En bon gamer que vous êtes, vous n'ignorez pas que la poussiéreuse série des Medal of Honor a tout récemment décidé de se remettre en question et de devenir de nouveau présentable. Conscient du fait que les FPS « Seconde Guerre mondialeux » ne font plus vraiment recette, Electronic Arts a effectivement choisi de jouer la carte du conflit contemporain pour, si possible, aller faire pipi dans le jardin des Modern Warfare. Le Medal of Honor nouveau donc, nous entraînera cette fois en Afghanistan, histoire de nous faire partager les derniers soubresauts en date d'un pays qui ne se souvient sans doute même plus d'avoir jamais connu autre chose que la guerre. Mais vous en conviendrez, il ne suffit pas d'un changement radical de contexte pour redonner de la crédibilité à une série moribonde. Car si le bon air des montagnes afghanes et la perspective d'aller concasser du Taliban aura sans doute de quoi réjouir une certaine catégorie de joueurs, il faut tout de même garder à l'esprit qu'aujourd'hui, le succès d'un FPS repose pour une grande part sur la qualité de son multijoueur.

En conséquence, EA a en fait choisi de confier le développement de son poulain à deux entités distinctes : EA Los Angeles pour le solo d'une part, et les petits gars de DICE pour le multijoueur d'autre part. Allez, avouez que voir les créateurs des Battlefield mettre leur expertise et leur talent au service du nouveau Medal of Honor redonnerait même de l'espoir à un phacochère unijambiste le jour de l'ouverture de la chasse. En tout cas, DICE a manifestement pris à cœur son rôle en adoptant le leitmotiv des Medal of Honor. Comme le solo, la partie multijoueur mettra ainsi l'accent sur l'authenticité, qu'il s'agisse du réalisme des armes, de leur customisation, ou des lieux visités. Notre première session de jeu, en match à mort par équipe, s'est d'ailleurs déroulée dans les ruelles poussiéreuses de Kaboul. Les multiples recoins et bâtiments en faisaient en véritable paradis pour les planqués et les acharnés de la grenade.

Cette première partie fut également l'occasion de constater qu'au-delà de son gameplay efficace et nerveux très « Modern Warfarien », MoH empruntait également à ce dernier le principe des « killstreaks ». L'idée qui se cache derrière ce mot barbare, c'est que si vous parvenez à dégommer plusieurs combattants ennemis d'affilée sans vous faire descendre, vous obtiendrez des bonus spéciaux. La petite nuance avec les FPS d'Infinity Ward, c'est qu'à chaque fois que vous ferez une série, il vous faudra choisir entre un bonus dit défensif ou un bonus offensif. Opterez-vous pour le classique UAV capable de signaler la position des ennemis à tous vos petits camarades, ou tenterez-vous de guider un missile sur des troufions regroupés ? A vous de voir en fonction de votre envie du moment ou de la tactique générale de l'équipe.

Passée cette première échauffourée, nous avons ensuite eu le plaisir de découvrir un autre mode de jeu basé cette fois sur de la prise d'objectifs. Pour ceux qui l'ont déjà pratiqué, il s'agissait en fait de quelque chose d'assez similaire au mode Ruée de Battlefield. On se retrouvait en effet avec une équipe chargée de faire sauter une barricade sur une route principale, et une autre évidemment chargée de la protéger. Une fois le fameux blocus de fortune expédié sur Mars grâce à quelques explosifs (que les défenseurs pouvaient tenter de désamorcer), la carte s'est alors ouverte davantage, offrant un nouvel objectif à conquérir/défendre et un char léger pour les forces américaines. Là encore, Medal of Honor s'est révélé particulièrement dynamique, bien construit et donc finalement assez accrocheur.