Après une première mouture d'excellente qualité sur PC, PS3 et 360, Disney et Black Rock Studio remettent le couvert pour Split/Second : Velocity, cette fois sur iPhone. Bien que portant le même titre à la majuscule près, la version sur le portable d'Apple est tout de même bien différente de ce que les consoles de salon nous ont montré.
Split/Second Velocity sur consoles next-gen est un jeu de courses arcade très nerveux reposant sur le principe de power-up à même de déclencher des explosions monstrueuses sur les pauvres bougres qui nous servent d'adversaires. Il s'agit donc, grâce à l'énergie accumulée en dérapant, sautant et aspirant d'activer des attaques pyrotechniques influant directement sur les joueurs et le tracé de départ. La version iPhone a subi quelques modifications. Pour commencer, la pseudo émission de télé-réalité qui essayait péniblement de donner du sens à toutes ces suites d'explosions a disparu. Adieu voix off et introduction mettant en scène chaque chapitre. Bon, en soi ce n'est pas une perte importante dans la mesure où ces dernières étaient si insignifiantes qu'on s'empressait de les zapper. Hélas, ce n'est pas la seule chose qui a changé dans cette adaptation. Même si dans les lignes qui suivront vous verrez que ce Split/Second n'a plus grand-chose à voir avec les versions HD, tout n'est pas pour autant parti à la poubelle. Ainsi, on retrouve les trois modes de jeu : Saison, Partie Rapide et multijoueur.
Le mode Saison n'a, dans la forme du moins, pas bougé. Il s'agit toujours de concourir à travers neuf épisodes (douze sur consoles), divisés chacun en plusieurs évènements. Outre le fait qu'il manque trois épisodes au compteur, le nombre d'évènements propres à chacun est également réduit et passe de six à quatre. Pire encore, on ne retrouve dans cette version que trois des six types d'épreuves vues sur consoles de salon. Les trois chanceuses qui se sont payées le transfert sont le détonateur, l'élimination et la course classique (la course élite est aussi au programme, mais n'est qu'une course classique avec un niveau de difficulté plus élevé). Leurs principes n'ont pas été modifiés. Pour rappel, l'élimination a pour but d'éjecter le dernier pilote une fois le chrono tombé tandis que le détonateur nous force à esquiver des attaques pyrotechniques et à battre le chrono. La dernière épreuve est une course dite classique, du moins classique pour Split/Second car il est question, comme dit un peu plus haut, d'éjecter ses concurrents à grand renfort d'attaques pyrotechniques, renommées pour l'occasion en «jeux de puissance». Les deux autres modes de jeu n'ont pas été remodelés, la partie rapide et le multijoueur (en ligne, local ou bluetooth) proposent encore de jouer sur les trois types d'épreuves susnommées à l'aide des voitures et terrains acquis durant la campagne.
A ce sujet, on dénombre une petite quinzaine de véhicules, tous issus de la version HD qui en comprenait quant à elle 27. Parmi les bolides retenus, on reconnaît la Hanzo GT, la Cobretti Pursuit ou encore la Ryback Bandit. Toutes ont subi un petit lissage pour le coup, et force est de reconnaître que l'on se croirait presque sur consoles. Au niveau des terrains, rebelote, on ne retrouve cette fois que trois des six endroits ainsi que neuf pistes sur les douze. Les habitués reconnaîtront sans problème quatre d'entre elles, puisque le centre-ville, le terminal d'aéroport, la cale sèche et le chantier reviennent, avec un nouveau tracé cette fois.
C'est néanmoins dans la conduite que les changements se font le plus sentir. D'abord dans le gameplay, avec des contrôles optimisés pour l'iPhone. L'accélération s'effectue toute seule, et il suffit d'incliner la machine dans le bon sens pour tourner tandis que presser la pédale de frein, matérialisée sur le côté bas gauche pour le coup, servira tantôt à freiner, tantôt à déraper. Les jeux de puissance et les raccourcis s'activent avec un bouton bleu ou rouge en bas à droite, selon le niveau d'énergie que vous possédez. Cette prise en main est très agréable, simple, et même carrément addictive. Pour ne rien gâcher, l'impression de vitesse est toujours présente et requiert un minimum d'attention pour ne pas se vautrer dans le décor. Cependant, le plus gros de Split/Second, l'aspect spectaculaire, n'est plus du tout au rendez-vous. Et les raisons sont multiples, voire même innombrables.
