Le studio id Software, responsable des mythiques Doom, Quake et Wolfenstein 3D, fait à nouveau parler de lui avec Rage, un FPS qui est en réalité beaucoup plus qu’un simple FPS. D’ailleurs, mine de rien, le jeu est bien parti pour marquer le genre d’une pierre blanche…
Une fois n'est pas coutume, les versions PS3, 360 et PC de Rage ont été présentées en même temps, côte à côte, sur écran géant. Même si le jeu est encore actuellement en développement (il sort tout de même dans un an, la date officielle européenne du 15 septembre 20l1 ayant été révélée), il a toutefois été possible de se faire une première idée raisonnable du titre sur chaque machine. Et, pour l'heure, c'est sans conteste la version PC qui s'est révélée de loin la plus probante. Graphiquement superbe, grâce à des environnements et personnages très détaillés, elle bénéficiait également d'animations ultra-fluides et de temps de chargement quasi instantanés. Ce qui n'était pas vraiment le cas de la version PS3 qui devait faire patienter le spectateur presque dix secondes de plus. De plus, cette dernière affichait un léger aliasing et des graphismes qui semblaient moins riches. Quant à la version 360, elle semblait constituer un bon compromis entre le PC et la PS3 : les graphismes étaient fins et les temps de chargement plutôt corrects. Hélas, c'est la seule version qui a planté durant la présentation, au point de devoir rebooter la machine. De là à dire que ce mini-comparatif de Rage via écran interposé reflète la réalité, il n'y a qu'un pas…
Ce qui surprend le gamer la première fois qu'il se trouve confronté à Rage, c'est sa richesse graphique, autant dans les environnements que sur les personnages (vêtements et visages notamment). Pas étonnant dans la mesure où le studio id Software a créé un nouveau moteur performant, id Tech 5, accompagné de la technologie Megatexture qui permet de donner un maximum de détails à l'environnement et surtout qui évite de répéter les mêmes graphismes. Résultat : les textures des décors à l'écran ne sont jamais identiques et la représentation de la planète Terre dévastée dans un futur proche, à la suite de l'impact d'un astéroïde, est visuellement plus que crédible. Seule une poignée d'humains a survécu à cette catastrophe. Certaines personnes triées sur le volet, dont vous, ont été placées dans des containers puis conservées sous terre afin de préserver la race, à l'image de l'arche de Noé. Mais un beau jour, vous vous réveillez et refaites surface sans trop savoir pourquoi. Vous voilà désormais au cœur de l'univers désespéré de Rage où mutants agressifs, bandits ultra-violents et régime politique autoritaire font la loi.
Si Rage se révèle un FPS hors-normes, c'est qu'au sein d'un monde ouvert, il multiplie sans vergogne – mais à dose légère - les genres : exploration, aventure, course, shoot, gestion… Ainsi, à tout moment, vous pouvez grimper à l'intérieur de n'importe quel véhicule présent dans le décor puis le piloter en vue à la troisième personne. La démo présentée prenait alors des airs – très réussis – de Motorstorm. Sauf qu'ici il est aussi possible de cribler de balles les ennemis rencontrés en restant derrière le volant. Pour cela, il suffit de customiser son véhicule à l'aide de plusieurs armes (mitrailleuse, lance-missiles…), ou bien encore de renforcer sa carrosserie, avec des pièces de métal récupérées alentour ou achetées dans des boutiques spécialisées. Lors de ces courses-poursuites plutôt rapides avec des bandits motorisés, libre à vous de vous éjecter d'un seul coup de votre véhicule afin de revenir en vue subjective, puis de shooter les vilains à pied. C'est tout aussi efficace, surtout si vous avez entre les mains un bazooka ou une des nombreuses armes stylisées du jeu, comme cette arbalète futuriste qui tire plusieurs types de carreaux, dont certains électriques. Ces derniers s'avèrent d'ailleurs particulièrement efficaces dans un environnement où les étendues d'eau sont présentes. Car plutôt que de gaspiller des munitions, autant électrocuter plusieurs adversaires à la fois en tirant un carreau électrique dans l'eau. A ce titre, il y a d'autres moyens de tuer les ennemis. Hormis les éléments du décor, comme les tonneaux explosifs, ou les armes traditionnelles (grenades, fusil sniper, pistolet…), vous pouvez user de gadgets pour le moins jouissifs. Dès lors que vous récupérez les plans de montage et le matériel indispensable, vous êtes en mesure de créer par exemple des tourelles qui, posées sur le sol, vont shooter automatiquement tout ce qui passe à leur portée. De même, il est possible de construire une voiture explosive radiocommandée ou encore une sorte de petite araignée mécanique qui, tout en avançant, fait feu sur les ennemis. Une fois son travail accompli, celle-ci revient vers vous et, tel un chien, piaffe d'impatience à l'idée de repartir au combat. Excellent. Plus utile en toutes circonstances est votre lame volante qui, à l'instar de l'arme du héros de Dark Sector, permet de décapiter l'adversaire et même de sectionner n'importe lequel de ses membres.
