Licence culte parmi les licences cultes, la série Driver s'est malgré tout quelque peu fourvoyée ces dernières années. Rachetée par Ubisoft à un Atari moribond, la voilà prête à faire son come-back en misant sur... un état comateux.
Comme son titre l'indique assez clairement, ce nouvel opus se déroule donc à San Francisco, charmante bourgade partiellement reproduite et qui offre pas moins de 320 kilomètres de bitume à parcourir, du speedway aux collines qui ont fait le succès de nombreux films. D'ailleurs, les développeurs ne cachent pas que des films comme Bullit ou French Connection comptent parmi leurs influences directes. En dehors de son design et de son ambiance très 70's, qui suffisent déjà à lui attirer une certaine sympathie, Driver San Francisco se distingue surtout pour une feature qui fut le principale objet de sa présentation à l'E3 : le shift.
Pour comprendre de quoi il retourne, il faut avant tout préciser une chose : suite à un accident, ce bon vieux Tanner est plongé dans le coma, sauf que lui, il en sait rien et qu'il a l'imagination qui tourne, ce qui explique qu'il soit capable de changer de voiture sans avoir à se garer sur le trottoir pour ensuite aller en voler une. Lorsqu'on utilise le shift, la caméra s'élève de quelques mètres au-dessus de la circulation, libre alors au joueur de déplacer un curseur et de choisir dans quelle voiture il souhaite poser ses fesses. Au fil de la progression, le shift évoluera, d'une vue d'oiseau, on passera à la vue d'un quartier, puis à celle de la ville dans son intégralité. En outre, en cas de besoin urgent, il est également possible d'en passer par un quick shift, un raccourci via lequel on saute d'une voiture à une autre de façon instantanée. Et là, évidemment, la question que tout le monde se pose est la suivante : mais à quoi donc que ça sert ce bousin ? Si, vous ne vous la posez, nous en tout cas on se l'est posée.
Et bien sachez que lorsqu'on s'incarne dans une voiture, on y trouve des gens, qui mènent leur vie. Lorsque le joueur cherche sa prochaine voiture, il peut ainsi afficher une fenêtre présentant ses propriétaires. Si certains sont des citoyens lambda dont le bonus d'assurance ne va pas tarder à fondre, d'autres peuvent vous fournir une mission. L'exemple donné dans la démo E3 était celui d'une voiture de police en pleine poursuite. Si Tanner s'incarne dans cette voiture, il a alors la possibilité de mener cette poursuite à bien. Et là encore, le shift va se montrer utile. En suivant le fuyard, les embardées seront fréquentes et au lieu de tenter de ne pas tomber d'un pont sur l'autoroute, le joueur pourra effectuer un quick shift pour se téléporter vers une voiture encore stable. Mais il y a mieux. En utilisant le shift à grande échelle, le petit conducteur karmique et malin pourra dénicher un semi-remorque arrivant en sens inverse et stopper net le contrevenant d'un bon coup de pare-chocs. Tout de suite, ça calme. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est plutôt original et que cette mécanique donne une certaine dynamique au jeu.
Côté contenu, on en sait encore assez peu, mais le titre comprendra une centaine de véhicules sous licence constructeur. Les gros bolides américains sont évidemment de la partie mais les développeurs annoncent également s'être fait plaisir en intégrant des caisses pas forcément réputées pour leurs hautes performances, comme la DeLorean ou... la Fiat 500. Notez par ailleurs que deux vues seront proposées,une vue capot toute simple mais bien rendue et surtout une vue intérieure adoptant un style cinématographique dans l'esprit des production des années 70. Oui, Bullit.
On en a finalement vu assez peu de ce cinquième volet de Driver, mais il faut dire que le système shift prend pas mal de place. Cette mécanique originale est une approche intéressante du genre et donne à Driver San Francisco une dynamique pas désagréable et même, en tirant le trait, un petit côté "tactique" dans la mesure où une poursuite ne se règle pas simplement en prenant un virage le plus vite possible sans finir dans le décor. Et le cachet cinéma 70's ne gâche rien.