C'est un fait, la sortie de Dead Rising 2 constitue pour Capcom l'évènement majeur de cette fin d'année. La nouvelle politique de l'éditeur japonais voudrait donc que ce projet soit développé en interne, les récents échecs commerciaux de Dark Void ou encore Bionic Commando l'ayant vacciné contre les développeurs occidentaux. Pour autant, ce n'est pas le cas ici puisque c'est à Vancouver, chez Blue Castle Games, que ce deuxième Dead Rising est actuellement en développement. Une manière pour Capcom et Keiji Inafune d'apporter de nouvelles idées à leur création et de corriger les lacunes du premier volet. Cela passait notamment par un scénario plus développé.

L'histoire de Dead Rising 2 se déroule cinq ans après les évènements du premier épisode, à une époque où les zombies sèment la panique à travers l'ensemble des États-Unis. Cette fois, l'héroïque Frank West et son appareil photo ont disparu au profit de Chuck Green, un ancien champion de motocross venu s'enrichir dans la bien nommée ville de Fortune City, sorte de Las Vegas en carton. Comment ? En participant au fameux show télévisé « Terror is Reality ». Son principe est simple : les participants chevauchent une moto équipée de deux tronçonneuses latérales et doivent découper un maximum de zombies dans un temps imparti. Le vainqueur remporte, outre le respect du public, un gros paquet de dollars. Mais Chuck n'a pas fait le voyage dans le Nevada par cupidité, il s'y est rendu pour sauver sa fille, Katey, mordue quelque temps auparavant par un zombie, au cours d'un terrible incident qui a coûté la vie à sa femme. Le seul moyen de la guérir réside dans l'achat du Zombrex, un médicament stoppant net sa progressive mutation en mort-vivant. Ses inconvénients, il doit être absorbé toutes les 24 heures et il coûte cher.... très cher. D'où le périple de Chuck à Fortune City. Problème, rien ne se passe comme prévu et notre bon père de famille va très vite se retrouver mêlé à un terrible complot. Il est en effet accusé d'avoir relâché les zombies dans la ville. Du coup, une double quête lui revient. D'une part, trouver ou acheter suffisamment de Zombrex pour soigner sa fille. Et d'autre part, laver son honneur en prouvant qu'il n'est en rien responsable des évènements de Fortune City. Le tout, en 72 heures s'il vous plaît. Soit le temps qu'il faut à l'armée pour intervenir et nettoyer la ville.

L'autre gros boulot pour les équipes de Blue Castle Games a été de revoir la partie visuelle dans son ensemble. Dead Rising 2 se voit ainsi doté d'un tout nouveau moteur pour le moins puissant. Le jeu peut par exemple se vanter d'afficher 6500 zombies simultanément contre seulement 500 pour le premier épisode. Impressionnant ! D'autant que les ralentissements se font plutôt rares sur la version, certes avancée, mais non définitive que nous avons pu tester. En prime, la série a franchi un cap graphique certain. Le jeu propose un ensemble plus qu'honorable avec une modélisation des personnages réussie ainsi que des textures et des animations plutôt convaincantes. Blue Castle Games a également fait des efforts pour diversifier l'aventure. Les environnements sont ainsi très nombreux, sur une map infiniment plus vaste que celle du titre précédent. De la galerie marchande aux multiples casinos, en passant par la Royal Flush Plaza et ses nombreux commerces, vous aurez un certain nombre de kilomètres à parcourir pour tout découvrir.

Pour autant, dans son déroulement, Dead Rising 2 reste très semblable à son prédécesseur. Le principe demeure en effet identique, il faut découper du zombie par milliers. En long, en large, en travers. Et ce, à l'aide de tous les objets que l'on trouve sur son passage. La liste est d'ailleurs immense ! Pied de biche, épée, extincteur, chaise roulante, tondeuse à gazon, tout devient prétexte au massacre de ces monstres sous sédatifs. Bien sûr, chaque arme s'use et il est donc de bon ton d'en changer régulièrement, sous peine de devoir fuir l'endroit dans lequel vous vous trouvez piégé. Autre aspect similaire au premier Dead Rising, le système de progression typé RPG, avec des niveaux gagnés par Chuck à mesure qu'il accumule des points de prestige. Ceux-ci permettent de faire progresser le héros dans des domaines bien précis comme l'attaque, la vitesse, la vie, la distance de lancer d'une arme ou encore le nombre de slots dans l'inventaire. Du classique...

