Lors de sa sortie en septembre 2008, Spore avait marqué les esprits grâce à son concept de simulation de vie évolutionniste. Aujourd’hui, le studio de développement Maxis est de retour avec un nouveau titre qui, tout en conservant certains éléments de Spore, prend la forme d’un action-RPG des plus prometteurs…
D'abord, une précision qui s'impose : Darkspore n'est en rien une extension de Spore mais bien un jeu à part entière. D'ailleurs, l'ambition affichée des développeurs est clairement de toucher un nouveau public grâce à un savant mélange d'action et de jeu de rôle (Diablo et Magic The Gathering représentent ainsi des sources d'inspiration), le tout clairement orienté vers le multijoueur et mâtiné d'une pointe d'exploration/collection à la Pokémon ! Cette mixture improbable de genres pourrait paraître indigeste sur le papier, d'autant que Will Wright, le génial créateur des Sims à l'origine également de Spore, n'a pas collaboré au jeu. Et pourtant, après avoir assisté à plusieurs phases de jeu et même avoir essayé un niveau, on peut d'ores et déjà vous dire qu'il n'en est rien. Et que Darkspore risque fort de rendre accro des milliers de joueurs dès sa sortie programmée au printemps 2011…
Même si l'histoire ne semble finalement qu'un prétexte pour servir une large dose d'action non stop, il est bon toutefois de se pencher dessus un minimum, histoire de connaître tenants et aboutissants de cet univers de science-fiction. Ainsi, le monde de Darkspore a été façonné par les Crogéniteurs qui ont créé et transformé de multiples espèces. Mais, suite à des expérimentations abusives sur l'ADN, ils ont développé malgré eux le Darkspore, une sorte de virus qui métamorphose les peuples en hordes de mutants incontrôlables. Le seul but du Darkspore est de régner sur toutes formes de vies. Dans la peau d'un rescapé de cette terrible contagion, vous avez donc pour mission de rassembler les forces restantes et de détruire le Darkspore.
Concrètement, dans ce jeu tout en 3D dont l'action se déroule de ¾ haut et en temps réel, le joueur doit éradiquer les ennemis tour à tour sur cinq planètes aux environnements variés et plutôt séduisants car fourmillant de détails. Pour l'heure, seules trois ont été révélées. Il y a d'abord Zelum's Nexus, un archipel d'îles flottantes maintenues par la technologie Crogéniteur. Viennent ensuite Cryos, un astéroïde rocailleux, et Verdanth, un astre envahi par une nature foisonnante. Chaque planète est divisée en de multiples zones que le joueur doit nettoyer de ses adversaires au fur et à mesure. Pour être pleinement efficace, ce dernier doit d'abord composer un groupe de héros en tenant compte si possible des vilains de chaque niveau. Ces héros sont en réalité des créatures surnommées « armes vivantes » à cause de leur grande puissance. Il en existe de cinq types, aux caractéristiques bien différentes, mais le joueur ne peut en sélectionner que trois durant la partie. A l'écran, il y a donc toujours trois monstres, celui que vous dirigez et les deux autres contrôlés par l'ordinateur. Bonne nouvelle : même si vous disposez d'un nombre de vies limité, vous pouvez toutefois switcher à volonté entre les trois, simplement en pressant une touche du clavier. Libre à vous alors d'expérimenter gaiement les pouvoirs de chaque créature. Chaque « arme vivante » en possède d'ailleurs quatre personnalisés et même plutôt variés. Ainsi, Zrin, de type Sentinelle Plasma, est un colosse de lave en fusion qui peut déclencher un cyclone de feu mais aussi absorber les dégâts de manière à devenir plus fort. Cette brute épaisse est lente mais très puissante. De son côté, Vex, issu de la catégorie Ravageur Quantum, est muni d'une lame à chaque bras et s'avère un spécialiste de la manipulation du temps. Il peut effectuer des attaques téléportées mais aussi ralentir les mouvements de l'ennemi. Il n'encaisse pas très bien les dommages mais s'avère rapide. Enfin, Sage, de type Gardien de vie (dernière catégorie connue, les deux dernières n'ayant pour l'heure pas encore été divulguées), est l'infirmier du groupe. Il a la possibilité de soigner ses coéquipiers en aspirant l'énergie des adversaires et peut aussi créer un arbre mobile qui va puiser sa force du combat et exploser à maturité. Cerise sur le gâteau : toutes les créatures peuvent combiner certaines de leurs attaques avec le pouvoir d'un coéquipier. Résultat : il est possible par exemple d'accélérer vos déplacements tout en étant affublé d'un champ de force. Ou de soigner vos partenaires tout en déclenchant une vague de feu.
