Evidemment, pour un prix aussi modeste, pas question de s'attendre à trouver dans Soul of Darkness une alternative aux différents épisodes de Castlevania disponibles en version boîte sur DS. On s'attend à un jeu court, mais pas forcément dépourvu de challenge et de bonnes idées. Pour le challenge, il faudra repasser car Soul of Darkness est d'une facilité confondante, celle-ci constituant certainement le plus gros défaut du soft.

Pour vous donner une idée, sachez que chaque niveau comporte en moyenne une dizaine de petites zones à traverser, et que si l'on vient à mourir, on recommence au début de la zone en cours avec l'intégralité de sa jauge de vie. Autant dire que, même en jouant comme un anchois, on traverse les 11 niveaux du jeu sans la moindre difficulté. Pas très motivant pour un titre qui semble pourtant avoir été conçu par des fans de Castlevania, une série plutôt réputée pour son level design pervers et son bestiaire hargneux. Malgré tout, le titre de Gameloft se rattrape par ses quelques bonnes idées de gameplay, sa réalisation graphique et sonore soignée et son atmosphère intrigante. Lancé sur les traces de sa dulcinée enlevée par un seigneur vampire, le brave Kale devra progresser dans des environnements gothiques à souhait pour tenter de régler son compte à son rival assoiffé de sang. Visuellement très jolis, les lieux sinistres que l'on parcourt savent se renouveler et abritent un quota de monstres, de pièges et d'énigmes plutôt bien dosé. Si les énigmes se révèlent, dans l'ensemble, beaucoup trop évidentes, elles ont le mérite de faire appel à toutes les capacités dont hérite le héros au fil du jeu.

Outre ses deux armes principales, Kale aura le loisir de contrôler trois pouvoirs différents. Ces derniers prennent la forme de transformations qui lui permettent de se changer en créature aqueuse pour marcher sur l'eau, en scarabée pour se suspendre au plafond, ou en piranha pour nager dans les eaux troubles des abords du château. Dommage que ces pouvoirs ne soient disponibles que ponctuellement car leur utilisation s'inscrit dans une logique qui saute aux yeux et qui ne laisse que peu de place à la réflexion. On pourrait d'ailleurs dire la même chose des secrets cachés dans les faux murs très faciles à déceler, ou des coffres renfermant des âmes bonus. Ces âmes sont là pour vous offrir la possibilité d'améliorer les capacités de votre héros en optimisant sa magie ou la puissance de ses armes, le nombre des combos et la fréquence des coups critiques. Voilà qui aurait pu s'avérer fort sympathique si l'on ne parcourait pas le jeu avec une confiance telle qu'on sait qu'on arrivera au bout même sans rien améliorer. Pas de gain de niveaux, en revanche, pour le héros, ni d'inventaire à gérer.

Les développeurs auraient d'ailleurs pu optimiser aussi la construction du jeu. Quitte à plagier les épisodes post-Symphony of Night de Castlevania, pourquoi ne pas avoir relié toutes les zones entre elles pour en faire un immense labyrinthe ? Au lieu de ça, on se retrouve avec des niveaux indépendants qui souffrent d'une trop grande linéarité. L'aventure étant très courte, on ne dispose que de deux armes pour se défendre contre les légions du comte vampire : une épée de feu et une lance de glace. Si l'on en change régulièrement, c'est surtout pour varier ses attaques entre courte et longue portée, mais aussi pour recourir aux sortilèges qui leur sont associés. La magie des flammes permet de s'entourer d'un cercle de feu pour, par exemple, détruire les planches en bois qui sont sous vos pieds. La magie de glace projette, quant à elle, une lance gelée qui reste fichée dans un mur pendant plusieurs secondes, vous permettant d'atteindre les bonus haut perchés. On trouve parfois des sortes d'autels où il faut prendre des photos à l'aide de la caméra de la DSi pour tenter d'obtenir une récompense qui varie en fonction de la couleur dominante de votre cliché. La couleur de vos magies autorise également certaines interactions avec des mécanismes particuliers, mais rien de jamais très subtil au final.

Même si l'on prend un plaisir certain à évoluer dans Soul of Darkness, on ne peut que rester sur sa faim. Les onze niveaux se bouclant en à peine deux heures, les concepteurs ont tout de même rajouté un mode Difficile ainsi que la possibilité de revenir dans n'importe quel niveau déjà terminé. Malgré tout, on aura finalement peu d'intérêt à y retourner, surtout si on a déjà trouvé la totalité des coffres la première fois. A ce sujet, le pourcentage de jeu complété ne prend en compte que le nombre de niveaux débloqués, ce qui ne permet pas de savoir où sont les coffres qu'on a manqués. A noter la présence totalement anecdotique d'une option photo qui nous propose d'insérer notre visage sur le portrait des principaux personnages du jeu. Pour 500 points DSiWare (environ 5 euros), l'expérience offerte par Soul of Darkness mérite tout de même le détour si tant est que l'atmosphère gothique du titre vous interpelle.