On ne compte plus vraiment le nombre de titres dédiés aux Sims, ces personnages virtuels dont on doit gérer la vie au quotidien. Entre aventure exotique (Histoires de Naufragés), élevage de bestioles (Animaux & Cie), création d’entreprises (La Bonne Affaire) ou encore études universitaires (Académie), l’amateur de simulation de vie en société est proche de l’overdose. Et pourtant… Avec Les Sims Médiéval, la série prend une nouvelle tournure qui risque de surprendre même les plus blasés…
Si le titre est encore actuellement en développement, il faut reconnaître que les premières phases de jeu dévoilées apparaissent aussi surprenantes que prometteuses. D'abord, l'action se déroule pendant le Moyen Âge et s'inspire des livres d'histoire mais aussi de nombreux films célèbres comme Le Nom de la Rose avec Sean Connery. Comparé aux précédents jeux Sims, le titre s'oriente davantage vers une large série de quêtes à accomplir qui apporte de nombreuses récompenses, plutôt que vers l'évolution pure et dure des personnages. Si les personnages peuvent donc se marier et avoir un enfant, en revanche il n'y a pas de système de générations. Résultat : les protagonistes ne peuvent pas mourir de vieillesse et leur bambin ne grandit pas vraiment.
Concrètement, au début, on sélectionne d'abord son « Héros Sims », c'est-à-dire le seul protagoniste dont on doit s'occuper tout au long de l'aventure (en répondant par exemple à ses besoins de nourriture au quotidien). Celui-ci dispose d'une maison propre mais aussi et surtout d'un métier spécifique. Au total, il y a dix types de métiers - et donc dix types de Héros Sims - qui se débloquent progressivement : Marchand, Ménestrel, Médecin, Chevalier, Forgeron, Magicien, Prêtre Jacobin, Prêtre Peterien, Espion et Monarque. Chaque Héros Sims possède des capacités exclusives. Par exemple, le Prêtre Peterien dispose d'une jauge de popularité qui augmente ou diminue selon la tonalité qu'on donne à son discours (sérieux, drôle…). Les personnages peuvent aussi hériter assez rapidement de nouvelles compétences (comme le lancer d'une boule de feu énorme pour le magicien, utile pour terrasser un dragon) selon les tâches quotidiennes et les quêtes qu'ils accomplissent. Bien évidemment, ces dernières sont également différentes selon le job choisi. Ainsi, les missions d'empoisonnement seront réservées à l'Espion qui doit jouer la carte de la ruse. Tandis que les assauts et le combat contre des groupes d'ennemis concerneront davantage le Chevalier. A noter qu'après chaque quête terminée, il est possible de choisir un autre Héros Sims ou bien de continuer avec le même. Mieux vaut d'ailleurs abandonner une mission en cours et choisir un nouveau protagoniste plutôt que de se risquer à faire mourir son personnage de base. Car ses statistiques et son niveau d'évolution retombent à zéro en cas de décès.
En réalité, les nombreuses quêtes à accomplir servent à obtenir des points « Kingdom », qui permettent à la fois de débloquer de nouveaux Héros Sims et de booster leurs capacités. Ils servent aussi à augmenter les quatre caractéristiques de votre royaume : Santé, Sécurité, Foi et Savoir. A vous de dépenser les points Kingdom intelligemment de manière à vous rapprocher le plus possible de l'« Ambition » que vous avez sélectionnée au début de l'aventure. Cette autre notion représente en fait l'évolution de votre royaume et les objectifs que vous devez viser à long terme. Ainsi, il existe au total une douzaine d'Ambitions différentes (militaire, scientifique, magique…). Par exemple, si vous avez choisi une Ambition axée sur l'aspect militaire, il est préférable de booster les caractéristiques Santé et Sécurité de votre royaume. Ce qui permettra de développer vos forces guerrières, d'étendre votre puissance et ainsi d'envahir un maximum de contrées alentour. Il serait même possible d'opter pour une Ambition diabolique afin d'obtenir un royaume déviant où tout le monde pourrait mourir. Pour l'heure, on ne sait pas encore si, dans les faits, ces actions se concrétiseront par une série de choix et d'options à valider ou réellement une partie stratégique à part entière. En tout cas, une chose est sûre : une fois que votre Ambition est pleinement atteinte, alors la partie devrait se terminer.
Sur le terrain, l'action est cadrée différemment selon l'endroit où l'on se situe. Ainsi, on peut ajuster la caméra comme bon nous semble et se déplacer librement sur le plan du royaume en 3D. S'il apparaît un peu petit, ce dernier s'avère toutefois visiblement assez fourni avec la présence centrale d'un château (votre QG qui contient de nombreuses salles), d'un village, d'une forêt, d'un port et même de quelques lieux plus ou moins dissimulés (comme des grottes mystérieuses ou encore la Chambre secrète qui devrait permettre d'avoir accès au Héros Sims Espion). Dès que l'on décide de se téléporter à l'intérieur des bâtisses, l'action se retrouve alors cadrée de manière latérale, comme si on se retrouvait face à la scène d'un théâtre. La caméra suit toujours nos déplacements de cette manière, les structures alentours restant présentes à l'écran.
