Avec Crasher, Lucha Fury fait partie des toutes premières productions de Punchers Impact. Cette fois, il n'est pas question de véhicules ni même de RPG mais de beat'em all en 2D, à l'ancienne, avec ce qu'il faut de héros charismatiques, de combats dynamiques et d'humour potache. Un jeu sans prétention qui mérite le coup d'œil.
Avec sa structure modeste et ses budgets qui le sont tout autant, Punchers Impact a dû faire des choix. Au lieu de développer d'énormes jeux, les développeurs se sont concentrés sur de petites productions bourrées de références et procurant un plaisir immédiat. A ce titre, Lucha Fury incarne parfaitement les ambitions de ses créateurs. Même si les beat'em all brillent rarement par un sens de l'écriture scénaristique poussé, il existe tout de même une histoire. Le jeu qui nous intéresse aujourd'hui met en scène quatre apprentis luchadores rêvant de gloire et dont le passe-temps préféré reste la glande au sein de la décharge qui leur sert d'habitat. Uniquement la glande me direz-vous ? Non, ce serait mentir. Ils adorent également boire leur Energy Drink favori, le pollojo. Le problème, c'est justement qu'un beau matin, l'ensemble des magasins de la ville se fait dévaliser et qu'il ne reste du coup plus aucune canette de la fameuse boisson. Pire, leur légendaire tranquillité est mise à mal par les habitants qui cherchent à les massacrer, sans raison apparente. A vous de découvrir pourquoi. Vous l'aurez compris, le jeu dispose d'un univers loufoque librement inspiré de la lucha libre, cette discipline typiquement mexicaine, apparentée à du catch, au cours de laquelle les participants portent tous des masques. Résultat, tous les personnages, exceptées les poules, déambulent le visage couvert par ces cagoules en latex d'un goût douteux.
Au départ, comme dans tout bon beat'em all, vous aurez le choix entre plusieurs personnages, au nombre de quatre dans Lucha Fury. Il y a tout d'abord le beau gosse, un catcheur bon dans tous les domaines. On trouve ensuite Big Daddy, un énorme lutteur aussi puissant que lent, la teigne, dont la nervosité reste une force autant qu'une faiblesse et enfin la garce, armée de son décolleté plongeant et capable de mouvements très rapides. Au niveau des contrôles, le jeu fait dans la simplicité avec la possibilité d'asséner coups de poing et de pied mais surtout de projeter ses adversaires ou d'appliquer des prises de soumission et d'écrasement. Bien sûr, chaque personnage possède sa propre palette de coups ainsi que des furies, qui se déclenchent une fois la jauge de fever remplie. Le beau gosse deviendra subitement plus rapide, la teigne ralentira ses ennemis, le Big Daddy gagnera un bonus de force et enfin, la garce retournera les adversaires les uns contre les autres grâce à son charme ravageur. Pour remplir cette jauge de fever, les joueurs devront utiliser les coups les plus classe comme les prises à plusieurs. Lucha Fury ayant pour vocation d'être joué en multi, il sera en effet possible de combiner certains coups pour un rendu des plus spectaculaires. De deux à quatre joueurs pourront coopérer online ou en local.
Du point de vue de son déroulement, Lucha Fury assume fièrement l'héritage laissé par les Streets of Rage et autres Final Fight. La plupart du temps, vous aurez droit à un bon vieux scrolling horizontal affichant progressivement vos ennemis à mesure que vous avancez dans le niveau. Mais à cet habituel sens de défilement s'ajoutera un scrolling vertical dans certains tableaux, histoire de varier les plaisirs. La variété, c'est justement un point sur lequel Punchers Impact a beaucoup travaillé. Aux simples combats s'ajoutent des phases de plates-formes et tout un tas de défis divertissants avec des objectifs à remplir dans un temps imparti. Ces derniers seront répartis à travers les quatre grands mondes imaginés par les développeurs, à savoir l'Asie, le Mexique, les États-Unis et enfin, un petit dernier qu'ils ont tenu à garder secret. Chacun d'entre eux inclura plusieurs niveaux très variés. Nos héros évolueront notamment sur un zeppelin, un cargo, dans un temple asiatique ou dans un quartier à l'architecture proche de Harlem.
Mais ce qui compte dans un jeu de baston, et plus particulièrement dans un beat'em all, ce sont les ennemis. Puisqu'ils arrivent par vagues successives et qu'ils sont excessivement nombreux, autant qu'ils soient fun à castagner. Et de ce côté-là, pas de doute, il y aura de quoi faire. Entre le péon de base qui ne demande qu'à ramasser des gifles, l'énorme panda contre qui il faudra lutter pour ne serait-ce que l'égratigner, le dark calimero qui semble plus méchant que triste et les boss qui réclameront patience et dextérité... Le casting s'annonce corsé. Visuellement, le jeu s'inspire clairement des comics avec un design très brut, des couleurs vives et des décors particulièrement détaillés. Les personnages principaux ne manquent eux pas de charisme et possèdent de nombreuses attaques spectaculaires qui plairont à une grande majorité de joueurs. A la fin de chaque tableau, il vous sera d'ailleurs demandé de choisir entre upgrader l'un de vos coups ou en apprendre un nouveau.
Lucha Fury n'est pas le jeu de l'année, c'est sûr. Mais il possède tous les atouts que l'on est en droit d'exiger d'un jeu téléchargeable : direction artistique singulière, univers fort, gameplay facile à comprendre et à maîtriser. Certes, il reste un peu de travail d'équilibrage à faire, de réglages à opérer pour que les animations soient toutes plaisantes à contempler, mais en l'échange d'une dizaine d'euros en téléchargement, le jeu devrait a priori valoir le coup.