La localisation très poussée des dégâts est une autre caractéristique surprenante de Rage. Car tous les ennemis se comportent différemment selon que vous leur tirez dans la tête, la jambe ou même le bras. Certains s'affaissent sur place ou s'écroulent en arrière, d'autres se mettent à boiter ou à ramper, tandis que les derniers explosent littéralement lorsque leur tête est touchée. Mais encore faut-il les atteindre ! Car l'IA des ennemis semble étonnante. Ainsi, pour éviter vos tirs, ils n'hésitent pas à rouler sur le sol ou se cacher rapidement derrière les éléments du décor. Les plus malins vont même jusqu'à contourner vos installations (tourelles…) et les détruire par derrière. Parfois, c'est le nombre qui peut faire la différence. Ainsi, au cœur de Dead City, une ville déserte où la plupart des immeubles se sont affaissés, des dizaines de créatures peuvent sortir de partout et se ruer sur vous pour vous mettre en charpie. Lors d'une scène inédite montrée pendant la présentation, le personnage principal devait affronter une bonne quinzaine de ces bestioles. Puis, soudainement, surgit une créature de quatre mètres de hauteur, armée d'un énorme lance-roquettes, et elle commence à l'arroser. Il faut alors bouger rapidement pour esquiver ses tirs. Après quelques minutes de combat, au moment où on pense qu'on est venu à bout du danger, devant le monstre qui commence à s'affaisser, voilà qu'un grondement gigantesque provient du fond du décor. Un pan de la montagne s'écroule ensuite et révèle un monstre cinq fois plus grand que le précédent. Là le joueur se dit : « waouh, on dirait que c'est mon anniversaire mais ça va quand même pas être du gâteau ! ». Des surprises comme celle-là, Rage devrait en réserver de nombreuses au fil de l'aventure…
D'ailleurs, le QG du joueur n'en manque pas non plus. Car il est vaste et truffé de boutiques en tous genres (pièces détachées, armes, munitions…) et d'individus auxquels il est possible de parler afin de glaner un maximum d'informations (comme la jeune Ginny qui pratique l'ironie). Certains mini-jeux sont même disponibles pour gagner un peu d'argent. Celui présenté montrait une sorte de petit échiquier au centre duquel se trouvait un personnage censé représenter le joueur. Ce dernier était entouré de quatre créatures qui se rapprochaient à chaque lancer de dés. Le but était de toutes les tuer avant qu'elle ne vous touche. A la clé : un paquet d'argent puisque on pouvait y remporter le double ou le triple de sa mise initiale. Le QG est aussi le lieu où on récupère un tas de missions de plus ou moins grande importance, comme gagner une course, trouver des objets particuliers ou encore se débarrasser d'un clan de mutants (les Ghosts) qui veut empoisonner le puits d'eau grâce auquel les survivants subsistent. Bonne nouvelle : vous pouvez jouer certaines de ces missions aux côtés d'un ami. Et il y a même des modes coopératifs exclusifs ainsi que du multi online ! Bref, le menu de Rage s'annonce particulièrement copieux et prometteur…
Graphiquement magnifique (voir l’effet des gouttes de pluie qui battent l’écran lorsqu’on marche à l’extérieur) et doté d’une bande-son rock marquante, Rage a surtout le mérite de proposer une véritable aventure qui prend la forme d’un FPS paraissant aussi profond que mouvementé. Pas de doute, le genre pourrait bien trouver de nouvelles lettres de noblesse grâce à Rage ! A suivre de très très près…