Après les moutures PS3, Xbox 360, Wii et PC, passons à celle Nintendo DS de Shrek : Il Était une Fin. Si la première version mettait en avant l'aspect coopératif, l'édition portable laisse tout ceci de côté pour nous offrir un titre d'action/plates-formes lambda. Chronique d'un jeu fort fort importun.
Lorsqu'on sort d'une partie de Shrek 4 : Il Était une Fin, on ne se demande pas si Activision a bien fait de retirer la licence des mains de Vicarious Visions pour la refiler à Griptonite. Inutile de se poser des questions existentielles puisque le résultat est là : le jeu est soporifique au possible et ne justifie en rien son prix si ce n'est, une fois de plus, d'être l'adaptation d'une grosse franchise. Et oui le mot est lancé, franchise... Tout un programme mes bons amis qui nous amène parfois quelques bonnes surprises mais le plus souvent de bien belles désillusions. Et comme vous l'aurez compris, le titre ici présenté joue clairement dans la deuxième catégorie.
Commençons toutefois par les points positifs : Shrek est bel et bien présent dans le jeu... Passons maintenant aux points négatifs : tout le reste. Vu sous cet angle, l'analyse peut sembler un tantinet précipitée. Pourtant, en lisant les lignes qui suivent, vous verrez qu'il n'en est rien. Ainsi donc, la version DS de Shrek 4 : Il Était une Fin n'est rien d'autre qu'un jeu d'action/plates-formes expurgé de son aspect coopératif. Il est donc inutile de chercher une quelconque option multijoueur puisque ce serait de la pure perte de temps. Le plus étrange, c'est que Griptonite a tout de même inclus, en parallèle d'un atelier collage (youpi), des mini-jeux, loin d'être passionnants, se jouant eux aussi en solo. De plus, ces challenges sont surtout là pour masquer la durée de vie ridicule du mode Histoire qu'on pourra boucler en une matinée. Et comme nous sommes dans les règlements de comptes, penchons nous sur ce fameux mode Histoire. Celui-ci, découpé en 18 chapitres, vous fera incarner Shrek qui au fur et à mesure de sa progression découvrira des objets qui lui permettront de récupérer cinq améliorations (santé accrue, coups améliorés...). Se faisant, vous devrez tataner divers gardes épars et surtout résoudre des énigmes complètement passées de mode à base de caisses à lancer ou à pousser. Le pire est que le jeu proposera tout le temps des panneaux indiquant la marche à suivre pour résoudre ces défis qu'un lamantin lobotomisé pourra réussir les yeux fermés. Bien entendu, plus on avancera et plus les énigmes seront élabor... Ben, en fait, non, plus on avance et plus on se rend compte que les développeurs se sont juste contentés de remplacer des caisses par des citrouilles. Oh joie !
Mais au fait, quid des autres personnages ? Je vous rassure, l'Âne, le Chat Potté et Fiona sont là. Malheureusement, il ne sera plus question de switcher entre chaque perso afin de profiter de leurs compétences respectives. Cette fois, vous devrez au préalable rencontrer un de vos camarades qu'il sera ensuite possible d'incarner pendant quelques secondes, le temps d'un mini-jeu. Nonobstant, Griptonite s'est ici aussi complètement foutu dedans. En effet, entre des caisses (!!) à défoncer avec l'Âne ou des rondins à détruire, via des QTE, avec Fiona, on nage en plein n'importe quoi. Rajoutez à ceci une aventure sans aucun relief, un level design longitudinal et vous obtenez un jeu navrant au possible. Si je voulais définitivement enfoncer le clou, je pourrais aussi vous parler de problèmes de caméra qu'il n'est pas possible de diriger. En gros, celle-ci se cale souvent face au personnage alors qu'on nous demande d'effectuer des sauts sur des éléments du décor qu'on ne voit plus. Idée lumineuse n'est-il pas ? Bien sûr, avec toutes ces qualités, le prix de vente ne pouvait qu'aller de paire soit pas grand-chose. Eh bien non, détrompez-vous. Je vous rappelle que nous parlons d'une franchise qui légitime a priori tous les excès comme celui de proposer un soft aussi médiocre à 39 euros. Une raison de plus pour bouder ce titre dispensable du début à la fin...
- Graphismes9/20
Bien que la 3D soit correcte pour la machine, les environnements sont vides de chez vides. Aucun effort n'a été fourni en ce sens et bien que les chapitres soient thématiques (village, forêt, volcan...), on notera une troublante homogénéité entre chaque niveau exception faite de la palette de couleurs utilisée.
- Jouabilité10/20
Se dotant d'un gameplay incroyablement basique, le jeu nous balance des combats mollassons et des énigmes insipides. Et ce n'est pas les quelques améliorations de vie ou d'attaque qui renforceront l'intérêt de la chose. Ensuite, le principe de la coopération a complètement été délaissé et le seul moment où on peut incarner d'autres personnages que Shrek se situe lors de courtes séquences inintéressantes au sein d'un niveau. En sus, le titre se permet d'avoir des problèmes de caméra antédiluviens synonymes de personnage devant effectuer des sauts sans que la caméra ne se positionne dans son dos.
- Durée de vie7/20
Si les développeurs ont pensé à inclure un atelier collage et quelques mini-jeux en plus du mode Histoire qui se boucle en un temps record malgré ses 18 niveaux, tout ceci n'est que poudre aux yeux. En effet, Griptonite a sciemment délaissé l'élément le plus important, le multijoueur, pour nous offrir au final une durée de vie riquiqui pour un prix maousse costaud.
- Bande son12/20
Bien que le doublage soit moins inspiré que celui du film, on retrouve certaines voix françaises originales. Dommage cependant que les dialogues soient bien moins truculents que ceux des versions de consoles de salon. Les musiques, calquées sur leurs homologues cinématographiques, finiront de vous plonger dans cet univers décalé.
- Scénario/
Le film n'étant pas encore sorti, il est difficile de dire si le scénario du jeu est des plus respectueux. On imagine que oui puisque dès le départ, on se retrouve face au nain Tricassin faisant signer un contrat à Shrek qui va l'envoyer manu militari dans un univers parallèle.
Si Shrek 4 était tout juste passable sur consoles de salon, il se paye le luxe d'être pathétique sur Nintendo DS. Vendu 40 euros alors que rien, absolument rien, ne légitime un tel prix, ce nouveau Shrek délaisse le multijoueur, nous balance un mode Histoire rapide à boucler, des mini-jeux inutiles et un gameplay basique perclus de tares qu'on croyait à jamais perdues dans les méandres d'un lointain passé vidéoludique.