Mine de rien, la stratégie est donc une composante de Darkspore. Car, par exemple, avant de débarquer sur une planète, il est indispensable de consulter la liste des adversaires que vous allez y trouver, histoire de choisir judicieusement les membres de votre équipe. En effet, mieux vaut sélectionner les pouvoirs les plus adaptés pour survivre face à certains belligérants. Cet aspect stratégique/RPG se retrouve également au niveau de la customisation de vos héros. Ainsi, chacun possède trois aptitudes, Force, Dextérité et Esprit, qu'il est possible de booster afin d'atteindre trois niveaux de puissance différents. Pour cela, il faut collecter les morceaux d'ADN récupérés sur les ennemis décédés en combat. Concrètement – et c'est là un des points géniaux du jeu – cet ADN se matérialise à la fin des niveaux par des centaines d'éléments biologiques (membres, plumes, poils et même textures ou couleurs) que l'on peut greffer d'un clic de souris sur sa créature. Libre à vous de personnaliser alors votre monstre et d'augmenter sa puissance dans n'importe quel domaine (par exemple, une fois placée, la « Necro Hand of Intelligence » ajoute 9 points à l'aptitude Esprit). En réalité, ce système est issu de Spore et apparaît comme une version améliorée de l'Atelier des Créatures. Le tout est d'une simplicité d'utilisation incroyable pour un résultat particulièrement bluffant avec des milliers de combinaisons possibles, que votre monstre soit herbivore, carnivore ou omnivore. D'ailleurs, à tout moment, on peut modifier son ossature rien qu'en cliquant dessus et en déplaçant la souris dans n'importe quelle direction. Finalement, la seule limite est celle de votre imagination (ainsi que la jauge de création qui se remplit au fur et à mesure que vous ajoutez des éléments).
Comme dans Pokémon, vous pouvez alors vous lancer dans une collectionnite aiguë et chercher à récupérer tous les éléments biologiques mais aussi les multiples armes et pièces d'armures disséminées dans le jeu. D'ailleurs, à l'issue de chaque niveau, vous avez le choix entre poursuivre l'aventure ou retourner sur vos pas pour collecter les précieux objets. Inutile donc de préciser que la durée de vie du jeu devrait être colossale au final. D'autant qu'il y a bien d'autres choses à ramasser sur le terrain. Notamment des orbes qui augmentent la vie et la puissance (à l'écran, cela correspond respectivement aux jauges verte et bleue). Des cristaux qui permettent d'augmenter les aptitudes des héros. Des objets « Catalysts » qui offrent à votre créature une attaque très puissante, avec toutefois une utilisation limitée. Sans oublier des objets rares bien cachés dans certaines zones. Bonne nouvelle : lorsque vous jouez dans une équipe de deux, trois ou quatre joueurs, le moindre objet collecté devient accessible à l'ensemble des membres !
Avec Darkspore, les développeurs de Maxis explorent le concept du multijoueur de plusieurs manières. D'abord, par le biais de la collection et de la création. Les joueurs pourront ainsi s'échanger en ligne des éléments biologiques découverts, mais aussi créer leur propre créature et l'uploader sur internet afin de faire vivre, voire même d'amplifier la communauté Spore déjà en place. Ensuite, s'il reste possible de jouer en solo, le titre est destiné avant tout à une expérience online, en compétition et en coopération. Ainsi, jusqu'à quatre joueurs peuvent s'affronter dans des arènes mais aussi collaborer en même temps à l'écran (la caméra recule alors pour cadrer tous les joueurs). Une coopération nécessaire afin de surmonter le niveau de difficulté qui se corse au fil des planètes explorées. A ce titre, les boss qui ponctuent les niveaux ne manqueront pas de donner du fil à retordre aux joueurs débutants. Heureusement, la prise en main de votre créature est immédiate et les diverses attaques (corps-à-corps, tirs à distance…) sortent facilement. Par exemple, pour effectuer un coup basique, un petit clic de souris suffit. Le spectacle est aussi de la partie avec de jolis effets pyrotechniques, des bruitages efficaces et des graphismes détaillés. Seuls quelques légers ralentissements étaient à signaler sur la démo à laquelle nous avons pu avoir accès, en raison visiblement d'un grand nombre de créatures à l'écran. Mais le jeu est encore loin d'être terminé et ce genre de détails devrait être aisément corrigé dans les mois à venir. Bref, Darkspore a suffisamment d'atouts dans sa manche pour constituer une des belles surprises de l'année 2011 !
Imaginatif, dynamique, stratégique et même fantastique : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier Darkspore, même s’il s’agit seulement d’un premier contact ! En effet, le jeu possède un potentiel si phénoménal, avec son atelier de créatures époustouflant, son univers très vaste, ses personnages charismatiques et sa jouabilité qui semble plutôt bien calibrée, qu’il devrait conquérir logiquement et rapidement le cœur et l’esprit de nombreux joueurs. Vivement d’autres révélations sur ce titre !