A première vue, un effort a été fait quant à l'esthétique du jeu. Ainsi, les graphismes photo-réalistes semblent plutôt réussis, notamment par rapport à la représentation de la peau ou des cheveux des personnages. Côté bande-son, le Simlish, langage inhérent aux Sims constitué de syllabes dépourvues de sens collées les unes aux autres, tente de suivre cette nouvelle orientation médiévale. Résultat : il y a une sorte de grandiloquence dans les intonations vocales des acteurs, très appuyées, et les syllabes apparaissent nettement détachées.
Autre aspect du jeu dévoilé : la customisation. En effet, l'intérieur du château est modifiable à volonté. On peut ainsi changer ou déplacer les meubles, faire varier la couleur et la texture des objets. Mais pour récupérer du mobilier flambant neuf, de l'équipement exotique, des couleurs inédites ou même certaines armes (dont la fameuse épée Excalibur), il faudra remplir certaines conditions lors de quêtes précises ou plus simplement trouver des items disséminés sur la carte. Quant aux Héros Sims, ils sont eux aussi customisables. Il est possible de les personnaliser avec de nombreux accoutrements différents, changer également les couleurs ou n'importe quelle pièce de leur tenue. On peut même combiner les vêtements des personnages entre eux. Ce côté collection fait évidemment varier la durée de vie du jeu. On nous annonce ainsi une trentaine d'heures de jeu pour un joueur désireux de récupérer tous les objets et vêtements, et soucieux de redécorer tous les endroits visitables. Alors que, pour un joueur allant droit au but, une dizaine d'heures devraient suffire pour terminer la partie.
Même si tout n'a pas été dévoilé – loin de là – on peut d'ores et déjà retenir quelques idées sympathiques et plus ou moins originales qui parsèment le jeu. Par exemple, un système de pigeons voyageurs permet de délivrer des messages à n'importe qui dans le royaume (il suffit de choisir un nom dans la liste des personnages avec qui on a de bonnes relations). De même, au cours d'une quête, votre Héros Sims peut entrer en conflit avec un autre personnage et ainsi déclencher l'apparition d'un nouvel objectif à remplir (du genre « défiez cet individu menaçant en duel et tuez-le »). Enfin, la présence de deux religions dans l'aventure (les Jacobins et les Peteriens) est source de discorde et peut provoquer des affrontements surprises.
Si les quêtes les plus attendues n'ont pas été montrées (comme celle du Saint Graal !), en revanche nous avons eu droit à la présentation concrète d'une mission au cours de laquelle il fallait soigner le roi. Deux solutions étaient d'abord proposées pour mettre fin aux tourments de sa majesté : soit trouver un remède, soit… le tuer ! Belle preuve d'humour ironique des développeurs ! Après avoir donc coché la première proposition, il fallait ensuite choisir son Héros Sims le plus approprié, en l'occurrence ici le Médecin. Puis un personnage de soutien (à recruter également parmi les Héros Sims) devait aussi être sélectionné. Ce fut le Prêtre Peterien. L'action débutait alors dans le cabinet du médecin féminin qui avait d'abord pour obligation de soigner un nombre déterminé de malades (enfants, vieillards…) par diverses méthodes possibles (sangsues…). Cette tâche devait être effectuée quotidiennement sous peine de punitions financières (taxes à payer), voire de prison ou même de condamnation à mort si vous vous entêtez à ne pas résoudre les problèmes de vos patients. Une fois cette action accomplie, il était enfin possible d'ausculter le roi pour découvrir que son sang avait été empoisonné. Les prochaines étapes (qui s'inscrivaient à droite de l'écran, histoire que le joueur ne se sente pas perdu) consistaient alors à trouver une série d'ingrédients, disséminés dans plusieurs lieux, en parlant avec quelques personnes. Le but était de préparer un remède appelé Baume d'Ange, à faire bénir par le prêtre Peterien et finalement le faire boire au roi. Mission accomplie grosso modo en une quinzaine de minutes. A la vue de cette démonstration aussi efficace que rigolote, mais aussi face aux nombreux partis pris excitants des développeurs, on ne peut finalement que se montrer plutôt enthousiaste devant ces Sims Médiéval. D'autant plus que le titre n'a pas encore livré tous ses secrets…
Grâce à cette orientation vidéoludique inédite, peut-être plus dirigiste mais en tout cas plus accessible à tout un chacun, la franchise des Sims semble bien partie pour conquérir un nouveau public. Références cinématographiques et historiques bien vues, personnages aussi charismatiques que drolatiques, sans oublier un gameplay accessible et des missions qui semblent a priori très variées : voilà qui devrait constituer un programme de choix ! A suivre de très près…