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Castlevania : Symphony of the Night
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Test Castlevania Symphony of the Night
Profil de Link22nald,  Jeuxvideo.com
Link22nald - Journaliste jeuxvideo.com

Attention, chef-d'oeuvre ! Peut-on réellement débuter un test par une telle formule sans livrer d’argumentation préalable concrète et détaillée ? Si vous pensez que non, vous n'avez probablement jamais joué à Castlevania : Symphony of the Night, sorti en 1997 sur PSone. Puissiez-vous alors réparer cette erreur et lui faire une belle place bien au chaud au sein de votre ludothèque ! Car 13 ans après sa sortie, le soft n'a pas à pâlir face à la génération next-gen, loin de là...

Castlevania Symphony of the Night

Tout débute en 1797, cinq ans après la mort du terrible comte Dracula, tué de la main de Richter Belmont dans les hauteurs ténébreuses de son château maléfique : Castlevania. Telle est la fin de Rondo of Blood sorti sur PC Engine. Une fin qui vous permet de rejouer SOTN puisque l'aventure s'ouvre sur un flash-back jouable narrant le combat final entre le jeune chasseur de vampires et le comte en personne. Mais le véritable héros de l'histoire n'est autre que le fils d'une mortelle et de Dracula lui-même : Alucard. La disparition de son père devant durer un siècle avant sa résurrection, le jeune vampire de sang mêlé avait jugé nécessaire de se livrer à un profond sommeil de sorte à fuir son effroyable nature. Mais voilà : Castlevania surgit soudainement du néant, dressant à nouveau ses terribles tours sombres au-dessus des bois. Trop tôt, bien trop tôt...Et Alucard se voit alors dans l'obligation de sortir de sa tombe afin d'arpenter les méandres de ce château mystérieux et de mettre un terme à la menace qui s'y trame, dût-il, pour ce faire, affronter son propre père.

Castlevania Symphony of the Night
Les boss sauront se montrer particulièrement avenants...
Exit donc le "Vampire Killer" , le fameux fouet des Belmont. Exit aussi le statut de chasseur de vampires mortels, descendant d'une longue lignée de combattants. Castlevania Symphony of the Night prend un véritable tournant dans la série et le signale d'emblée par une redistribution des rôles et un scénario plus subtil que celui de ses prédécesseurs. La construction du jeu elle-même change puisqu'il n'est plus question, dans la progression, d'une succession de niveaux mais d'un seul monde gigantesque et ouvert. Le château s'ouvre à vous d'entrée de jeu, dans toute sa splendeur. Et le terme n'est pas simplement mélioratif : les vastes salles de la demeure sont réellement splendides. Le soin esthétique apporté aux graphismes se veut tout à fait bluffant, alternant des décors à la fois gothiques et baroques d'une finesse surprenante, à de sombres cachots suintants et oppressants. Il vous sera ainsi offert d'évoluer à travers toute une gamme d'environnements différents, et ce, sans jamais mettre un pied hors de l'enceinte de Castlevania, chacun de ces environnements possédant quant à lui son propre thème musical, autre véritable point fort du jeu. La bande originale du soft ne déroge pas à la règle de la série et se veut en effet d'excellente qualité. Constituée de divers instruments et styles musicaux différents, elle vous accompagnera tout au long de l'aventure, vous permettant de parcourir de vastes salles de réception sur fond de délicieuses musiques classiques ; de hautes tours piégées sur fond de rock un peu plus énervé ou encore d'angoissantes catacombes à l'ambiance plus posée, presque jazzy. Seulement voilà : certaines de ses parties ne vous seront accessibles que plus tard dans l'aventure, une fois acquis l'équipement ou les compétences nécessaires afin d'atteindre divers passages, plus ou moins secrets.

Castlevania Symphony of the Night
Un vieil ami prêt à vous aider en échange de quelques pièces.
Voici donc l'un des véritables points forts du jeu : un gameplay très nettement orienté jeu de rôle. Nouvelle grosse fracture avec les précédents opus mais nouvelle grosse réussite également. Cette orientation restera d'ailleurs présente dans les prochains Castlevania en suivant l'exemple de Symphony of the Night. Votre personnage évolue tout au long du jeu, gagnant petit à petit en puissance et vélocité. Un point particulièrement important puisqu'il deviendra rapidement grisant d'acquérir de nouvelles aptitudes, chacune vous ouvrant mille et une perspectives inédites et renouvelant toujours l'envie de jouer et d'aller encore plus loin. On se prend rapidement à arpenter la moindre pièce de fond en comble, terrifié à l'idée de louper le nouvel item qui pourra considérablement améliorer nos compétences. En gros, vous disposerez au fil des heures, d'un véritable arsenal que vous pourrez librement attribuer à la main gauche ou droite de votre héros, de pièces d'armure allant des bottes jusqu'aux chapeaux, en passant par diverses bagues ou pendentifs, chacun possédant ses propres spécificités, telles que l'insensibilité à la foudre ou la conversion de points de dommages en coeur. Un équipement complet donc, auquel viendront inévitablement s'ajouter les armes secondaires indispensables à la série telles que les simples couteaux de lancer, les haches ou l'eau bénite. Là encore, la liste se veut relativement longue, offrant une gamme de possibilités réellement conséquentes.

