Etre surpris par un casse-briques au 21ème siècle, c'est soit un triste constat porté sur l'industrie du jeu vidéo, soit la preuve que tout peut arriver si un développeur fait preuve d'imagination pour dépoussiérer l'un des genres les plus vieux et inaltérables qui soit.
Développé par le studio néo-zélandais Sidhe, Shatter est un casse-briques qui a l'audace de faire preuve d'originalité en s'inspirant un poil des shoot'em up. Les bases du casse-briques sont bien là, classiques, traditionnelles, une palette, une balle et des briques et c'est parti. On retrouve quelques inévitables bonus, comme le multiplicateur de points ou les deux upgrades de balle et bien entendu des vies supplémentaires mais à ce niveau, pas de fioritures. Du côté de briques, les choses se corsent, non seulement il en existe de plusieurs types, mais surtout, on fait face à des assemblages mobiles susceptibles de nous tomber sur le râble. Rattraper la balle tout en évitant de se faire écraser devient alors un sport en soi, rendu encore plus complexe par la diversité des tableaux. Outre le tableau régulier plaçant la palette en bas et les briques en haut, on trouve également des tableaux horizontaux ou surtout circulaires.
Pour faire face à ces difficultés, il existe des solutions qui font justement toute l'originalité du jeu. En premier lieu, il est possible de souffler ou d'aspirer avec la palette, ce qui aura un impact sur la trajectoire de la balle ainsi que sur les briques mouvantes. De plus, le joueur attentif ne tarde pas à découvrir la présence d'une jauge au haut de l'écran. Pour la remplir, il faudra collecter les débris de briques, en les aspirant. Avec cette jauge, deux actions sont possibles. La première est de se confectionner un bouclier permettant de ne pas se faire tuer lorsqu'une brique nous tombe sur le lard. La seconde est un tir surpuissant capable de vider toute une partie de l'écran. Voilà un truc qu'on voit assez rarement dans un casse-briques. Autant dire que la chose sera très utile lors des affrontements contre les boss dont certains son passablement fourbes.
Proposant des tableaux souvent bien arrangés, un gameplay plutôt original et une très chouette réalisation, Shatter est terriblement addictif. Dommage qu'il soit un peu court du côté du mode principal. Un problème corrigé sur la version PC qui profite de deux modes supplémentaires absents de la version PS3 : un mode infini jouable seul ou à deux. Autre petit reproche, le côté shoot'em up provient également de la tendance du jeu à envahir l'écran d'effets spéciaux et de messages divers, à tel point que garder les yeux sur la balle devient assez délicat, voire impossible. Mais franchement, on fait avec.
- Graphismes16/20
Un look retro/moderne très flashy pour un jeu dont l'action tout en 2D est plaquée sur des fonds d'écrans en 3D. C'est fluide, même quand l'écran est totalement envahi de petits bidules de toutes les couleurs.
- Jouabilité17/20
Les bases du casse-briques sont là et côté prise en main, on fait difficilement plus simple. Tout l'art consiste ensuite à maîtriser les possibilités supplémentaires, comme le fait de pouvoir faire dévier la balle ou soufflant ou en aspirant. Original et hautement addictif.
- Durée de vie13/20
On termine le mode histoire en quelques heures. Evidemment, ce genre de titre offre une grande rejouabilité et une course au score qui prolonge la durée de vie. La version PC profite de deux modes supplémentaires dont l'un en coopération.
- Bande son17/20
On aurait pu s'attendre au pire de la musique technoïde et commencer à jouer en coupant le son, et bien non, Shatter nous gratifie d'une bande-son electro/disco/rock à la sauce demoscene vraiment très agréable et très pêchue.
- Scénario/
Tout peut arriver, on peut être surpris par un casse-briques. Accrocheur et addictif, Shatter dépoussière le genre et lui donne un air tout ce qu'il y a de plus moderne. Pour un prix qui va de 6 à 8 euros selon le support, les amateurs de softs chronophages, les adeptes du high score ou encore ceux qui cherchent à renouer avec avec leurs tendres années sans pour autant soulever la poussière peuvent foncer sans hésiter.