En 1989 sortait Death Track, un jeu de courses où on jouait autant pour sa survie que pour arriver premier. Aussi bon fut-il, il avait fini par être oublié par la majorité des joueurs. Pourtant, le jeu eut droit à un remake du nom de Death Track : Resurrection sur PC en 2008, qui vient aujourd'hui hanter les joueurs sur le PlayStation Network...
Death Track : Resurrection propose des courses futuristes dans un univers cyber-punk des plus prononcés. Le principe est bien sûr d'arriver premier, mais aussi de déglinguer ses adversaires grâce à un armement embarqué loin d'être amical. Entre votre mitrailleuse, vos lance-missiles et vos mines, vous avez l'embarras du choix dès qu'il s'agit de froisser de la tôle. De nombreux bonus sur la piste vous permettent d'augmenter votre puissance de tir, votre vitesse ou encore votre bouclier, en sachant que plus vous en ramassez, plus vous augmentez le niveau de vos améliorations. Si le principe du gameplay sonne plutôt bien, dans la pratique, c'est tout autre chose. Le titre est particulièrement bourrin, et il est vraiment difficile de comprendre ce qu'il se passe à l'écran. Entre les tirs ennemis, les vôtres, les mines au sol, les options à ramasser et les obstacles sur la piste, rapidement vous n'y verrez plus grand-chose, du moins pas assez pour élaborer une tactique quelconque.
Par exemple, il est en théorie possible de détruire des éléments du décor (immeubles, ponts), pour obtenir des récompenses. Malheureusement, entouré de concurrents, cela devient impossible. C'est à peu près pareil lorsque l'on veut ramasser les bonus. A la vitesse à laquelle ils se déplacent sur la piste, c'est un coup de bol quand on en récupère un. L'autre détail qui rend le jeu visuellement brouillon est le nombre d'informations qui apparaissent à l'écran. Vos jauges de nitro, de boucliers, vos points et tout le tralala prennent un tiers de l'image au bas mot et avoir l'oeil sur toutes ces données semble bien compliqué. De plus, les différents tremplins du circuit ne sont souvent visibles qu'à la dernière seconde et il en va de même pour certains virages. Ce qui est dommage, c'est que cette jouabilité dessert les bonnes idées du titre au niveau des bonus et de la customisation. Même s'il nous est possible d'acheter des véhicules, armes, et améliorations en tout genre, on finit par marteler les touches d'attaque en priant pour ne pas s'en prendre plein le pare-chocs.
Au niveau du contenu, Death Track : Resurrection est plutôt bien garni car nous disposons de quelques modes de jeu. En plus des habituels championnats et courses libres, il y a les défis qui vous obligent à réaliser des tâches pendant la course comme faire un max de points ou détruire certains adversaires plutôt que d'autres. Le challenge est très relevé et seul un joueur chevronné peut réussir ne serait-ce que la première épreuve. Le titre propose aussi un mode Scénario, où les courses sont entrecoupées de cinématiques d'une esthétique douteuse et d'un rythme affligeant, bref, d'une réalisation doublement ratée. D'ailleurs, les graphismes du jeu en règle générale manquent cruellement de couleur et d'originalité. Bref, pour résumer, malgré quelques bonnes idées, Death Track : Resurrection est un jeu sans âme dans lequel on finit vite par faire tout et n'importe quoi. De plus, on peut se questionner sur le fait de sortir ce jeu à 15 euros alors qu'il ne vaut plus que 6 euros sur PC à l'heure actuelle. Même si la version PS3 possède un mode online (désert) et un petit mode multijoueur, cela ne suffit pas à justifier le prix.
- Graphismes9/20
Bien que le style cyber-punk n'est pas censé être des plus jolis, le manque flagrant de couleur rend les décors moches et moroses. Au final, le titre en devient glauque à souhait. De surcroît, la visibilité en course s'en ressent, et vous aurez beaucoup de mal à distinguer les pièges au sol, par exemple. Et que dire des cinématiques...
- Jouabilité9/20
Les bonus sont nombreux, et il y a de multiples façons de gagner de l'argent en courses, entre les cascades, les destructions, et bien évidemment la position finale. Malheureusement, dans la pratique, on n'a pas le temps de la jouer fine et on se contente d'avoiner tout ce qui bouge. Mis à part les missiles, on ne peut pas se protéger des attaques ennemies. De plus, l'IA a tendance à tricher pour combler les espaces, et alors qu'on peut griller tout le monde pour arriver en tête avec une facilité déconcertante, il est absolument impossible de les distancer par la suite...
- Durée de vie13/20
Les circuits sont au nombre de treize (dont trois sont des versions miroirs), mais ils sont vraiment longs et il est rare de faire un tour en moins de deux minutes. Dommage qu'ils soient classiques et répétitifs. Concernant les modes de jeu et les possibilités de customisation, il y a de quoi faire.
- Bande son12/20
Les titres sont de bonne qualité, même s'il faut aimer le métal. On aurait toutefois aimé plus de morceaux. Les bruitages manquent de vie en course, ce qui pousse un peu plus à l'ennui.
- Scénario7/20
Pourquoi faire un scénario s'il doit être aussi bidon ? Pour les jeux de courses, ils pourraient s'abstenir quand même. Ici, tous les participants meurent peu à peu à chaque course du mode Scénario. Sans trop en dire, ça sent la grosse série Z quand même. De plus, la qualité lamentable des cinématiques n'aide pas. Vu le genre du jeu, cela ne descend pas la note générale, mais reste navrant.
Death Track : Resurrection aurait pu bénéficier d'un système de bonus complet et d'une customisation intéressante si tout cela n'avait pas été ruiné par un gameplay bourrin saupoudré d'une réalisation bien trop bancale. Le titre y perd toute sa personnalité, et l'ennui finit par pointer le bout de son nez, comme souvent dans ce genre de cas.