Castlevania Symphony of the Night
Un épisode éprouvant pour notre héros.
Pour ce qui est de l'arsenal, Alucard se voit donc parfaitement équipé. Mais les magies seront, elles aussi, de la partie et via une manipulation plus ou moins aisée à la manette, il vous sera possible de déchaîner votre demi-vampire, aspirant littéralement les HP de vos ennemis ou les pulvérisant à coups de boules de feu. Il est également non négligeable de préciser que certaines des armes ou des boucliers possèdent eux-mêmes leurs propres sorts, également déclenchés à l'aide de combos rapides enchaînés sur la manette, à l'instar d'un Street Fighter ou autre Mortal Kombat. Enfin, les reliques disséminées à travers tout le château entraîneront elles-aussi nombre de changements chez votre héros. Ces dernières se divisent en trois catégories. La première vous permettra de vous transformer ( en chauve-souris par exemple ) et de ce fait, d'accéder à des lieux jusqu'alors inaccessibles. La seconde vous donnera l'occasion d'apprendre de nouvelles aptitudes tel le double-saut. Enfin, la troisième vous offrira la possibilité d'invoquer les "familiers" – créatures vous suivant à la trace dans vos pérégrinations afin de vous apporter leur soutien, comme la fée vous octroyant automatiquement une potion en cas de danger, ou encore le petit démon se battant à vos côtés. En bref, les choses n'ont pas été faites à moitié et la customisation du héros reste la pierre angulaire du jeu.

Castlevania Symphony of the Night
Il arrive parfois que l'on se sente bien seul...
Une pierre angulaire à laquelle on pourra cependant reprocher de rendre l'aventure un brin facile. En effet, là encore le changement avec les anciens épisodes est radical : il ne sera pas question de suer sang et eau pour venir à bout de l'aventure, la difficulté ayant considérablement été revue à la baisse par rapport aux anciens épisodes. Un parti pris des développeurs qui sera néanmoins aisément contournable puisqu'il suffira à ceux en quête de défis de s'interdire d'utiliser la dernière magie acquise ou la superbe épée à deux mains découverte au sommet de cette tour ténébreuse. Faire le jeu à mains nues, sans armure ni sorts surpuissants apportera incontestablement une hausse considérable à la difficulté et il n'est pas dit que certains ne finiront pas par craquer et, face à ce boss gigantesque, lâcher ce foutu sort ! Car si les boss et autres adversaires lambdas ne se montrent effectivement pas d'une résistance à toute épreuve face à vos fabuleux pouvoirs, ils n'en restent pas moins excessivement nombreux et ne lâcheront rien. Zombies, loups-garous, squelettes, poupées de chiffons, armures possédées, diables, titans, chimères et bien d'autres, se mettront tous en travers de votre route si bien, qu'il sera tout de même possible, avec un peu trop de confiance, de se voir redémarrer au dernier point de sauvegarde. Ces derniers sont d'ailleurs nombreux et disséminés à travers tout le château, à l'instar des portes de téléportation vous permettant d'aller d'un bout à l'autre de la demeure sans forcément y passer la nuit.

Castlevania Symphony of the Night
La mort sera évidemment de la partie.
Si la difficulté se veut donc honnête, presque trop pour la peine, la durée de vie ne s'en trouve pas pour autant entâchée puisqu'une fois l'aventure terminée à 100% (ce qui vous vaudra déjà une petite dizaine d'heures pour la première fois), un rebondissement inattendu vous permettra de vous relancer à la poursuite du comte au travers du même château mais... totalement inversé ! Le plafond des pièces auparavant visitées en sera désormais le sol et de nouveaux boss auront fait leur apparition, les ennemis se montrant, quant à eux, un peu plus résistants. Ainsi, il conviendra à Alucard de mener l'aventure jusqu'aux 200% pour connaître le véritable fin mot de l'histoire au travers d'une seconde fin.

