Dire d’un jeu qui a réuni un tout petit peu moins de trois millions de personnes lors de sa phase de beta qu’il est appelé à avoir du succès est l’exemple type de l’euphémisme. C’est donc avec la conscience d’aller voir l’un des titres les plus importants de l’année que nous avons répondu présent à l’invitation de Microsoft pour voir Halo Reach. Et dire que nous n’avons pas été déçus, ça aussi c’est un euphémisme...
On le sait depuis une bonne année maintenant : Halo Reach sera le dernier chapitre de la célèbre licence que développera le studio Bungie. A l'heure actuelle, il est encore trop tôt pour affirmer si Microsoft permettra à cette franchise de survivre après qu'elle ait quitté le giron de son studio historique (même si nous sommes prêts à parier nos chemises que ce sera le cas...). Reste qu'il nous est clairement apparu durant cette nouvelle démonstration que Bungie met le paquet pour qu'on se souvienne et qu'on utilise Reach très longtemps après sa parution.
La présentation à laquelle nous avons assisté a débuté par un petit tour du côté de la campagne principale, campagne qui pourra être jouée en solo au sein du commando ou en coopératif avec quatre joueurs rejoignant les rangs des Spartans. Petit rappel à destination de ceux qui auraient laissé passer l'info lors de nos articles précédents : Halo Reach se déroulera en fait avant le premier Halo et, mis à part un niveau où le joueur prendra les commandes d'un chasseur spatial lors d'une bataille en orbite, toute l'action aura lieu à la surface de Reach. En toute logique, ceux qui ont fait les chapitres précédents de la saga savent que la campagne principale se terminera avec la destruction apocalyptique de cette planète. Ce cataclysme servira de prétexte scénaristique pour expliquer que, dans Halo Reach, on aura accès à du matériel qui n'était pas disponible dans le premier Halo, à commencer par le Falcon, une sorte d'hélicoptère ayant la possibilité d'embarquer deux mitrailleurs à l'arrière. Cette astuce chronologique offrira aux plus indulgents d'entre nous l'occasion de fermer les yeux sur le fait paradoxal voulant que, si ce chapitre est situé avant le premier Halo, il sera plus beau et techniquement plus achevé que ce dernier. En effet, quand on attire leur attention sur ce point, les développeurs se dédouanent d'un : "Oui, certaines armes seront plus performantes que ce qu'on a pu voir par la suite mais tout disparaîtra dans la catastrophe." accompagné d'un sourire entendu.
L'objectif de mission du premier niveau, celui que nous avons vu, tenait à découvrir pourquoi un relais radio a cessé de transmettre. On retrouve la totalité du commando Noble Team qui s'active autour du Spartan qu'on dirige. Cela passe, comme d'habitude par de nombreux échanges audio qui permettent notamment au joueur de connaître ses objectifs. L'ambiance générale fonctionne à deux vitesses. D'un côté, les décors sauvages et splendides, détaillés et qui s'étendent à perte de vue ne sont pas sans rappeler ce qu'on a pu voir sur la planète Pandora dans le film Avatar. De l'autre, le contexte de cette mission avec son petit côté "Coucou, fais-moi peur..." chargé de mystère nous ramène plutôt à des oeuvres comme le premier Alien, quand on s'attend à voir la mort surgir à chaque détour d'un couloir. Heureusement, les choses rentrent dans l'ordre dès que les Covenants montrent le bout de leur nez. Dès lors, le combat devient ouvert et l'objectif clair : tirer sur tout ce qui bouge. On retrouve alors les mécaniques d'Halo, notamment celle qui consiste à récupérer les armes des ennemis dès qu'on est à court de munitions. Détail notable, cependant : les Covenants ne baragouinent plus leur espèce d'anglais. Ils sont plutôt silencieux et ont perdu en comique ce qu'ils ont gagné en réalisme. Autre précision non négligeable : le corps-à-corps jouera un rôle important dans les combats. En effet, les "finishing moves" de votre Spartan lui permettront de se débarrasser d'un adversaire en un instant. Après un premier combat où les renforts ennemis étaient livrés par vaisseaux, comme on l'a déjà vu, nos héros ont embarqué dans l'incontournable Warthog, la grosse Jeep équipée d'une mitrailleuse à l'arrière. La personne en charge de la démonstration s'est installée au volant, ce qui nous a permis de constater que son coéquipier géré par le logiciel et servant la mitrailleuse faisait du bon travail.
L'autre grosse partie de cette démonstration s'est focalisée sur Forge, l'outil servant à éditer des niveaux. De toute évidence, les développeurs l'ont à la fois simplifié et étoffé. Désormais, ce sont plus de cent cinquante éléments qui vous permettront de construire des bâtiments où vous pourrez affronter les autres connectés. En un clin d'oeil, on assemble puis on démonte des bâtiments complexes. Pas de doute, les joueurs possédant une vraie fibre créatrice vont s'en donner à coeur joie et on verra rapidement apparaître de vrais petits chefs-d'oeuvre sur le Net. Pour en finir avec ce sujet, sachez encore quelques petites choses très importantes, déjà tout ce qu'on fera dans Halo Reach, que ce soit en solo, en coop ou en multi traditionnel permettra d'accumuler des crédits. Ce sont eux qui donneront accès aux pièces à assembler dans Forge. Ensuite, pour les fins stratèges, on trouvera parmi ces pièces un hologramme qui pourra changer la tournure des combats en multi. Une fois disposé dans le niveau, il génèrera une image-leurre en 3D de celui qui l'aura activé. De quoi tromper ou débusquer l'ennemi. Enfin, les capacités comme les arsenaux dont disposeront les Spartan sur le terrain seront entièrement paramétrables. Cela ira de la couleur et des motifs de l'armure de chacun aux capacités physiques comme, par exemple, la possibilité de courir ou pas. En résumé, on se doutait que ce Halo Reach serait le point d'orgue de la série ; nous vous le confirmons.
Pour son dernier Halo, Bungie nous prépare tout simplement une apothéose. C’est tout bonnement magnifique, l’ambiance paraît particulièrement bien maîtrisée, tout ce qui a fait le succès de la licence est là et on se plongera à n’en pas douter avec délectation dans ce chapitre en forme de proverbiale "page qui se tourne". Une façon splendide de tirer un trait sur la genèse d’une licence incontournable du jeu vidéo.