L'année : 1888, les protagonistes : Sherlock et son fidèle Watson, le lieu : Londres. C'est ainsi que débute l'ensemble des aventures du détective de Baker Street et c'est également le point de départ du Secret de la Reine qui va nous plonger dans une affaire s'étendant des bas quartiers de la capitale anglaise jusqu'au château de Windsor. Le reste ne sera constitué que de plusieurs va-et-vient entre notre appartement londonien et différents lieux d'investigation. Est-ce un mal ? Pas nécessairement dans le sens où c'était déjà le cas dans la plupart des nouvelles de Arthur Conan Doyle. Toutefois, dans le cas présent, on regrettera la banalité du scénario n'arrivant jamais vraiment à nous tenir en haleine. C'est bien là le problème du titre qui sait se faire apprécier dans une certaine mesure même si il est constamment bridé par plusieurs défauts des plus gênants.

Le premier vient sans doute du fait que le jeu délaisse l'aspect point & click en se basant essentiellement sur une série d'énigmes toutefois bien amenées et relativement intéressantes. Si c'est un parti pris des développeurs, on eut malgré tout apprécié des phases plus élaborées qu'une recherche d'objets à empiler pour atteindre une fenêtre par exemple. En somme, lesdites phases de recherche (et donc de clic-clic dans le décor) ne serviront la plupart du temps qu'à relier deux énigmes. Néanmoins, à l'instar des opus PC, vous tomberez, en fouillant à droite à gauche, sur des items permettant à Sherlock de comprendre ce qui s'est passé et donc de répondre à des petits quiz afin de faire progresser l'enquête. De plus, comme mentionné plus avant, certains objets vous serviront à débloquer des puzzles dont la résolution sera obligatoire pour faire toute la lumière sur l'affaire qui nous intéresse ici. Le hic est que si la difficulté des casse-tête est variable, vous ne serez jamais bloqué par l'un d'entre eux et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, si certains pourront se résoudre en quelques secondes, d'autres vous demanderont un peu plus de jugeote. Pourtant, vous pourrez obtenir la solution, ou plutôt la ligne directrice à emprunter pour comprendre l'énigme, en utilisant des points récoltés à l'issue de chaque défi réussi. De fait, on arrivera très rapidement à la fin du titre d'autant qu'en utilisant le système de Hot Spot, vous pourrez toujours savoir exactement quoi faire pour dénicher le prochain puzzle.

Si de prime abord, il ne faut surtout pas oublier que la difficulté toute relative est principalement due au fait que le jeu est destiné aux plus jeunes, on grincera quand même les dents en découvrant que le soft est vendu plein pot. D'autant plus dérangeant qu'on trouve actuellement plusieurs opus de Professeur Layton, en concurrence directe avec le soft de Focus, vendus moins chers et surtout de bien meilleure qualité à tous les points de vue. On reprochera aussi à ce Sherlock de n'avoir pas su profiter des capacités de la console pour apporter un peu de diversité à ses énigmes. Si ces dernières restent plutôt intéressantes, mais sans aucune originalité, elles auraient tout de même gagné à profiter de l'écran tactile et du micro. Il eut été également intéressant de faire intervenir les matières comme le français, les mathématiques en parallèle des défis ici présents essentiellement basés sur la logique. Au final, si la direction empruntée par ce Sherlock n'est pas dénuée d'intérêt, il faudra clairement que Frogwares se donne les moyens de ses ambitions afin de venir taquiner les petits bijoux de Level-5. Le matériau de base est là, il faut maintenant réussir à le façonner de manière cohérente. On croise les doigts pour que les développeurs trouvent la formule miracle.