Tiré d'une bande dessinée, l'arrivée du film Scott Pilgrim nous permet d'accueillir une adaptation ludique du comics d'origine. Un hommage aux jeunes années du jeu vidéo que les amateurs de rétrogaming sauront apprécier.
Si son titre pourrait laisser croire que Scott Pilgrim s'inspire du film, c'est pourtant bien dans la BD d'origine qu'il puise le gros de son inspiration. Retranscription assez fidèle, le jeu adopte un style graphique super rétro qui fleure bon la nostalgie des Double Dragon et autres Final Fight. Un look assumé et surtout maîtrisé avec des environnements qui regorgent de petites animations et de détails en tout genre. Ça fourmille, ça gigote et ça fait plaisir aux vieux. Et croyez-le, il s'en passe des choses à l'écran à tel point que certaines scènes deviennent rapidement un joyeux chaos de tatanes dans la tronche. Véritable hommage aux beat'em all de jadis, Scott Pilgrim réserve toutefois plus de subtilités que ses aînés.
En premier lieu, le jeu dispose d'un système d'expérience qui grimpe au gré des torgnoles distribuées. Régulièrement, le personnage choisi parmi les 4 disponibles acquiert de nouvelles techniques qui lui seront d'un grand secours, contre, esquive, attaque retournée et autres combos ravageurs viendront s'ajouter aux attaques de base et aux lancers d'objets ramassés au sol. En outre, vous pourrez aussi monnayer votre progression en dénichant les boutiques plus ou moins planquées dans les niveaux. Contre les dollars scrupuleusement amassés, le joueur peut s'offrir des bonus de force, de vitesse ou même des vies supplémentaires (très chères) et on en passe. Et mieux vaudra ne pas lésiner sur ces bonus en tout genre, car le côté old-school du jeu n'est pas qu'esthétique, il est aussi dans son challenge sacrément corsé. Lancé avec une poignée de crédits, le joueur doit traverser des niveaux d'une bonne longueur avant de finalement débouler sur le boss. Et si vos crédits s'épuisent, il faut reprendre le niveau à zéro, pas de sauvegarde, pas de checkpoint. A l'ancienne. Autant dire que seul, on est bon pour un paquet de retry. On n'hésitera donc pas à refaire des niveaux déjà nettoyés pour grappiller quelques points d'XP et tenter sa chance un peu mieux armé. Mais la meilleure solution pour affronter le danger, c'est d'y aller en groupe, jusqu'à 4 participants. C'est non seulement plus efficace, mais surtout beaucoup plus drôle. Car sans surprise, l'inconvénient de ce genre de titre, c'est qu'on finit vite par le trouver hautement répétitif. Un problème gommé par la coopération avec des potes. Seul "regret" : ce mode n'est utilisable qu'en local, pas de online ici.
Malgré la sympathie qu'on lui porte, Scott Pilgrim Contre le Monde n'est pas exempt de défauts. On le dit difficile, mais il lui arrive carrément de devenir frustrant à certains moments, au point de rendre le recours au mode coop quasi obligatoire. Par ailleurs, si on apprécie le système d'upgrade et les boutiques permettant de faire des achats, ces dernières manquent de clarté. On sait rarement ce qu'on achète avant de l'avoir payé, ce qui peut vite devenir gonflant.
- Graphismes15/20
Le style rétro est maîtrisé à merveille. Tout en pixels, les personnages et environnements sont largement détaillés et animés. On se croirait revenu à la fin des années 80, mais sans les bugs d'affichage et avec plus de couleurs.
- Jouabilité15/20
Attention, gameplay exigeant. D'une part la prise en main est assez raide, toujours dans l'esprit rétro, d'autre part la difficulté est élevée. L'amateur se régalera, mais il vaut mieux savoir dans quoi on met les pieds.
- Durée de vie14/20
Le niveau de difficulté a de quoi vous tenir occupé un bon moment, surtout pour un jeu téléchargeable.
- Bande son16/20
Les sonorités MIDI sont un petit bonheur et servent des thèmes musicaux entêtants qui trottent dans la tête bien après qu'on ait éteint la console.
- Scénario/
Joliment réalisé, Scott Pilgrim a un réel capital sympathie. Tout ici est fait pour que l'amateur averti de la vieille école se régale, des graphismes à la bande-son en passant par le gameplay plus fin qu'on le pense et très exigeant. Dommage ceci dit qu'il s'essouffle un peu vite, surtout si on joue seul. Mais ceux qui craignaient de voir débarquer une adaptation de licence bâclée peuvent se rassurer.