PES 2011 ne sortira qu'à la fin du mois d'octobre mais Konami nous a déjà fourni une version preview afin d'avoir un avant-goût de ce qui attend les fans de la série. Nos quelques heures de pratique sont surtout l'occasion d'établir un premier contact avec ce cru 2011, sans tirer de conclusions hâtives, dans un sens comme dans l'autre.
A presque trois mois du terme, difficile de considérer le contenu (modes de jeu, licences, transferts...) de cette version comme fiable, le jeu n'étant pas terminé, la saison pas réellement entamée et le marché des transferts encore ouvert jusqu'à la fin août. De fait, nous nous garderons bien d'émettre des critiques sur cet aspect du jeu, notre navigation dans les menus n'ayant pas été approfondie outre mesure. L'essentiel était en effet d'accumuler les heures de jeu afin de noter les progrès qui ont été faits depuis PES 2010, tout en tiquant par-ci par-là sur quelques accrocs susceptibles de nuire au gameplay. Rapidement, on a pu constater que PES va en s'améliorant, sans doute plus nettement cette année que les précédentes. Tout n'est pas parfait et aussi étrange que cela puisse paraître, ce nouveau volet compte tout autant de côtés "simulation" que de côtés "arcade", selon que l'on parle du rythme du jeu, des frappes de balle, de la gestion des contacts ou de la physique du ballon. Ainsi, si la construction du jeu se veut bien plus lente, variée et intuitive, les boulets de canon qui filent trop fréquemment en pleine lucarne ne sont pas sans rappeler les jeux de foot d'il y a 15 bonnes années...
De fait, le paradoxe saute aux yeux. Grâce à un rythme plus posé, à une protection du ballon plus aisée, à des animations plus fluides et crédibles et à une IA capable de respecter une position tout en permutant intelligemment, la construction d'une attaque se fait naturellement, sans passer par un schéma gagnant à tous les coups. Les appels se multiplient et surtout, le tout nouveau système de dosage des passes permet, sur des passes longues ou mi-longues, d'imposer son style de jeu sans difficulté. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas sur les passes courtes où le destinataire du ballon est quasi systématiquement sauté et ce, inexplicablement. Toutefois, l'état d'avancement de cette preview nous permet de penser que le problème sera corrigé et surtout, que le concept sera poussé au point de rendre les passes entièrement manuelles. Si cela est confirmé, les transmissions de balle seront le point fort de PES 2011. Parallèlement, les frappes à 20 ou 25 mètres s'enfilent comme des perles, le cuir adoptant souvent une trajectoire rectiligne qui ne laisse aucune chance au portier. De vrais pruneaux qui partent toujours du bon pied du frappeur, refusant d'opter pour son pied faible, au risque d'essuyer un contre ou de louper le cadre. Ce qui est rare.
Pourtant, PES 2011 n'a rien d'un jeu de bourrin, la place accordée aux tacticiens ayant facilement doublée, à la fois grâce à la possibilité de dribbler aisément dans les petits espaces pour ouvrir des brèches et grâce à l'impact grandissant des stratégies définies dans la gestion de l'équipe. La physique du ballon (plus lourde bien qu'encore perfectible) liée à la possibilité de contrôler par petites touches successives permet aux tricoteurs d'éclaircir le jeu, afin d'éviter la multiplication des "contrôle puis passe". La gestion des contacts a dans ce sens beaucoup d'importance dans le renouveau de la série. Certaines situations demeurent un peu confuses et un joueur peut toujours passer aisément un vis-à-vis en tirant tout droit mais s'emparer du cuir n'a plus rien de facile, même en matraquant la touche de pression. L'IA protège aussi bien la balle que vous et le tacle glissé devient une solution de premier choix et non plus un geste désespéré. Même à deux, déposséder l'adversaire du ballon est compliqué et l'arbitre n'hésitera pas à donner l'avantage à l'attaquant si vous le chahutez de trop près. Enfin, terminons en précisant que Konami n'a pas perdu la main au niveau de la modélisation des visages des joueurs, toujours plus nombreux et toujours plus crédibles !
Avec Pro Evolution Soccer 2011, Konami est plein de bonnes intentions. En partie repensé, le gameplay nous a convaincus sur de nombreux points même si cette version preview n'est au final qu'une ébauche du jeu qui sortira en octobre prochain. On lui pardonne alors aisément les quelques couacs qu'elle comporte en comptant sur les derniers mois de développement pour corriger ce qui ne va pas. Basé sur une construction plus lente et intuitive du jeu, PES 2011 se veut plus réaliste que ses aînés et son système de passes, si tant est qu'il soit affiné, devrait changer considérablement l'expérience.