Il y a des détails qui ne trompent pas. Prenez le sous-titre de cet épisode Wii par exemple : Pourquoi Guerre Pour Cybertron s'est-il changé en Aventures sur Cybertron ? "Parce que le contenu du soft est différent" répondrez-vous en choeur et vous aurez raison. Mais il y a une autre explication possible. Peut-être que les développeurs de La Guerre pour Cybertron n'ont pas voulu être associés au naufrage épouvantable de cette version Wii. Car c'est bien d'un naufrage dont il s'agit ici. Réalisation moyenâgeuse, gameplay à la ramasse, contenu famélique... Rien, vraiment rien, ne semble pouvoir sauver ce soft que l'on devine aisément avoir été conçu dans la précipitation et sans le moindre enthousiasme.

Tout comme La Guerre pour Cybertron, Aventures sur Cybertron nous permet de revivre le conflit originel entre Autobots et Decepticons dans l'un ou l'autre des deux camps. Néanmoins, c'est bien le seul point commun que l'on pourra relever entre ces titres qui n'ont décidément rien à voir l'un avec l'autre. Aventures sur Cybertron combine en effet de manière affreusement mal pensée des phases de courses avec du rail shooting de bas étage. Enfin, rail shooting, c'est vite dit puisque notre personnage ne se déplace que de spot en spot pendant les combats. N'ayant aucun contrôle sur les mouvements de notre robot ni sur sa transformation, on devra simplement pointer notre Wiimote en direction de l'écran pour allumer nos adversaires. De plus, que l'on se batte aux côtés des Decepticons ou des Autobots, seules quatre armes seront disponibles d'un bout à l'autre de l'aventure : un canon, une mitraillette, un lance-missiles et un fusil de précision !

Il faut bien le dire, rarement jeu de tir ne s'est montré aussi limité au niveau de son gameplay. Et pour ce qui est de la difficulté, on repassera. Sachant qu'il suffit de se mettre à couvert trois ou quatre secondes pour régénérer l'intégralité de notre barre de vie, il ne faut pas être un grand spécialiste pour comprendre qu'il est virtuellement impossible de mourir au combat. Les ennemis ont beau être assez nombreux, une simple pression sur le bouton A nous permet toujours de nous en sortir sans une éraflure. On enchaînera donc ces fusillades agrémentées de quelques phases de snipe sans le moindre enthousiasme, nous lamentant au passage sur les graphismes d'un autre âge des décors comme des personnages. Et on patientera jusqu'à ce que, suite à la mort d'un boss ou à la fuite de nos adversaires, notre personnage daigne enfin se transformer tout seul en véhicule. Malheureusement, cela ne signifiera pas la fin du cauchemar, loin s'en faut...

Aux commandes d'une voiture, d'un char ou encore d'un avion à réaction, le joueur doit durant les séquences de pilotage, foncer vers un objectif tout en faisant le ménage autour de lui. Débris et autres astéroïdes seront généralement désintégrés à coups de laser tandis que les divers ennemis lancés à nos trousses recevront de généreuses salves de missiles. Quel que soit l'engin piloté, les sensations de vitesse sont quasiment nulles, l'action est d'une mollesse pitoyable, et on n'a qu'une envie, c'est d'arriver enfin à destination. Ou plutôt d'éteindre notre console en fait puisque reprendre une forme humanoïde annonce forcément une nouvelle phase de tir ! Dès lors, une question se pose : que reste-t-il à cet épisode calamiteux pour retenir notre attention. Son mode coopération ? Certainement pas. Pensé avec les pieds, il oblige notre partenaire à attendre des plombes avant de pouvoir déplacer un pauvre réticule de visée sur le même écran que nous. Ses défis ? Non plus dans la mesure où ils ne font en réalité que reprendre les missions des deux campagnes disponibles en leur assignant un objectif précis. Pas la peine de se casser la tête, Transformers : Aventures sur Cybertron est une véritable catastrophe. Aucun fan digne de ce nom, ni aucun amateur de jeux vidéo si jeune fut-il, ne saurait à l'heure actuelle y prêter attention.