la totalité des dommages que l'on aurait dû encaisser. L'amélioration la plus remarquable cependant, se situe au niveau des mécanismes de combats eux-mêmes.

Basés sur le timing des attaques, les enchaînements et la gestion de la jauge de Photon, les combats proposés par Phantasy Star Portable 2 comptent certainement parmi les plus dynamiques de toute la série. Les personnages sont beaucoup moins figés et le rythme des affrontements est trépidant. A plusieurs, les chaînes peuvent atteindre plusieurs dizaines de coups et infliger des dommages monstrueux pour peu que l'on place un coup spécial au bon moment. Le bestiaire est varié et la modélisation des créatures rencontrées force le respect. Comme l'an dernier, des boss à la Monster Hunter nous attendent à la fin des niveaux pour une ultime bataille particulièrement musclée. Au fil de nos exploits, on gagnera des points d'expérience, de l'argent et des tonnes d'objets que l'on peut directement envoyer dans notre réserve si notre inventaire est plein. Mis à part quelques séquences liées à l'histoire, il est possible de refaire les différentes missions (libres, tactiques, urgentes...) autant de fois qu'on le souhaite afin de trouver enfin l'objet rare qui fera notre fierté en multijoueur.

En ce qui concerne la gestion de notre inventaire, qui avouons-le était une véritable usine à gaz dans Phantasy Star Portable, on constate avec bonheur que les choses ont évolué dans le bon sens. Certes, il faudra encore quelques heures pour se sentir vraiment à l'aise dans les nombreux menus disponibles mais globalement, les mécanismes permettant d'améliorer notre équipement, de gérer la carrière de notre avatar ou de définir nos préférences ont été simplifiés. En plus des objets habituels, on trouve désormais des meubles, des bibelots et même des CD pour personnaliser notre chambre. Déjà qu'on avait eu beaucoup de mal à collectionner tout le matériel de l'épisode précédent, voilà qui devrait contribuer à nous scotcher une fois encore des nuits entières sur notre petit écran. Et si en solo, l'expérience peut parfois être rébarbative, en multijoueur, la lassitude ne pointe vraiment qu'après des sessions de jeu extrêmement longues.

Tout cela évoque décidément un vrai blockbuster mais certains détails empêchent pourtant encore Phantasy Star Portable 2 de prétendre à ce rang. Le souci le plus ennuyeux avait d'ailleurs déjà été pointé du doigt l'an dernier. Il s'agit de la caméra calamiteuse qu'à l'instar d'un Monster Hunter, le joueur doit replacer manuellement derrière son personnage toutes les cinq secondes. Avec du temps et de la pratique, on finit heureusement par s'y habituer. Ensuite, le caractère répétitif des diverses missions réserve le titre aux amateurs de beat'em all et de hack'n slash. Les vrais rôlistes, eux, risquent en effet de s'ennuyer ferme en massacrant inlassablement les hordes de créatures qui leur barrent le passage dans des décors rapidement familiers. Enfin, même perfectionné le gameplay de base de Phantasy Star est aujourd'hui largement daté et les plus jeunes joueurs n'accrocheront peut-être pas. Reste que Phantasy Star Portable 2 est à ce jour l'un des jeux d'action les plus aboutis sur PSP. A l'heure où certains mauvais esprits évoquent la fin prochaine de cette console, Sega démontre qu'elle a encore de beaux jours devant elle.

Les images qui illustrent ce test ont été fournies par l'éditeur.