Loin des entrailles glacées de l'Ishimura, Isaac poursuit bien malgré lui son chemin sanglant à travers l'espace. Son talent inné pour s'attirer des ennuis le conduit en effet dans une gigantesque station minière située sur Titan, l'une des lunes de Saturne. L'endroit est vaste, sinistre et peuplé de vieilles connaissances qu'Isaac se serait volontiers passé de retrouver. Ainsi, si comme Ripley en son temps, le bougre plonge une nouvelle fois en plein cauchemar, l'amateur éclairé de survival-horror peut d'ores et déjà se frotter les mains...
Dead Space 2, vous l'avez compris, compte jouer à plein de son nouvel environnement. Plus vaste, le jeu paraît déjà bien plus varié que son aîné, sans pour autant se départir de l'ambiance poisseuse et oppressante qui fit de ce dernier une telle réussite. Cela dit, la présentation à laquelle nous avons eu le privilège d'assister s'évertuait davantage à nous montrer les progrès effectués dans le domaine de la mise en scène. Calquée sur la démonstration du jeu effectuée lors de la conférence d'Electronic Arts, la démo voyait effectivement Isaac tenter de rétablir le courant dans toute la station. Pour atteindre son but, le soudeur de l'impossible devait littéralement plonger dans l'espace, en gravité zéro, afin de réaligner manuellement trois panneaux solaires.
Perdu dans le vide, il ne s'agissait donc plus, comme c'était le cas dans le premier épisode, de donner une impulsion sur une paroi pour se projeter d'un point à un autre, mais bien de s'orienter et de se déplacer librement grâce à une paire de bottes équipée de petites fusées directionnelles (en plus de celles placées sur le dos de la combinaison). Notez toutefois que si la perspective de vous retrouver hors de la station, et donc de ne plus avoir à affronter les nécromorphes dans de sinistres couloirs, apportait une certaine forme de réconfort, les développeurs n'ont tout de même pas l'intention de vraiment relâcher la pression. En effet, il faudra encore une fois veiller à ne pas se retrouver à court d'oxygène. Et on devra également se méfier d'un nouveau type d'ennemi, répondant au doux nom de Nest. Collé sur une paroi, le Nest, sorte d'énorme ganglion de chair, était capable de projeter des projectiles plus ou moins vivants, avides de mettre un terme à notre balade spatiale. Heureusement, Isaac est désormais libre d'utiliser ses armes en plein vol, ce qui en l'occurrence, lui a permis de découper consciencieusement l'adversaire.
Une fois les panneaux solaires alignés et l'énergie de la station restaurée, restait encore à revenir sur cette dernière, puisque la scène que nous venons de décrire se déroulait loin dans l'espace, largement au-dessus de The Sprawl. Isaac, dont nous avons eu une nouvelle fois le plaisir d'entendre la voix lors d'une communication radio, a donc dû atteindre un sas, et se jeter sur une sorte de siège éjectable. Propulsé vers la station comme une sorte de bouchon de champagne futuriste, notre héros devait ensuite éviter de se faire percuter par quantité de débris virevoltant sur sa route, certains approchant tout de même la taille d'un immeuble ! Quant à l'atterrissage, il fut tout aussi mouvementé que ce à quoi on pouvait s'attendre. Franchissant une sorte d'ouverture sur le vide en tournoyant comme un canard en plastique dans une baignoire qui se vide, fracassant les câbles et autres conduits présents sur son passage, notre héros parvint finalement à se stabiliser grâce à ses fusées, avant d'atterrir avec violence dans une sorte de bureau, faisant voltiger le mobilier sous le choc. La séquence, grandiose, témoigne en effet du soin apporté par Visceral Games à la mise en scène. Loin d'y perdre son âme, Dead Space 2 ressort au contraire grandi de l'opération, d'autant que la musique, et les bruitages forcément étouffés, soutenaient le tout avec maestria.
A peine remis de ses émotions, le fringuant Isaac a alors poursuivi sa progression à travers la station, pour aboutir dans ce qui ressemblait fortement à une allée commerçante d'un mall américain, bordée de publicités et de mezzanines. Manque de bol, ce joli décor a rapidement changé de forme alors qu'une grande partie du toit ou du mur d'en face étant littéralement soufflée par une explosion. L'air s'échappant en un clin d'oeil par le trou béant, Isaac s'est donc retrouvé à devoir affronter une horde de nécromorphes en manque de viande fraîche, tout en cherchant rapidement une issue avant que ses réserves d'air ne s'épuisent. Nous avons alors pu admirer l'expertise du développeur qui s'est évidemment évertué à découper tout ce qui bougeait, du moins jusqu'à ce qu'il se retrouve confronté à une bestiole inédite. Le Puker, grand échalas doté d'os en forme de lames en guise de bras, s'est effectivement saisi du héros, lui ôtant son casque et lui vomissant une immonde substance verdâtre sur le visage, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Une bien terrible manière de conclure cette présentation, puisque ce trépas prématuré visait sans doute à nous rappeler la grande fragilité de notre héros.
Dead Space 2, comme son aîné avant lui, s'annonce comme une véritable tuerie, dans tous les sens du terme. Soutenu par une mise en scène absolument grandiose, le nouveau bébé baveux de Visceral Games semble capable d'alterner les séquences épiques et spectaculaires et les scènes angoissantes avec une incroyable maestria. Sans la moindre seconde pour souffler, le joueur qui se laissera tenter, plongera incontestablement au coeur d'un des meilleurs titres du genre. Ne reste plus maintenant qu'à obtenir une confirmation en bonne et due forme en mettant enfin nos mains sur une version définitive de la bête.