Castlevania Symphony of the Night
Le soin apporté aux décors est indéniable.
Castlevania Symphony of the Night se veut donc être un jeu riche et complet, particulièrement bien réalisé et véritablement prenant. Alors oui, la perfection n'étant pas de ce monde, quelques points négatifs peuvent lui être trouvés, à commencer, malgré les objections émises un peu plus haut, par sa relative simplicité. Viennent ensuite quelques petits détails que l'on relèvera si l'on est du genre à pinailler, telle que la relative lenteur du héros (du moins au début de l'aventure) qui ne court pas... Oui, c'est un peu énervant au début, mais on peut cependant aisément pallier à ce problème en se déplaçant à l'envers, grâce à une technique d'esquive d'une fluidité très pratique. On pourra également relever le fait qu'il faille impérativement passer par les menus de l'inventaire afin d'équiper l'objet que l'on souhaite utiliser (comme une potion) avant de pouvoir le faire. Processus qui peut sembler rébarbatif au début puisque cela implique de déséquiper l'arme ou le bouclier que tenait cette main, d'utiliser l'objet en question et de ré-équiper l'arme ou le bouclier initial. Mais la fluidité des menus étant exemplaire et les temps de chargement quasiment inexistants, l'ensemble de l'opération ne prend pas plus que quelques malheureuses secondes et on finit par s'y plier tout à fait machinalement.

Ainsi, même les rares défauts qu'on serait tenté de mettre en relief deviennent bien vite fades et futiles face à la qualité de l'ensemble, si bien qu'il semble alors finalement bel et bien possible, en toute objectivité, de désigner Castlevania Symphony of the Night comme un chef-d'oeuvre. Que l'on soit ou non réceptif à la série, cet épisode semble tout de même apparaître comme le plus abouti d'une magnifique saga qui a depuis longtemps fait ses preuves.

Les notes
  • Graphismes19/20

    Une esthétique gothique fine et travaillée fusionnant à merveille les genres baroques et classiques, sublimée par des jeux de lumière et des mises en scène impressionnants compte tenu de l'âge du jeu. Le soin apporté aux graphismes tutoie la création artistique : on a presque l'impression qu'évoluer dans ces magnifiques décors pourrait les briser, tant ils sont fins et soignés. Un bijou.

  • Jouabilité17/20

    Le gameplay est riche et sans failles : Alucard est fluide et très réactif. Seules les combinaisons nécessaires à la réalisation de certains sorts peuvent paraître relativement complexes mais l'on en vient bien vite à bout. On regrettera seulement de ne pas pouvoir courir... Frustrant malgré tout !

  • Durée de vie15/20

    Quasiment deux jeux en un avec la possibilité d'explorer le château inversé et de se frotter à de nouveaux boss et autres ennemis dont la résistance s'est accrue. Si l'on prend la peine de fouiller consciencieusement chaque recoin des deux versions de la demeure, on doit osciller entre la grosse quinzaine et la petite vingtaine d'heures pour la première fois. Pas transcendant mais honorable pour le genre.

  • Bande son18/20

    Somptueuse. Les mélodies se veulent en parfaite adéquation avec l'ambiance générale du jeu, chacune se chargeant d'offrir un thème de grande qualité à chaque zone traversée. Le tout confère une atmosphère onirique et poétique glaçante, à l'image de ce que peut éveiller le roman de Bram Stocker sur le célèbre vampire dans l'esprit collectif (même si le jeu ne retrace en rien le scénario !)

  • Scénario14/20

    Rien de transcendant du côté du scénario mais quelques rebondissements intéressants et l'effort indéniable de complexifier quelque peu la trame relativement basique des épisodes précédents ne peuvent qu'être salués. On n'atteint cependant pas une profondeur abyssale dans la complexité de l'intrigue pour autant, mais cette dernière a clairement le mérite d'être moins linéaire qu'à l'accoutumée.

Castlevania Symphony of the Night fait partie de ces jeux possédant une âme - un comble pour une aventure dont le personnage central en est exempt - et à ce titre, ne peut que séduire et charmer le joueur. Tous les atouts sont de son côté pour ensorceler celui qui tentera l'aventure et le constat est sans appel : cela marche diablement bien. Si l'envie vous prend, une nuit d'insomnie, de glisser le cd dans votre vieille PSone, il y a de fortes chances pour que vous y retourniez. Bonne chance !

Note de la rédaction

18
18.7

L'avis des lecteurs (103)

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