Les explosions, tout d'abord, car c'est bien ce qui attirait dans le concept, n'ont plus aucun mordant, plus aucune énergie. Les débris tombent mollement sur le sol, les bus piégés effectuent tranquillement une ou deux roulades avant de se ranger sur le côté et les hélicos lâchent des barils explosifs hésitant entre rester en l'air ou s'écraser au sol. Bref, le côté impressionnant de la chose se voit considérablement réduit. De plus, l'animation a tendance à saccader méchamment au moindre élément du décor qui s'en va. Aussi, la gestion des crashs des véhicules est très aléatoire. Une fois vous serez hors circuit alors que l'explosion s'est produite cent mètres plus loin, une autre vous vous prendrez une barrière en pleine face et serez simplement déplacé vers le centre de la route. Dans le même registre, le message indiquant un crash a la fâcheuse manie de se montrer plusieurs secondes avant l'animation dudit accident. Le fun du jeu est encore diminué par une IA franchement ridicule. Ainsi, il n'est pas rare de finir une partie avec 20 secondes d'avance ou de n'avoir déclenché aucun jeu de puissance. Enfin, même si vous n'arrivez pas à gagner avec cela, le jeu vous permettra de continuer dès lors que vous finissez au moins troisième, le système de crédit présent dans la version «originale» étant retranscrit mais ne servant à rien. Une bien mauvaise pioche.
- Graphismes11/20
Si on le compare à la version HD, ce Split/Second Velocity est clairement à la ramasse, toute proportions gardées, évidemment. Individuellement il est cependant plutôt bien fichu, les décors affichant de nombreux plans avec une quantité de détails raisonnable. Par contre, de nombreux problèmes viennent ternir ce tableau. Parmi eux, on peut citer une animation mollassonne, faisant tomber le décor par blocs, un aliasing sur les éléments destructibles ou encore des crashs douteux. Néanmoins, ne jetons pas pour autant l'ensemble à la poubelle, les carrosseries bénéficient d'une agréable finition.
- Jouabilité14/20
La maniabilité de cet opus est vraiment bonne, rendant à la fois la conduite légère et un poil stressante. On tourne en inclinant l'appareil, on freine et dérape avec une pédale matérialisée et on déclenche les jeux de puissance avec un bouton.
- Durée de vie7/20
Tandis que les versions précédentes nous offraient un contenu plutôt costaud (72 épreuves en mode Saison) celle-ci n'étale que 36 minuscules courses. De par leur faible difficulté, il ne vous faudra pas plus de trois minutes pour chacune d'elles, ou bien une petite soirée de deux heures si vous voulez en finir rapidement. Le mode Partie Rapide n'apporte rien de plus et le multijoueur en ligne est totalement déserté. Il ne reste qu'à attendre les nouveaux contenus (endroits, véhicules et fonctionnalités spéciales) promis par les développeurs.
- Bande son12/20
Là où Disney nous avait comblés par une bande-son d'excellente qualité sur consoles next-gen et PC, il déçoit sur l'opus propre à la machine d'Apple. On retrouve ainsi seulement la musique de base des précédentes moutures. Exit les sonorités des moteurs et celles durant le déclenchement des scripts. Qui plus est, la musique s'arrête parfois sans raison, puis redémarre quelques secondes après.
- Scénario/
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Au final, ce Split/Second Velocity sur iPhone n'a que le nom et quelques éléments (voitures, circuits) des précédentes versions sur consoles et PC. Ces dernières, beaucoup plus fluides, agréables à l'oeil, complètes, et divertissantes représentent un véritable plaisir de jeu. La mouture iPhone n'a rien de tout cela, et devrait à peine suffire à satisfaire un joueur très peu regardant de la qualité. Surtout à ce prix (5,49€ à l'écriture du test), et face à une concurrence plus que prolifique sur le support.