Responsable des amusants The Bard’s Tale sur PS2 et Line Rider sur Wii et DS, le studio InXile Entertainment est de retour avec un jeu d’action à la troisième personne qui se veut une sorte d’hommage déguisé aux beat them all d’antan mâtinés d’un tantinet de jeu de rôle. Problème : le titre semble dégager une odeur un peu trop forte de naphtaline, comme nous avons pu le vérifier.
A gauche : un guerrier costaud armé d'une arbalète et surtout d'une épée large pouvant asséner de terribles enchaînements. A droite : une chasseresse spécialiste du combat à distance qui se débrouille à merveille avec son arc, son épée courte et surtout ses pouvoirs magiques. Au centre : un univers de Dark Fantasy à la Seigneur des Anneaux. Au fil de 36 niveaux (6 chapitres contenant chacun 6 niveaux), Hunted propose donc de mettre en charpie de vilaines créatures, nombreuses mais hélas pas vraiment jouissives (voir le minotaure assez piteux comparé à celui de God of War), en incarnant au choix le malabar ou la jeune Elfe. S'il n'est possible de se glisser dans la peau que d'un seul personnage à l'écran, l'autre qui vous suit étant géré par l'ordinateur, en revanche libre à vous d'en changer à chaque checkpoint si nécessaire. En réalité, à travers ce parti pris, les développeurs ont voulu clairement axé leur titre sur la coopération. Bonne nouvelle : celle-ci s'effectue sur plusieurs niveaux. D'une part, deux joueurs sont capables de combattre côte à côte online (mais pas en local ou en split-screen). D'autre part, les deux héros peuvent s'assister en permanence. Ils peuvent alors se ressusciter mutuellement à l'aide de potions en cas de décès prématuré, ou effectuer par moments des attaques complémentaires, notamment contre les boss. Par exemple, l'un maintient le membre de la créature tandis que l'autre s'acharne à la frapper en pleine tête. Enfin, la jeune femme peut se servir de ses sorts de manière offensive pour blesser les ennemis (boules de feu, flashs électriques…). Mais surtout elle peut user de ses pouvoirs de façon défensive en offrant à son partenaire masculin une protection magique contre les monstres ou un surplus de puissance. Concrètement, la chasseresse peut alors ensorceler momentanément l'épée du guerrier pour qu'elle tranche plus efficacement.
Sur le terrain, s'il y a effectivement une différence de puissance physique entre les deux personnages, en revanche leur gameplay se révèle quasiment identique. Ainsi, sur le niveau que nous avons pu essayer, que vous incarniez l'un ou l'autre, il fallait toujours décimer les multiples vagues d'ennemis afin de pouvoir progresser. Pour vaincre, il suffisait d'alterner rapidement touches d'attaques faible et forte pour sortir toujours les mêmes combos efficaces (les développeurs nous en promettent toutefois de nouveaux à débloquer en cours d'histoire). De même, la position des ennemis et les actions à accomplir restaient exactement les mêmes dans les deux cas. En fait, pour l'heure, le jeu s'apparente clairement davantage à un pur beat them all qu'à un action/RPG. Même si ça et là il faut collecter objets ou armes inédites en résolvant quelques puzzles dotés de mécanismes vieille école (ex : pour avoir accès à une pièce secrète, il faut briser un endroit, faire tomber un morceau de rocher puis le pousser). Vous pouvez aussi récolter des indices pour vous aider en observant de près les cadavres alentour (certains se décident même à vous parler de leur vie).
Esthétiquement, le jeu se révèle pour l'instant plutôt moyen avec des décors étriqués et peu détaillés, des ennemis affichant une impression de déjà vu ailleurs (et en mieux) et deux héros bien peu charismatiques. Heureusement, la maniabilité apparaît aussi simple qu'efficace avec des combos qui sortent plutôt bien. Il y a même la possibilité de se mettre à couvert urgemment derrière un élément du décor en pressant une touche, comme dans Gears of War. Hélas, ce n'est pas ça qui risque de faire la différence auprès des joueurs amateurs d'action, presque déjà gavés de bons titres fantastiques en la matière, à commencer par God of War III ou Dante's Inferno…
Si le jeu dispose de quelques atouts, comme son mode coopératif ou l’utilisation partagée de la magie, il n’en demeure pas moins – pour l’heure – un peu trop faible face à la concurrence. Surtout qu’il revêt un côté démodé peu encourageant. Espérons donc qu’il dévoile prochainement de nouveaux aspects beaucoup plus attrayants ou originaux qui ne manqueront pas de séduire un maximum de joueurs.