En écho au succès des jeux de gestion d’équipes de football, les développeurs ibériques de Uplay ont développé ce simulateur de manager d’équipes de basket. Le jeu propose de devenir un sélectionneur hors pair en menant son cinq majeur au firmament du basket mondial. L’heure est venue de passer le titre au grill...
Sans s'encombrer de chichis, International Basketball Manager : season 2010-11 cherche à délivrer une expérience grisante pour les fins gestionnaires aficionados de ce genre de titres. Toutes les options qui sont habituellement au menu de ce type de soft sont de la partie. De la plus évidente comme le choix de son équipe parmi les clubs des ligues européennes, ou de la prestigieuse NBA, voire les sélections nationales, aux plus exotiques comme la définition du prix des billets spectateurs, les abonnements, les possibilités d'agrandissement du parking, et l'on en passe. Au beau milieu de ce spectre d'options se trouve le cœur du jeu à savoir les décisions liées à la gestion même de l'équipe. Recrutements et transferts des joueurs occuperont la partie centrale du management de l'effectif. Que vous vous en chargiez vous-même ou que vous engagiez un recruteur pour aller dénicher de nouveaux talents. En outre, le jeu propose de programmer des entraînements spécifiques, des rencontres préparatoires d'avant saison, dans le but d'influer sur les diverses compétences des joueurs.
Mental, physique, attaque/défense ou encore loyauté, sont autant de caractéristiques propres à chaque joueur que l'on tentera donc de faire évoluer pour augmenter ses chances de victoire. Malheureusement, autant le dire d'emblée, le côté aléatoire dans le déroulement des rencontres et la supériorité de certaines équipes sur d'autres font peser sur les épaules du joueur un affreux sentiment d'impuissance. Quelles que soient vos décisions, elles n'auront pas ou que très peu d'influence sur le déroulement des matches. Alors après quelques saisons où l'on a pu essayer diverses tactiques de jeu et différents programmes d'entraînement, on se sent aussi inutile qu'un Raymond Domenech au mieux de sa forme. Quant au mode Coupe du Monde, à moins de prendre l'équipe des États-Unis, le parcours de votre formation prendra irrémédiablement fin à l'issue de votre affrontement contre la Dream Team. Quant aux diverses stratégies (passes courtes, défense en zone ou individuelle...), nous n'avons pas non plus réussi à noter un changement significatif dans la manière dont les joueurs ont d'approcher les matches.
L'interface du titre est austère, les zones de textes ne sont pas proportionnelles aux écritures mais plus dommageable, la représentation 3D des rencontres, censée être un point fort du jeu, est pitoyable. On lui préférera largement le mode Résultat qui permet de passer directement à la fin de chaque quart temps, l'option Suivi de match en temps réel avec des annotations textuelles manquant cruellement d'intérêt. Doté d'un moteur 3D d'un autre âge, de modèles physiques semblables les uns aux autres, d'une représentation du stade qui ne tient absolument pas compte des événements (un match de championnat se déroulait dans un gymnase de collège sans le millier de supporters pourtant annoncé sur la page précédente...), on ne peut qu'être déçu par cet aspect du jeu. Le comble intervient lorsque les joueurs se mettent à bouger comme des robots handicapés se faisant des passes toutes les dix secondes et tentant un panier toutes les trente. En termes d'interactions avec les différents protagonistes (argentiers, supporters, sponsors...), tout passe par une interface de courriels. Allant parfois jusqu'à la parodie, ce système de messagerie est au mieux entendu, au pire grotesque. Ainsi dès votre début de carrière, un message du studio de développement du jeu vous demandera d'apparaître dans la prochaine version du titre. Puis régulièrement, des supporters vous encourageront à « gagner ce match ». Quelle originalité...
Au final, on est vraiment déçu par ce titre qui manque cruellement de profondeur par rapport aux ténors de la discipline disponibles pour le sport roi dans l'Hexagone. Développé à l'économie par une équipe de quinze personnes, le titre peine à remplir ses objectifs les plus élémentaires qui sont de proposer un challenge intéressant et de procurer du fun au-delà des cinq premières minutes de découverte. Malgré une bonne base de données, International Basketball Manager : season 2010-11 fait plus penser à une coquille vide qu'à un produit vidéoludique méritant l'investissement de ses 20€. Gageons que les développeurs auront à cœur de revoir leur copie pour l'année prochaine en tenant compte des gros défauts que présente le titre à l'heure actuelle.
- Graphismes5/20
L’interface est austère, les traductions sont mal insérées et le rendu 3D des matches est risible.
- Jouabilité12/20
L’interface se présente sous la forme d’un tableau menant à des sous-parties présentant les sélections interchangeables. Les options de gestion sont nombreuses, mais leur impact sur les résultats n’est pas perceptible.
- Durée de vie14/20
Les plus téméraires tenteront de gérer leur club en faisant des transferts et du management de staff, en conciliant la saison du club et celui de l’équipe nationale.
- Bande son17/20
Largement au-dessus des autres caractéristiques du jeu, la bande-son se compose d’une vingtaine de titres Rn’B de qualité.
- Scénario/
Difficile de noter ce qui semble être une ébauche de jeu. Tout dans International Basketball Manager : Season 2010-11 nous rappelle qu’une bonne intention n’est pas pour autant un gage de succès.