Quelques mois seulement après la sortie d'Orphans of Justice, DeathSpank, le pourfendeur du mal, le défenseur des opprimés, est de retour sur Xbox 360 pour la plus grande joie des amateurs de hack'n slash et d'humour décalé. Ce second épisode des aventures du justicier le plus délirant du Xbox Live est-il à la hauteur de son prédécesseur ? Réponse dans ce test.
Issu de l'imagination débridée du génial Ron Gilbert (Secret of Monkey Island), DeathSpank a déboulé en fanfare sur Xbox 360 et Playstation 3 pas plus tard qu'en juillet 2010. Bénéficiant d'un design unique, d'un gameplay aussi accessible que réjouissant et surtout d'une ambiance totalement déjantée, Orphans of Justice s'est vite imposé comme l'un des meilleurs hack'n slash téléchargeable de ces dernières années. Thongs of Virtue, l'épisode dont il est question aujourd'hui, reprend l'histoire là où elle s'était arrétée en nous apprenant que le boss que nous avions terrassé dans le premier opus n'était en fait que l'un des membres d'une confrérie diabolique composée de plusieurs autres personnalités malveillantes (dont le Père Noël en personne !). Autrefois nobles et pleines de bonnes intentions, ces dernières ont peu à peu été corrompues par les strings légendaires dont elles étaient les éminentes dépositaires. Avides de pouvoir et dévorées par l'ambition, elles menacent aujourd'hui de faire sombrer le monde dans le chaos. Bien entendu, c'est au valeureux DeathSpank, et donc à nous, qu'incombera la lourde charge de rétablir l'ordre.
Alors qu'Orphans of Justice se déroulait dans un univers résolument heroïc Fantasy, Thongs of Virtue, lui, évoque clairement les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. De fait l'armement a été actualisé et l'on se bat désormais à grands coups de mitrailleuses, de grenades ou encore de bazookas. Les décors sont truffés de bombes et de carcasses de chars tandis que les orques que l'on rencontre sont revêtus d'uniformes militaires d'époque. DeathSpank lui-même est d'ailleurs capable de s'habiller en G.I ou en commando. Avant d'affronter le premier boss, les développeurs ont même poussé le délire jusqu'à le déguiser en Rambo, ce qui ne manquera pas de déclencher quelques fous rires chez les plus hilares d'entre vous. Des fous rires, il y a en aura de toute façon bien d'autres durant les nombreux dialogues entièrement doublés avec les PNJ que l'on croise tout au long de notre aventure. Nous confiant des missions toujours aussi débiles (fabriquer de faux documents avec un rouleau de papier toilette, envahir le Pôle-Nord...), ces personnages hauts en couleur n'ont rien à envier à ceux d'Orphans of Justice. Certains d'entre eux, comme le spéléologue claustrophobe ou le spécialiste des Thongolithes rappelleront de bons souvenirs aux vétérans.
En ce qui concerne le gameplay, Thongs of Virtue est dans la parfaite continuité de son prédécesseur. En réalité, il n'y a absolument aucune nouveauté à se mettre sous la dent et ce pour une raison bien simple : à l'origine Orphans of Justice et Thongs of Virtue avaient été développés sous la forme d'un seul et unique titre. Alors certes, les mécanismes de jeu sont accessibles, dynamiques et très efficaces mais puisque le soft a été commercialisé en deux parties, on n'aurait pas boudé quelques fonctionnalités exclusives susceptibles de nous étonner. Une fois de plus, il est question d'attribuer des armes (lance-flamme, pistolet automatique, sabre...) et des objets (potions, sorts...) aux différentes touches du pad pour dessouder des dizaines d'ennemis dans des décors variés. Soldats, robots, aliens, les adversaires sont aussi nombreux que variés. On peut se battre au corps-à-corps ou à distance et une jauge de justice est présente pour autoriser DeathSpank à lancer des attaques spéciales pourvu qu'il soit équipé des bonnes armes. On peut porter diverses pièces d'armure tandis qu'un bouclier nous permet de détourner les attaques ennemies en respectant un bon timing. Enfin, on doit combiner des objets pour résoudre diverses énigmes. Rien de nouveau vous disait-on. Seule consolation, en raison de la nature même de l'arsenal moderne dont on dispose, les tactiques à mettre en oeuvre sont forcément différentes.
Reste que comme défouloir à 1200 Points Microsoft, on trouve difficilement mieux que DeathSpank à l'heure actuelle. L'aventure est vraiment longue, le scénario est loufoque à souhait, et la carte est véritablement immense. La difficulté est au rendez-vous et les boss vous donneront du fil à retordre, que vous jouiez seul ou en coopération avec un ami. Comme dans Orphans of Justice, il faudra leveller avec zèle tout en recherchant les armes les plus puissantes pour espérer tirer son épingle du jeu. Il y a des dizaines de quêtes optionnelles, des tonnes d'ennemis à massacrer et d'objets à collectionner. C'est beau, c'est drôle et ça explose à chaque coin de jungle et à chaque carrefour. Alors, si vous avez envie de vous détendre et que vous lisez couramment l'anglais (la traduction française n'est toujours pas à l'ordre du jour), vous savez ce qu'il vous reste à faire...
- Graphismes16/20
Le design très cartoon mêle habilement des éléments de 2D et de 3D pour un résultat aussi original que convaincant. La caméra est parfois un peu éloignée de l'action mais la visibilité reste correcte, quel que soit le nombre d'adversaires à l'écran. L'inventaire reste un peu brouillon.
- Jouabilité15/20
Une fois de plus, le système de combat s'appréhende très facilement et défoule à volonté. Les armes correspondent désormais à l'ambiance Seconde Guerre mondiale du soft. Mitrailleuses et bazookas remplacent donc en toute logique arbalètes et autres lance-poulets. Mais pour les nouveautés de gameplay proprement dites, il faudra repasser. Et pour cause, a la base, Thongs of Virtue et Orphans of Justice n'étaient pas censés être vendus séparément !
- Durée de vie16/20
Une fois de plus, la carte du monde est immense pour un hack'n slash à télécharger et les environnements sont variés. Il y a des tonnes de missions à effectuer et d'objets à collectionner. Seul comme à deux en coopération, le défi proposé est plus corsé que dans le premier opus.
- Bande son15/20
On pouvait s'en douter, la bande-son de Thongs of Virtue est strictement identique à celle d'Orphan of Justice. En soi, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, surtout quand on considère les excellents doublages en anglais, mais la musique commence à lasser.
- Scénario17/20
L'humour potache, très second degré, est à nouveau au rendez-vous. Les amateurs seront ravis mais ceux qui n'avaient pas ri en juillet 2010 ne riront pas davantage maintenant. Notez que la compréhension de la langue anglaise est impérative puisque Electronic Arts n'a pas pris soin de faire traduire le soft.
Développé en même temps que l'épisode précédent, DeathSpank : Thongs of Virtue en possède toutes les qualités. Drôle, techniquement réussi, difficile, cet opus entièrement en anglais ne surprendra hélas pas autant les joueurs qu'Orphans of Justice. Qu'importe, le fun est là et c'est bien l'essentiel.