Si les Shrek se suivent et se ressemblent au cinéma, il en est de même sur consoles. Ainsi, après un navrant Shrek Le Troisième qui ressemblait étrangement à Shrek 2, voici venir Shrek 4 qui ressemble, lui... A Shrek 3 ! Du coup, le concept n'évoluant pas vraiment, que reste-il à nous mettre sous la dent ? Voici un début de réponse à cette douloureuse question.
Pour ceux qui prendraient le train en marche, faisons rapidement un tour du propriétaire. Tout comme ses prédécesseurs, Shrek 4 met en avant le principe de la coopération en permettant à 4 joueurs de s'allier de concert pour tracer la route. Dans le cas présent, vous pourrez incarner Shrek, Fiona, L'Âne et le Chat Potté. Si vous n'avez pas de compagnons d'infortune sous la main, il sera bien entendu possible de switcher à tout moment entre les héros ayant chacun des caractéristiques propres. Retenez toutefois que certaines énigmes, et donc divers objets, ne seront accessibles que lors de parties avec plusieurs véritables joueurs. Voici donc pour le postulat de départ. Nous pouvons désormais creuser un peu plus en profondeur pour vérifier ce que donne le gameplay.
Comme précisé plus avant, les niveaux étant construits de façon à ce que chaque héros y mette son grain de sel, vous devrez compter sur les spécificités de tous les persos pour vous en sortir. De fait, vous devrez utiliser l'Âne pour défoncer des portes, Shrek pour transporter des objets, Fiona pour mettre le feu aux poudres et le Chat Potté pour grimper à des surfaces afin d'atteindre des endroits inaccessibles à ses camarades. En partant de là, il conviendra de combiner les aptitudes de tout ce beau monde afin, par exemple, de tourner, charger et tirer avec une catapulte. De la même façon, chaque membre pourra utiliser un pouvoir spécial lors des combats pour émouvoir, effrayer, étourdir ou agacer ses adversaires. Cela dit, on déplorera des affrontements obligatoires extrêmement mous et parfois bien trop longs. Notons que les combats contre les boss, requérant une technique particulière pour en venir à bout, ne changeront pas grand-chose à tout ça. Nonobstant, pour apporter un peu d'intérêt, un petit aspect évolutif fera progresser vos personnages. Pour se faire, vous devrez au préalable récupérer des piécettes qui vous serviront ensuite à acheter des bonus, individuels ou de groupe, de défense, d'attaque et de vie. De la même façon, en récupérant des items ou en remplissant des quêtes, nos trublions gagneront en puissance. Ainsi, Shrek pourra ouvrir de plus gros coffres, l'Âne pourra défoncer des portes fermées par de lourds cadenas, etc.
Je vous l'accorde, ces explications auraient pu convenir au précédent titre. Oui, sauf que désormais, vous mettrez à profit le Miroir Magique qui vous téléportera d'un univers à l'autre, ceci servant de base au scénario dans lequel l'ami Shrek est balancé dans un monde parallèle. Bien que l'idée soit rigolote, elle ne sert finalement à rien dans le sens où dès qu'on croise ledit Miroir, on se doit de l'utiliser. De fait, exception faite d'un double rendu graphique et d'une quête inutile liée au bonhomme de pain d'épices, cet élément n'amène aucun véritable apport même si paradoxalement on devra user de l'objet pour résoudre des énigmes. En somme, si la linéarité du titre amène déjà un challenge limité, les pictogrammes nous indiquant constamment quel personnage utiliser à quel endroit, on aura vite fait de progresser sans encombres, seuls les combats venant quelque peu «égayer» nos parties. Dommage dans le sens où l'histoire, aidée par des personnages truculents, quelques savoureux dialogues et un humour omniprésent, aide à l'immersion. Malheureusement, après avoir bouclé plusieurs chapitres, la recette peine à convaincre, celle-ci ne parvenant jamais à sortir d'un carcan bien établi et finalement très exigu synonyme de schéma se répétant à l'infini. Les plus jeunes pourront apprécier à la différence de leurs aînés qui préféreront sans doute garder les pesetas pour une petite séance ciné.
- Graphismes9/20
A peine plus évolués que ceux du précédent volet, les graphismes de Shrek 4 nous gratifient de quelques effets de lumière relativement maîtrisés et c'est à peu très tout. La plupart des décors font peine à voir et on a un peu de mal à croire que tout ça est optimisé pour la machine.
- Jouabilité13/20
La jouabilité est en rodage depuis quelque temps déjà, ce qui permet à cet épisode de profiter d'une jouabilité conventionnelle mais bien adaptée au titre. On passe facilement et rapidement d'un personnage à l'autre et si le tout ne représente que peu de challenge, les plus jeunes devraient apprécier de ne pas être bloqués par une énigme ou des combats s'éternisant malgré tout.
- Durée de vie10/20
Alors que la difficulté augmente au fur et à mesure de notre avancée, l'ensemble reste globalement très (trop ?) accessible que ce soit en solo ou en coop. Les jeunes fans de l'ogre vert apprécieront même si il conviendra de laisser de côté les conseils des souris afin de résoudre soi-même les énigmes.
- Bande son15/20
Bien que le doublage du jeu soit moins inspiré que celui du film, on retrouve certaines voix françaises originales qui passent toujours aussi bien. Quelques personnages et dialogues réussiront même à vous procurer plusieurs fous rires. Les musiques, calquées sur leurs homologues cinématographiques, finiront de vous plonger dans cet univers décalé.
- Scénario/
Le film n'étant pas encore sorti, il est difficile de dire si le scénario du jeu est des plus respectueux. On imagine que oui puisque vous pourrez reluquer en avant-première des passages du film, ces derniers venant s'intercaler la plupart du temps entre deux missions.
Tout en copiant-collant la formule des précédents volets, Shrek 4 : Il Etait une Fin intègre malgré tout deux ou trois petites nouveautés histoire de ne pas passer pour un véritable pingre. En résulte forcément un air de déjà-vu même si le titre vous permettra de découvrir en avant-première ce qui vous attend le 30 juin prochain au cinéma. Au final, on eut apprécié un peu plus de prises de risques des développeurs, ces derniers ayant tendance à se reposer sur l'univers et l'humour inhérent à la série plutôt que sur la refonte des mécanismes de jeu induisant ici aussi une grosse lassitude au bout de deux ou trois heures.