Il faut bien l'avouer, les petits gars d'Evolution Studios vont finir par faire passer les pilotes de MotorStorm pour des kamikazes puérils et déséquilibrés, inconscients du danger qui les entoure. Et finalement, ce n'est pas plus mal car un jeu de courses arcades n'a pas besoin d'être cohérent pour être bon ! Dans Pacific Rift, ces furieux avaient décidé d'aller défier les éléments (rien que ça...) dans des environnements aussi périlleux que variés. Cette fois, ils n'ont pas trouvé mieux que de continuer leurs gamineries motorisées en ville ! Mais pas n'importe quelle ville. Pas question ici de venir troubler la monotonie d'une grande cité noyée sous un trafic constant. Au contraire, l'idée est plutôt d'habiter un lieu qui croule petit à petit sous le déchaînement des éléments. On ne parle pas de contexte post-apocalyptique où les gravats témoignent de ce qu'était l'espace avant sa destruction mais bien d'apocalypse en temps réel ! Comprenez que pendant que vous courez aux côtés d'une dizaine de chauffards, la piste et plus largement le décor tout entier s'effondreront sous vos yeux, créant de multiples explosions, ce qui aura pour effet de modifier considérablement le tracé.

Ce système ne vous rappelle-t-il pas le mécanisme principal d'un récent jeu de courses ? Bien qu'il nous est impossible de savoir si Split/Second a réellement inspiré les développeurs de MotorStorm Apocalypse, force est de constater que les deux titres ont une philosophie très similaire pour ne pas dire identique : en mettre plein la vue aux joueurs en conférant aux environnements une importance qu'ils n'ont pas forcément dans un jeu de courses classique. D'ailleurs, tout comme le jeu de Disney, MotorStorm propose d'influer directement sur ce qui se passe en fond via des QTE (durant notre essai, il était simplement demandé d'appuyer sur carré). La simple pression d'une touche suffit pour décider que deux gratte-ciel voisins se couchent l'un contre l'autre, provoquant une secousse sans commune mesure et l'apparition d'un épais manteau de fumée. Plus que la diminution quasi immédiate de la visibilité, c'est réellement le vacarme assourdissant qui nous a marqués, de même que de constater que les immeubles les plus imposants se transforment en quelques secondes en simples éléments d'un château de cartes sur lequel on aurait joyeusement soufflé.

Il ne nous a fallu jouer à MotorStorm Apocalypse que quelques instants pour prendre un pied fou et surtout, pour être estomaqués par le spectacle qui nous était offert. La piste regorge de détails, au premier comme au second plan et on ne compte plus les morceaux de bâtiments qui s'effondrent, les pierres que l'on évite, les routes qui s'enfoncent et pire encore, les civils que l'on écrase, le tout au milieu d'innombrables feux et explosions. Car panique générale oblige, la foule cherche désespérément à fuir son destin en courant aux quatre coins de l'écran, cherchant une échappatoire qu'ils savent pourtant inexistante. Du coup, lancé à toute berzingue, vous n'avez d'autre choix que de rouler sur les malheureux dont les cadavres restent parfois quelques secondes sur votre capot. On en oublierait presque qu'une course se joue et qu'on dispose évidemment de la nitro pour gagner en vitesse et en réactivité. Comme c'est le cas depuis le premier MotorStorm, celle-ci est illimitée mais quelques interruptions s'imposent dans son utilisation si on ne veut pas faire exploser son moteur et sa trogne par la même occasion.