Disponible depuis quelques mois au Japon, Yakuza 4 est d'ores et déjà confirmé en Europe pour l'année prochaine alors qu'un cinquième volet semble également en chantier dans les studios de Sega. L'histoire de Kazuma Kiryû n'est donc visiblement pas sur le point de trouver son dénouement, ce qui ravira les inconditionnels de la série qui la soutiennent depuis ses débuts sur PS2.
Yakuza 4 est sorti en mars dernier sur l'archipel nippon, soit quasiment au même moment que Yakuza 3 dans notre pays. Bien que les ventes des précédents opus n'aient pas été aussi élevées que Sega l'espérait, l'éditeur a finalement pris la bonne décision en refusant de priver le public européen de cette série assez marginale sur la scène des jeux d'action. Il faut rappeler qu'à l'instar de ses prédécesseurs, Yakuza 4 prend la peine d'ancrer ses nombreuses phases de baston au sein d'une progression assez proche d'un jeu d'aventure. Le joueur est lâché dans le quartier de Kamurochô, directement inspiré celui de Kabukichô qui existe réellement à Tôkyô, et peut s'éloigner autant qu'il le souhaite des objectifs du scénario pour profiter des nombreuses activités annexes offertes par le soft. N'oublions pas que le concept s'inspire, à la base, de celui de Shenmue, en proposant un mix combat/aventure/QTE qui gagne en consistance et en crédibilité au fil des épisodes.
Faisant directement suite au scénario du troisième volet, Yakuza 4 en reprend évidemment l'essentiel du gameplay mais il apporte tout de même un changement majeur. L'aventure se découpe désormais en quatre chapitres dans lesquels le joueur contrôlera, tour à tour, quatre personnages différents. Kazuma Kiryû, le héros de la série, intervient d'ailleurs en dernier, laissant à trois nouveaux venus le plaisir d'entrer en scène. On débute ainsi avec Shun Akiyama, un prêteur sur gages à qui la chance a souri une fois après qu'il se soit retrouvé à la rue, licencié par son patron. Vient ensuite Taiga Saejima, un fugitif condamné à mort pour des raisons que l'on découvrira dans le jeu, son premier objectif étant de s'échapper de prison. Son histoire enchaîne avec celle de Masayoshi Tanimura, un ancien flic qui va se retrouver mêlé à une affaire ayant un lien direct avec les scénarios précédents. Concrètement, et c'est justement là l'une des forces de cet épisode, l'histoire globale de Yakuza 4 s'articule autour du fait que les destins de ces quatre personnages sont étroitement liés. On découvre donc, au fil des innombrables cinématiques qui composent le jeu, quels sont les points communs entre chacune de ces histoires, et comment ces trois individus que tout oppose en viennent à se réunir finalement autour du charismatique Kazuma Kiryû.
La narration étant l'un des points forts de la série, il ne faut pas s'étonner d'être régulièrement confronté à de très longues cinématiques, surtout en début de partie. Le démarrage s'avère d'ailleurs un petit peu frustrant dans le sens où on ne nous laisse pas vraiment libre d'évoluer où on le souhaite dans le quartier de Kamurochô. Il faut donc patienter un peu avant de pouvoir explorer les lieux en toute liberté, ces derniers ayant été étendus pour l'occasion. On trouvera donc davantage de souterrains et autres couloirs de métro abritant autant d'individus désoeuvrés que de magasins hors de prix et de bars mal fâmés. De nombreuses passerelles sont également accessibles sur les toits des immeubles, ce qui agrandit d'autant la taille des environnements qu'il est possible d'explorer dans cet épisode. Des lieux qui seront d'ailleurs souvent prétexte à quelques courses-poursuites vous demandant soit de rattraper un individu en fuite, soit d'échapper à vos poursuivants.
L'autre argument de Yakuza 4 réside à nouveau dans la multiplicité de personnages à incarner. Nos quatre héros disposent chacun d'un style de combat bien particulier qui se développe à mesure qu'on acquiert de nouvelles techniques. L'arborescence des coups permet véritablement de distribuer les points obtenus en combattant dans les aptitudes qu'on souhaite privilégier. A chaque fin de chapitre, on se retrouve donc avec un personnage vraiment complet qui a, comme toujours, la possibilité de recourir à tous les objets qui l'entourent pour s'en servir comme arme. Si la réalisation est loin d'être spectaculaire pour de la PS3, la violence des attaques critiques est largement mise en valeur et les affrontements restent toujours assez intuitifs. Chaque personnage ayant ses petites spécialités, on se lasse beaucoup moins vite que dans les volets précédents. On ne s'étendra pas, dans cet aperçu, sur le détail des multiples à-côtés que renferme le titre. Sachez tout de même qu'ils sont vraiment diversifiés et jamais imposés par la trame principale. L'aventure n'étant pas très longue en ligne droite, nous vous conseillons tout de même d'y prêter attention pour ne pas boucler le jeu trop rapidement. Espérons qu'à l'occasion de sa sortie européenne, Sega aura la bonne idée de doter le titre d'une traduction en français sans alléger le jeu d'une partie de son contenu.
Si Yakuza 3 nous avait laissé sur notre faim, cette suite se révèle nettement plus croustillante. L'arrivée de trois nouveaux protagonistes jouables, en plus du héros de la série, relance non seulement le rythme de la narration mais aussi celui des affrontement en nous offrant quatre styles de combat bien distincts. L'ambiance générale du soft et les nombreuses activités annexes étant les autres principaux arguments du titre, nous vous conseillons tout de même d'attendre la sortie européenne pour vous y essayer.