Après la Seconde Guerre mondiale et les conflits contemporains fictifs, la plus que rentable série Call of Duty s'attaque à un nouveau front, celui de la Guerre Froide, période fort peu traitée par le jeu vidéo. A Los Angeles, Treyarch nous présente deux missions de son bébé.
Bon, on peut le dire, ce n'est pas un secret, il y a deux Call of Duty, ceux qui viennent (ou venaient) d'Infinity Ward, et ceux qui devaient remplir les fins de mois en provenance de Treyarch. Si jusqu'à présent on était rarement très emballé par les productions de ce studio, Black Ops est parvenu à nous faire changer d'avis en se montrant tout à fait à la hauteur des titres des créateurs de la série. En premier lieu, le cadre choisi est franchement séduisant. La Guerre Froide offre une multitude de terrains de jeu et un contexte largement ignoré par le jeu vidéo. A l'occasion de cette présentation, Treyarch a choisi de nous emmener en Russie puis au Vietnam afin de faire la connaissance des héros de Black Ops, tout deux membres de la CIA et opérant dans l'ombre. Rappelons que ce volet s'inspire des opérations secrètes de l'armée américaine, celles qui officiellement n'ont jamais eu lieu.
En avant pour la première mission consistant à infiltrer une place forte soviétique soupçonnée d'abriter des ogives nucléaires. Une mission qui débute sur un porte-avions, durant une cinématique interactive tout en vue à la première personne. Le joueur prend place à bord d'un SR-71, avion espion volant à haute altitude et bardé de capteurs divers. Une fois en l'air, on commencera par donner quelques ordres à une équipe au sol via un écran affichant des images thermiques. Guidant le groupe au sol, le joueur doit faire en sorte qu'il évite une patrouille russe avant de contempler un très joli fondu au noir puis de se retrouver dans la peau de Mason, à plat ventre dans la neige. Jolie introduction qui précède une progression discrète dans les bois enneigés. Après une ou deux rencontres sanglantes, le groupe se fait une petite descente en rappel avant de traverser une verrière, suit un affrontement aussi bref que violent avec les quelques soldats soviétiques présents dans la pièce. Puisque aucune alarme ne retentit, on poursuit en quittant ce premier bunker pour se retrouver de nouveau dans la nature.
Quelques mètres plus loin, l'occasion se présente de découvrir l'une des armes les plus cool du monde : l'arbalète. Utilisée par les forces spéciales pour sa précision, sa portée et son silence absolu. Démonstration est faite de son efficacité lorsque le gentil développeur commence à dégommer deux ou trois ennemis à distance avant de remplacer ses carreaux par des explosifs. Il est en effet possible de cette façon de placer des charges à distance, sans un bruit et pour un maximum de dégâts. Par contre, évidemment, du coup, on est nettement furtif. La suite ? Un bon gros gunfight typique de la série qui mettra à mal l'intérieur de la base. Mission accomplie. Il ne reste plus qu'à quitter les lieux, tâche simple mais qui est rendue complexe par l'effondrement d'une falaise qui conduit le joueur à terminer le niveau en se jetant dans le vide. Que de chemin parcouru depuis le porte-avions de l'intro.
Au revoir la neige, bonjour la jungle. Pour la seconde partie de la présentation, Treyarch nous dévoile un niveau en hélicoptère en plein Vietnam. Ici, deux membres des forces spéciales cherchent à fuir tout en réglant quelques comptes avec l'armée viêt-cong. Pour ce faire, rien de mieux que d'aller leur chourer un Hind, un hélicoptère bien armé. Le démonstrateur ne manque pas de préciser qu'il ne s'agit pas d'une séance de rail-shooting et que l'on contrôle vraiment le vol et les armes. Essentiellement, cette mission a pour but de tout faire péter. La mitrailleuse tire sans relâche, sans chauffer, sans tomber à court de munitions et les roquettes semblent provenir d'une source magique. Du coup, l'ensemble a l'air franchement bourrin de chez bourrin. En tout cas, c'est joli, pêchu et ça nous permet de voir un certain souci du détail dans la façon dont les arbres s'effondrent sous les tirs. En outre, la mission est relativement courte, ce qui en fait une sorte de break dans l'enchaînement des niveaux.
Un dernier mot sur la réalisation qui ne manque pas d'allure. Le moteur tourne rond, les textures sont propres et nettes, l'animation détaillée et même si tout n'est pas parfait, loin de là, le résultat est déjà convaincant, surtout pour un jeu présenté en version pré-alpha. Du coup, on se dit que ça y est, Treyarch est devenu grand.
Si Treyarch nous a habitués à des productions moyennes, ce Call of Duty Black Ops pourrait bien avoir raison de cette vilaine réputation. Savamment rythmé, plein de bonnes idées dans sa mise en scène (c'est Call of Duty hein) ou dans son gameplay, le titre a su convaincre et même franchement donner envie. Espérons que ça dure !