C’est à peine Dragon Ball Z 2 sorti sur Super Nintendo que Bandai clôt la même année la trilogie avec un dernier épisode nommé Ultime Menace. Les attentes portées en ce troisième volet sont largement justifiées : l’excellente qualité de son prédécesseur et le fait que la fin de l’histoire du manga animé soit au centre du jeu promettent énormément. Cependant, des inquiétudes dues à une sortie un peu rapide viennent instaurer un doute : Dragon Ball Z 3 sera-t-il l’aboutissement ultime de la série ou bien une fin bâclée sortie trop tôt du four ? Réponse dans ce test.
Suivant fidèlement le déroulement de l'animé qui scotche les écoliers français à leurs télévisions, Ultime Menace se concentre donc sur les derniers chapitres de Dragon Ball Z. Beaucoup d'années ont passé depuis la mort de Cell, Son Gohan est maintenant étudiant, a un petit frère d'une dizaine d'années, Son Goten, alors que Vegeta a également un fils du même âge, Trunks. Tout le monde se réunit joyeusement pour un des fameux championnats du monde des arts martiaux, et c'est là que tout va s'enchaîner : la résurrection de Boo, ce gros bébé rose doté d'une force incroyable, qui va très vite s'amuser à détruire les villes de la planète. C'est à ce stade du manga que l'on peut assister aux combats les plus spectaculaires, ce qui représente un important défi au niveau de la réalisation de ce dernier opus vidéoludique.
Comme à l'accoutumée, c'est Gokû qui ouvre le jeu avec l'une de ses répliques. Et cette fois, il n'est pas seul, puisque c'est en réalité d'abord Vegeta qui le provoque en duel, un combat accepté par notre héros. Grâce à une superbe réalisation, les visages peu éclairés de ces deux éternels ennemis apparaissent ensuite sur un fond de cœur battant. Pour finir, Son Gokû lancera depuis un décor qu'on jurerait en 3D un Kamehameha bien placé dans la caméra. Jusque là, tout n'est que beauté et promet beaucoup. Bien malheureusement, la surprise s'arrête ici. L'écran-titre rappelle de manière inquiétante celui du premier jeu de la série : les deux combattants se font face sur une image tirée directement des combats du jeu. Et là où cette scène était mobile pour Dragon Ball Z 1, elle est ici fixe. C'est en pénétrant dans le menu principal que tout espoir et tout rêve s'arrêtent : seulement deux modes de jeu sont disponibles, le mode Combat et le mode Championnat.
En effet, il n'y a pas de mode Histoire. Non, vous avez bien lu, il n'y a pas de mode Histoire. Ce qui a toujours été le centre de cette série Dragon Ball Z est complètement absent de ce dernier volet. C'est littéralement un choc pour des fans qui rêvaient de clore le scénario du manga sur Super Nintendo. Les modes Combat et Championnat n'instaurent absolument aucune nouveauté par rapport aux jeux précédents, c'est-à-dire qu'ils vous permettent de réaliser d'un côté des combats à deux joueurs ou contre l'ordinateur, de l'autre de participer à huit au fameux évènement qui attire normalement joie et engouement. Sauf que là, ni l'un ni l'autre ne sont présents. Le sentiment de se faire totalement arnaquer est bien le seul qui règne dans ces premiers instants de jeu.
Il faut tout de même remarquer que la jouabilité n'est pas mauvaise. Ressemblant approximativement à celle du deuxième jeu de la série, elle est toutefois plus rapide et permet des enchaînements de coups bien plus impressionnants. Chaque personnage dispose de mouvements basiques, de combinaisons d'attaques et de super-attaques. Le gros souci est qu'il n'y a que dix combattants dont un déblocable totalement hors-sujet de cette fin de scénario. La vérité est que le jeu concerne le tout début des chapitres Boo, et donc que seuls les premiers personnages y étant rencontrés sont ici présents. Pas de petit Boo, ennemi ultime du manga, ni de Vegeto, ni de Gotenks. C'est à se demander si les producteurs du jeu avaient de l'intérêt pour l'animé.
Le plus frustrant est peut-être que la réalisation du jeu vidéo est finalement très bonne. Outre le fait qu'il soit complètement vide, le titre bénéficie tout de même de graphismes très jolis, du niveau du second opus, et surtout de musiques qui, encore une fois, savent retranscrire parfaitement la grandeur de l'univers de Dragon Ball Z, et dans lesquelles on retrouve toujours cette touche de nostalgie. Si leurs décors sont très beaux, les différentes zones de combat ne sont malheureusement qu'au nombre de cinq sans compter les variantes jour/nuit, ce qui est assez ridicule comparé à ce qui était proposé précédemment. Au final, ce dernier opus d'une trilogie qui avançait dans le bon sens est une énorme déception. Malgré une jouabilité et des graphismes auxquels il n'y a rien à reprocher, le jeu se permet de ne proposer quasiment aucun contenu. Gros gâchis pour une Ultime Menace qui aurait pu et dû être la grande référence des jeux vidéo Dragon Ball Z.
- Graphismes16/20
Une des trois qualités du jeu : sans trop innover par rapport au précédent opus, les personnages et les environnements sont beaux et agréables à l’œil. On se retrouve sans problème immergé dans l’univers de Dragon Ball Z.
- Jouabilité15/20
La deuxième qualité du jeu. Tout est très maniable. Les coups et les super-attaques s’enchaînent rapidement, ce qui nous rapproche encore plus des combats du manga animé.
- Durée de vie8/20
Forcément, l’absence du mode Histoire pèse lourd dans la balance. Vous ne pouvez qu'enchaîner des combats et serez donc vite lassé par une liste de personnages et de lieux assez déprimante.
- Bande son16/20
Les musiques se comptent certes sur les doigts de la main mais proposent une bande-son qui sait parfaitement retranscrire l’ambiance si propre à Dragon Ball Z. C’est la dernière qualité du jeu. Nous retrouvons même avec grand plaisir un des meilleurs thèmes de l’opus précédent.
- Scénario/
-
Si son prédécesseur s’était avéré excellent, le dernier jeu de cette trilogie déçoit considérablement. Bâclé sur un contenu qui ne propose que peu de modes de jeu ainsi qu’un nombre de personnages bien pauvre, la cartouche ne saura ravir les fans qu’en proposant une réalisation permettant de s'immerger dans le monde de Son Gokû. Un triste résultat pour ce qui devait être l’expérience ultime Dragon Ball Z sur Super Nintendo.