C'est avec des étoiles dans les yeux que les petits gars de Namco Bandai nous ont enfin présenté la dernière production de Saber Interactive, le studio russe déjà responsable d'un certain Timeshift. Répondant au doux nom d'Inversion, le jeu nous propose de suivre le parcours mouvementé de Davis Russel, un flic de 28 ans aux méthodes un tantinet expéditives qui part à la recherche de sa fille disparue alors que la ville est prise d'assaut par une force inconnue. Accompagné par son voisin, Leo Delgado, Davis pourra compter sur le grappler, un équipement anti-gravité capable de déplacer à peu près tout et n'importe quoi. Après nous avoir permis de malmener le temps dans Timeshift, Saber Interactive s'en va maintenant faire pipi dans le jardin d'Isaac Newton, ce qui avouez-le, n'est pas franchement pour vous déplaire.

La séquence présentée par les développeurs était censée se dérouler assez tôt dans le jeu, alors que notre flic venait tout juste de poser ses grosses paluches sur le fameux grappler. Accompagné de Leo et de deux autres bonshommes dont l'identité ne nous a pas été révélée, Davis s'est lancé dans l'exploration d'un petit quartier de la ville apparemment bien malmené : débris et cadavres mutilés jonchaient en effet la rue et donnaient au niveau un air d'apocalypse. Évidemment, il n'était pas question de nous laisser nous perdre bien longtemps dans une contemplation béate, car après avoir observé un immeuble s'effondrer, une bonne petite quantité de troufions équipés d'armures futuristes firent irruption dans la rue, en asmatant copieusement notre fière escouade de combattants de fortune.

La fusillade qui s'ensuivit aurait aussi bien pu nous venir tout droit d'un épisode de Gears of War tant les similitudes avec le titre d'Epic Games nous ont paru nombreuses : même système de couverture, même changement d'armes, même flou lors des courses en avant, même violence graphique... Pourtant, Inversion ne se contente pas d'être une simple resucée du mastodonte emblématique de la 360, et cela tient évidemment en grande partie au grappler. Placé au centre du gameplay, cet outil servira aussi bien à créer des abris de fortune pour faciliter notre progression, à soulever des objets pour s'en servir comme projectiles, à surprendre les ennemis en les délogeant de leurs positions voire à les expédier directement dans les airs pour leur loger des bastos dans la couenne avec plus de facilité. Le tout s'associe d'ailleurs avec ce bon vieux moteur Havoc, ce qui permet au soft de déployer une physique réaliste, tout en offrant la possibilité de saccager une bonne partie des décors.

Et pour le coup, on peut dire qu'Inversion ne fait pas de la publicité mensongère : les murets derrière lesquels on se planque finissent invariablement par se transformer en tas de gravats, les vitres explosent gaiement à la moindre bastos de même que le revêtement des murs, les débris volent en permanence tandis que des buildings s'effondrent en arrière-plan. A intervalles réguliers, vous tomberez même sur des passerelles ou des échafaudages que vous pourrez facilement vider de leurs occupants si vous êtes assez précis pour loger une bastos dans les incontournables tonneaux explosifs qui ne manqueront jamais de les accompagner. Du coup, si le titre ne semble jamais solliciter les neurones, il prend des airs de gigantesque défouloir, fun et diablement efficace.

La progression est en outre ponctuée de multiples zones où la gravité vous jouera des tours, changeant subitement de direction et vous forçant à marcher sur la façade d'un bâtiment alors que trente secondes auparavant, vous affrontiez l'ennemi sur le plancher des vaches. Ajoutons à tout cela une bonne tripotée de scripts, comme l'irruption d'un blindé en pleine fusillade, vous forçant à prendre des chemins détournés, ainsi que l'intervention régulière d'ennemis spéciaux, à l'image de ce gros dur doté d'une armure ultra résistante sauf au niveau du dos (allez savoir pourquoi...), et vous obtenez un titre qui mérite franchement le coup d'oeil. Et pour ne rien gâcher, sachez qu'Inversion sera tout à fait jouable en coopération, aussi bien en écran partagé qu'en ligne. L'ultime petite surprise des développeurs, glissée rapidement à la fin de la présentation et accompagnée d'un petit coup d'oeil coupable à la responsable marketing qui supervisait ses ouailles, c'est que le titre devrait en plus profiter de la 3D en relief. Une perspective pour le moins alléchante quand on pense au nombre d'éléments qui ne cessent de tourbillonner sur l'écran à chaque échauffourée.