Initialement annoncé sur PC sous le nom de The Swarm, MorphX a fini par muter - à l'image du héros qu'il met en scène - en un jeu d'action à la troisième personne destiné à titiller les composants de la Xbox 360. Plein de bonnes intentions, le titre paie néanmoins son origine modeste et ne parvient guère à cacher la misère.
Honnêtement, nous ne pensions plus vraiment voir arriver MorphX dans le commerce. Annoncé en 2007 sur PC, le titre réapparaît étrangement aujourd'hui sur un nouveau support, sans que le concept de base ni les bribes d'histoire présentés à l'époque n'aient été modifiés. MorphX nous fait donc toujours incarner un soldat russe, plongé au milieu d'un Moscou ravagé par une invasion extraterrestre. Au cours d'une mission, le fier combattant de la liberté va toutefois être capturé et contaminé par les aliens. Après s'être extrait de son "cocon", le bougre va donc tenter de survivre tout en étant à la fois la proie des extraterrestres et de ses ex-collègues humains, qui ne verront plus en lui qu'une sorte de monstre, du moins jusqu'au milieu de l'aventure. Car effectivement, l'intérêt de MorphX, c'est de proposer au joueur le choix d'absorber de l'ADN alien pour récupérer des facultés spéciales (vision nocturne, mode Rage pour le corps-à-corps, bouclier miroir renvoyant les attaques, possibilité de rendre folle votre cible du moment et enfin transformation en un super guerrier alien). Le joueur doit ainsi choisir s'il souhaite perdre peu à peu son humanité ou au contraire la conserver entière au risque de ne pas être assez fort pour avancer.
Le concept est donc assez alléchant sur le papier, mais dans les faits, MorphX s'apparente finalement à un TPS aussi désuet que générique. Associant en permanence des corps-à-corps sans aucune subtilité, et pas toujours très bien gérés, à des fusillades toutes molles contre des ennemis peu variés, le jeu ne parvient jamais véritablement à distraire. Pourtant, les développeurs n'ont pas ménagé leurs efforts. On aura ainsi droit à quelques boss d'envergure, une course effrénée dans les rues torturées de Moscou, deux trois énigmes bien menées, et beaucoup de niveaux sombres et grisâtres, plutôt généreux en termes de cadavres démembrés. Hélas, la réalisation ultra datée du jeu et les saccades récurrentes pulvérisent dans l'oeuf tout sentiment d'immersion. Même combat pour le rythme d'un jeu qui ne parvient jamais à surprendre le joueur, et encore moins à ménager de véritables moments de tension.
Bref, tout cela est très dommage, surtout lorsqu'on s'aperçoit que le système d'évolution du personnage est extrêmement bien pensé. En effet, tout au long du jeu, il sera possible de collecter des cellules aliens puis d'accéder à un menu d'amélioration en appuyant sur la touche Back. Cette interface vous permet en fait de booster et d'orienter les capacités décrites plus haut en suivant le modèle d'un mini-jeu. Chaque cellule doit effectivement être placée à la main sur un tableau représentant votre ADN, de sorte à relier les différents gènes de pouvoir. En faisant preuve de logique, vous pourrez donc faire évoluer vos diverses techniques dans le sens qui vous convient le mieux : choisirez-vous de voir dans l'obscurité comme en plein jour pendant quelques secondes ou d'améliorer faiblement votre vision pour pouvoir l'utiliser sur de longues périodes ? Améliorer son héros est un plaisir, d'autant que les combats gagneront en intérêt au fur et à mesure que vous gagnerez en puissance. Hélas, cet excellent système ne suffit pas à sauver le titre, qui dans sa globalité, reste tout de même d'une platitude désolante.
- Graphismes8/20
MorphX accuse malheureusement de trop nombreuses années de retard en termes de réalisation. Les textures y sont plus que faiblardes, l'animation souvent risible et les effets cheap au possible. Quant au design général, il est un petit peu trop générique pour son propre bien. Tout cela est assez dommage compte tenu du fait que les développeurs ont parfois tenté de donner de l'envergure à certains niveaux, à l'image de cette fuite éperdue dans les rues de Moscou où l'on se retrouve pris en sandwich entre un monstre gigantesque et quelques escouades de troufions désespérés.
- Jouabilité9/20
Au premier abord, MorphX a tout du TPS générique, desservi par un level design bien basique et par un gameplay en apparence dénué de toute subtilité. Un examen plus approfondi permet cependant de constater que le jeu renferme quelques bonnes idées, à l'image de son système d'évolution, extrêmement bien ficelé. Hélas, ces quelques bonnes surprises ne suffisent pas à sauver le jeu dans son ensemble.
- Durée de vie8/20
L'aventure est hélas bien trop courte, puisqu'on ne mettra probablement pas plus de 5 ou 6 heures pour en voir le bout. MorphX ne propose pas non plus de multijoueur et ne donnera sans doute pas envie aux joueurs d'y revenir, à moins que ces derniers ne soient des chasseurs de succès.
- Bande son10/20
Bruitages quelconques, doublages basiques qui manquent clairement de conviction et musiques rock génériques au possible s'associent pour former la bande-son de MorphX.
- Scénario10/20
Le jeu nous propose une énième version de l'invasion extraterrestre contrecarrée par un héros anonyme capable de retourner les armes de l'ennemi contre lui. Les quelques cut-scenes souffrent d'ailleurs d'une mise en scène bancale et de dialogues longuets pas toujours très bien écrits.
MorphX rejoint malheureusement la liste interminable de ces jeux à petit budget qui ne parviendront jamais à susciter l'intérêt de qui que ce soit. Le jeu prend effectivement la forme d'un TPS sans âme, court et trop basique. Cela dit, même en considérant toutes ces lacunes, on aura tout de même du mal à véritablement saquer MorphX car on sent bien que sous ses atours poussiéreux et son gameplay poussif, les développeurs ne manquaient pas de bonnes idées, mais peut-être seulement de moyens et d'expérience.