La vraie nouveauté vient en fait de la possibilité de combiner des objets dans des centres de maintenance répartis un peu partout sur la carte, pour fabriquer des armes délirantes. Certains assemblages paraissent assez logiques, comme associer une batte et des clous. D'autres nettement moins. Auriez-vous pensé à fixer des planches de bois sur une tondeuse, un râteau sur une batterie ? Le résultat est en tout cas saisissant. Ces armes font très mal et permettent de doubler le nombre de points de prestige gagné lorsque vous possédez la carte combo associée. Pour chaque combinaison, il existe en effet une carte qui vous indique son existence et qui permet, outre un gain d'expérience supplémentaire, d'utiliser l'attaque secondaire de l'arme. Un bonus plus qu'une nécessité, puisque vous pouvez faire sans et bidouiller par vous-même pour trouver les associations. Il en existe a priori plus d'une cinquantaine, soit largement assez pour s'amuser avec les zombies.

Pour ce qui est de l'ambiance, Dead Rising 2 fait dans l'humour noir avec des répliques particulièrement gratinées à des moments parfois tragiques. Les développeurs ont joué sur le contraste entre la violence des images et la légèreté des dialogues. Ainsi, les grandes envolées lyriques de Chuck tourneront souvent au ridicule du fait de son accoutrement, puisqu'il est possible de définir complètement le look vestimentaire de son personnage. Au détour d'un combat mémorable, il pourra ainsi lâcher : « j'ai rencontré plus d'un zombie dans ma vie ». Le tout, en caleçon, avec un sérieux déconcertant. Il est à noter que les cinématiques conservent les modifications apportées à votre personnage, ce qui occasionne souvent ce genre de répliques décalées. Mais on retrouve également cette même folie humoristique lors de rencontres inattendues. Il existe en effet des sortes de psychopathes complètement tordus qui font office de mini-boss. Salopette en jean, marcel blanc taché de sang, le crane rasé et les yeux globuleux, Ted, 2 mètres pour 120 kilos, est l'un de ces grands malades. Si vous avez le malheur de croiser son chemin, il vous enverra probablement son tigre. Pourquoi sur vous et pas sur une cohorte de zombies ? Parce qu'il ne veut pas que son animal de compagnie se nourrisse de chairs avariées. A vous de le remettre dans le droit chemin. Il s'agit là de l'une des nombreuses missions annexes du jeu. D'autres micro-quêtes du type «  aider un survivant à échapper aux zombies », parsèmeront l'aventure. Il faudra d'ailleurs à coup sûr la recommencer plusieurs fois pour toutes les terminer.

Passage obligé, Dead Rising 2 sera jouable en multi. Celui-ci s'articulera principalement autour du mode coop. Un ami pourra en effet rejoindre une partie à tout moment pour s'allier à vous et décapiter les zombies d'une zone donnée. Un coup de main qui s'avèrera parfois salvateur, tant certains passages sont difficiles à franchir. Se débrouiller pour survivre avec un unique carré de vie au milieu de centaines de pantins errants affamés, voilà qui relève du miracle. Pour autant, le jeu propose un système de sauvegardes plus logique qu'auparavant. Trois slots sont désormais disponibles contre un seul pour le premier volet. Il s'agit là d'une décision importante qui corrige l'un des soucis majeurs du premier épisode. Pour en terminer avec la partie multi, quatre joueurs pourront également s'affronter online dans des matchs à mort. C'est sûr, les litres d'hémoglobine n'ont pas fini de couler...